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9. Les pentes de Saint‑Paul / Le Port / La Possession

Fiche
d'identité

Les pentes de Saint-Paul / Le Port / La Possession sont cadrées par le Cap La Houssaye au Sud, les falaises et la corniche de Bellemène à l’Est et le massif de La Montagne au Nord. Les pentes de la Possession, tenues entre le massif de la Montagne et la Rivière des Galets s’allongent en un étroit passage menant au cirque de Dos D’Ane, replat cerné de remparts et bordant le cirque de Mafate.
Sur le littoral, les baies rassemblent une étonnante addition de plaines formées de galets (plaine des Galets), de terres (Savanna) et de sables (Saint-Paul), bordées à l’amont de pentes qui les séparent de Mafate, et cisaillées au centre par la rivière des Galets, exutoire de Mafate.

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EPCI concernées : TCO
Communes concernées : Saint-Paul, Le Port, La Possession
Ces cartographies étant des compilations de couches pouvant évoluer, vous pouvez vous rendre sur le site Carmen (CARtographie du Ministère de l’Environnement) afin d’accéder aux couches à jour, ainsi qu’à toutes les données SIG publiques.

Unités de paysages
locales

9a. La Plaine du Port et de Cambaie
9b. La Plaine de Saint‑Paul
9c. Les pentes de La Possession
9d. Le mini‑cirque de Dos d’Ane
9a

La Plaine du Port et de Cambaie

Elle constitue la seule vraie plaine de l’Ouest étendue de part et d’autre de la rivière des Galets. Peu contraignante par le relief, mais davantage par le climat sec et chaud et l’aridité des galets, elle accueille l’urbanisation du Port et de la Possession, mais aussi le développement économique grâce à la présence du seul port en eau profonde de l’île.

9b

La Plaine de Saint-Paul

Les courants marins ont formé une flèche de sable (un lido) sur laquelle s’est allongée la ville historique de Saint-Paul. Les eaux piégées ont formé l’étang de Saint-Paul, un des trois milieux humides de l’île aujourd’hui classé en réserve naturelle. Les pentes agricoles de Savannah dominent l’ensemble.

9c

Les pentes de La Possession

Elles sont en voie d’urbanisation massive

9d

Le mini-cirque de Dos d’Ane

Un monde à part, ayant préservé une agriculture spécifique.

Caractéristiques
paysagères

Une plaine favorable au développement d’équipements, de zones d’activités commerciales et industrielles.

Un patrimoine architectural.
Une structure urbaine de villes-jardins.
Une richesse en lieux de mémoire et sites d’intérêt.

Une dégradation du paysage des mi-pentes sous la pression de l’urbanisation.

Le mini-cirque de Dos-D’Ane, un monde agricole isolé.

Des plaines, uniques dans l’ouest nées d’une origine géologique multiple.

Des ravines nombreuses et discrètes à l’exception de la monumentale Rivière des Galets.

Une agriculture fragilisée et en mutation.

Des villes à la reconquête du littoral.

Structures paysagères

Des plaines, uniques dans l’Ouest nées d’une origine géologique multiple​

Le Port et la baie de La Possession, à l’arrière-plan le massif de la Montagne.
La Baie de Saint-Paul au pied des falaises surplombant la plaine et finissant au Cap La Houssaye.

Une série de plaines, très horizontales, formées par Les baies de La Possession et de Saint-Paul s’avancent en mer en aval des pentes, entre les falaises littorales du nord de la Possession et celles du Cap la Houssaye au sud de Saint-Paul centre. Ces plaines uniques sur les pentes de l’ouest et marquées par l’absence de reliefs contraignants à grande échelle, s’organisent en un système de forme allongée sur une quinzaine de kilomètres, pour une épaisseur maximale de 6 kilomètres au droit de la Pointe des Galets.
Les pentes de l’ouest sont à l’inverse marquées et omniprésentes.

L’origine géologique complexe participe à la diversité des paysages de la baie composée d’une triple plaine :

La baie, composée d’une triple plaine ​

La Rivière des Galets entre la Plaine des Galets du Port et la Plaine Chabrier à Cambaie et devant les pentes de Bois de Nèfles Bellemène.
La Plaine des Galets – Plaine Chabrier s’épanche généreusement autour de la Rivière des Galets, exutoire du cirque de Mafate. Elle est caillouteuse, drainante et très sèche évoquant un aspect subdésertique lié à la sécheresse du climat, le plus sec de l’île avec 200 mm d’eau par an (contre 4 000 mm à Saint-Benoît).
La lagune de Saint-Paul et la ville étirée devant la route digue de l’étang.
La lagune de La Plaine de Saint-Paul. La flèche de sable sur laquelle s’est développée la ville historique a bloqué les eaux de ruissellement issues des ravines à l’amont. Ces eaux, piégées entre un court rempart côté terre et la flèche sableuse côté mer, ont formé une zone humide, l’étang de Saint-Paul.
Parcelles cultivées au pied de Piton Defaud.
La plaine de Savanna. Le cône de déjection de Savanna, aux terres agricoles riches développées en pente douce au-dessus de la plaine Chabrier a permis l’installation de zones commerciales accolées à l’ancienne usine sucrière et à l’étang de Saint Paul. Les pentes homogènes libèrent de belles terres cultivées en canne. À l’amont, la lisière avec les quartiers habités de nouveaux quartiers se développent empiétant sur les terres agricoles.

L’exceptionnelle plaine humide de l’Étang de Saint-Paul​

L’étang de Saint-Paul depuis les rampes de Bellemène.
Végétation de zone humide de l’Étang de Saint-Paul, songes et papyrus.

L’étang de Saint Paul, zone humide d’intérêt international RAMSAR, est classé en Réserve Naturelle Nationale sur plus de 400 hectares par le caractère exceptionnel et la fragilité de son espace naturel. Il est formé d’une mosaïque d’habitats humides, formant un complexe littoral unique, isolé du reste de la plaine littorale et perceptible principalement par ses lisières paysagères depuis la route du Tour des Roches et la RN1.

Cet étang, le plus vaste des trois étangs littoraux de La Réunion, présente l’ensemble le plus diversifié de groupements végétaux marécageux et en particulier l’unique prairie de Cyperus papyrus de l’île. Il est aussi un site important pour la nidification des deux principales espèces d’oiseaux d’eau de La Réunion, la Poule d’Eau (Gallinula chloropus) et le Butor vert (Ardeola striata). De plus, c’est un lieu d’hivernage pour plusieurs espèces de limicoles paléarctiques. Une faune d’eau douce typique et intéressante s’y développe bien qu’appauvrie. Cet étang est nécessaire au maintien d’équilibres biologiques originaux, et présente de grands intérêts dans le contexte réunionnais, notamment sur le plan de l’écologie (habitats, espèces) mais aussi sur le plan du paysage et du patrimoine. Cette zone humide présente également un intérêt majeur à l’échelle des Mascareignes.

Étang de Saint-Paul, songes prairies humides et plantations de cocotiers.
Étang de Saint-Paul et cocoteraie.
Contrastant au sud avec la sécheresse des paysages de savane et au nord avec la plaine des Galets, la lagune de Saint-Paul offre des paysages remarquables de zone humide : cocoteraie, cultures et vergers, végétation de zone humide de l’étang…
Vergers de vieux manguiers.
Baignade au vieux moulin du tour des Roches.
Chemin du Tour des Roches traversant le quartier de Grande Fontaine.
Le Tour des Roches dans la traversée de l’étang.
Vue depuis le chemin vers les canaux de l’Étang.
Le chemin du Tour des Roches, véritable route-paysage est bordé de cocotiers et de manguiers plongeant le visiteur dans La Réunion d’autrefois. Le chemin se prête à la découverte et aux promenades à pied ou à vélo sur un parcours peu circulé valorisant des ambiances paysagères fraiches et agréables. Le Moulin à eau et la rivière à ses pieds représentent un des lieux d’intérêt de l’itinéraire.

La plaine de Savanna, une plaine agricole en toile de fond des paysages littoraux​

Plaine de Savanna, vue depuis la route de Bellemène.
Large ouverture sur les terres de canne de Savanna (après la coupe).
Le paysage agricole de Savanna forme la toile de fond des paysages ouverts de la plaine. Les terres riches, au parcellaire régulier, s’étalent sur les premières pentes de Savanna et de la Plaine Saint-Paul. Placées sur les premières pentes, elles forment des parcelles cultivées en canne très perceptibles depuis la corniche et la route des Tamarins.
Parcelles cultivées au pied de Piton Defaud.
Sillonné par trois ravines (dont la ravine La Plaine) et dominé par le relief très remarqué du piton Defaud au Grand Pourpier, l’ensemble forme un paysage agricole verdoyant, longé par la RN 1. Les espaces agricoles fertiles et cultivés en canne ou maraichage constituent des espaces naturels de respiration pour les riverains des zones urbaines.
Alignements de palmiers dans l’axe de l’ancienne usine de Savanna.
L’allée de palmiers royaux de Savanna et le quadrillage du parcellaire forment une structure paysagère lisible du paysage.

Des ravines nombreuses et discrètes à l’exception de la monumentale Rivière des Galets​

Des ravines nombreuses qui s’effacent dans les villes​

Ravine Divon entaillant le rempart de Saint-Paul.

Des ravines profondes sur les pentes ou remparts de Saint-Paul.

Le rempart de saint Paul est cisaillé de nombreuses et profondes ravines qui alimentent la vaste zone humide de l’étang. Appartenant à la planèze du Grand Bénare, elles participent par leur biodiversité à la continuité écologique de l’étang. Parmi elles, figurent cinq ravines principales : les ravines Bernica, Divon, Renaud, Bassin Vital et la Ravine La Plaine. La Ravine Bernica s’affiche nettement dans la perspective de l’allée paysagère et du belvédère la reliant au centre-ville de Saint Paul.
La ravine Bernica.
Embouchure de ravine – Littoral de Saint Paul.

Des ravines plus discrètes sur les pentes de La Possession​

Embouchure de ravine à Marquet (La Possession).

Les ravines de La Possession sont nombreuses et souvent sont moins lisibles sur les pentes étirées de la commune. C’est principalement l’échancrure de La grande ravine des Lataniers et de la ravine à Marquet que l’on perçoit. Sur la plaine urbanisée, la présence des ravines en partie endiguées, devient plus discrète. Elles forment parfois le support de promenade comme sur les berges de la Ravine Balthazar.

Ces ravines temporaires présentent ponctuellement des secteurs d’intérêt écologique. Cela se retrouve notamment au niveau de la Grande ravine et Petite ravine des Lataniers, avec la présence de stations végétales rares correspondant à des individus formant l’ancienne forêt semi-sèche endémique de La Réunion. Sur les affleurements ou en falaise, il s’y retrouve aussi des sites de nidification de Paille en queue voire même de chauves-souris. Le Papangue, seul rapace de l’île, fréquente aussi ces zones sub-naturelles pour s’alimenter et nicher dans les secteurs plus reculés et calmes. Des ravines fortement dégradées par les invasions biologiques.

À l’instar d’autres secteurs des bas de La Réunion, les pentes et ravines souffrent d’un développement massif d’espèces exotiques envahissantes (EEE). Ces dernières forment une végétation vigoureuse et moutonnante qui ferme les milieux et couvre densément les remparts (Liane papillon, Bois caraïbe, Faux poivrier…). Ce phénomène se répand dans les espaces non contrôlés (terres en friche, bords de voie…) en supprimant les rares ouvertures visuelles vers le littoral.

Ravine envahie par les Espèces Exotiques Envahissantes.
Pentes enfrichées.

La Rivière des Galets, au cœur de la plaine littorale​

La Rivière des Galets depuis le pont de Cambaie.
L’ouverture de la Rivière des Galets dans le lointain.
L’échancrure de la Rivière des Galets depuis la RN1.
Rives plus naturelles en amont.
Sentier sur digue, fréquenté malgré l’interdiction au public.

Au centre de la plaine, l’énorme lit de la Rivière des Galets offre des vues sur l’entrée de Mafate et Piton Cabris. Composé d’un paysage aride de galets (l’eau ne dessinant qu’un mince et discret filet hors des périodes cycloniques), et large de 350 à 750 mètres, la Rivière des Galets symbolise le cœur de la plaine aride. Les berges endiguées de grands murs de béton, bordées de lisières tantôts urbanisées, tantôt naturelles forment une coupure marquée au cœur de la plaine urbanisée de Le Port, La Possession et Saint-Paul.

Les berges quoi que peu accueillantes sont appropriées par les riverains : baignade exceptionnelle en été, lieu de jogging. Un accès à Mafate quoique confidentiel.

Cette ravine est le lieu de passage privilégié du Pétrel de Barrau qui suit le cours de la Rivière des Galets pour rejoindre son unique site de nidification, le Gros Morne. Les Puffins empruntent également ce couloir. Toute la plaine de Saint-Paul et du Port est d'ailleurs survolée par ces oiseaux marins qui privilégient ensuite « l'axe » de la rivière des Galets. La rivière des Galets est une rivière pérenne, la faune aquatique y est diversifiée et d'intérêt patrimonial nécessitant un maintien de la continuité hydrobiologique et de la qualité des eaux. Rôle essentiel de l'embouchure (nourrissage, transition, reproduction pour nombreuses espèces).

Le mini-cirque de Dos-D’Ane, un monde agricole isolé​

Parcelles maraichères - Dos d’Ane.
Exploitations agricoles au pied des remparts – Dos d’Ane.
Urbanisation diffuse plateaux du cirque.

La voie menant à Dos d’Ane forme un long parcours en lacets assorti de vues remarquables sur les hauts (massif de La Montagne et de la Roche Ecrite) et de fenêtres visuelles sur le littoral. La route-paysage traverse le plateau de Sainte-Thérèse, formé de terres agricoles non irriguées touchées par l’enfrichement.

Dos d’Ane est un petit monde à part, installé sur des plateaux successifs entre 800 et 1100 m d’altitude et cerné d’imposants remparts en limite des pentes extérieures. Le climat frais a permis le développement d’une agriculture maraîchère composant un paysage singulier de parcelles maraichères et d’exploitations mitées par la pression urbaine.

Les cases sont cristallisées de façon lâche autour de la voie qui sillonne le cirque. Image peu accueillante de l’architecture formée de cases en béton ou de parpaing brut et de cours.

Une dégradation du paysage des mi-pentes sous la pression de l’urbanisation ​

Les pentes en voie d’urbanisation massive​

Urbanisation des pentes de La Possession, Rivière des Galets.
Pentes urbanisées moins perceptibles depuis la rue à la Rivière des Galets.
Au Nord de la Rivière des Galets, les pentes se lisent par la présence d’une urbanisation dense et bien visible depuis la plaine littorale. Plus densément construites que les autres pentes, elles forment un tissu bâti continu, interrompu par les rares et fragiles taches vertes des coupures d’urbanisation. Les collectifs sur pente présentent des formes urbaines marquantes dans le paysage, faute d’imbrication suffisante entre architecture et végétal.
Urbanisation à l’assaut des pentes entre Grande Fontaine et Bellemène Saint-Paul.
Urbanisation galopante à l’assaut des pentes de Grande Fontaine.
Urbanisation des pentes de Bois de Nèfles Saint Paul (2022).
Urbanisation des pentes de La Possession (2022).
En amont des remparts de Saint-Paul, sur la « corniche de l’ouest », les quartiers n’échappent pas à la forte tendance à l’étalement urbain. L’urbanisation proche de la cassure de pente ne laisse que de rares espaces de respiration réduits au passage des ravines. La privatisation des vues spectaculaires sur le littoral favorise la fermeture visuelle des paysages depuis la corniche. L’urbanisation de certains quartiers comme Grande Fontaine tend à se développer sans interruption des hauts vers les bas.

Des formes architecturales peu adaptées au relief​

L’urbanisation des pentes se traduit par des formes architecturales peu adaptées au relief. La recherche de vues se fait au détriment de la qualité des espaces extérieurs.
Une insertion non évidente de la densité du bâti dans la pente.
Collectifs, très visibles sur le côteau (quartier de Sans Souci) depuis Fleurimont.
Une adaptation au dénivelé.
Accumulation de constructions sur le côteau en un haut rempart béton.
Architecture contemporaine avec espace jardin très réduit (Plaine de Savanna).

Une structuration urbaine difficile ​

Les quartiers, isolés les uns des autres par les ravines et les voies sinueuses se densifient. Les itinéraires de déplacements doux sont rares et les déplacements en véhicule sont indispensables. Les besoins en équipements sont prégnants et leur insertion dans la pente reste difficile.
Grande Ecole dans la pente à Bellemène.
Route réservée aux circulations à moteur réduisant les déplacements en liaisons douces.

Une agriculture fragilisée et en mutation​

L’urbanisation en masse des pentes impacte les terres agricoles dont les lisières sont largement concernées par la déprise agricole et le mitage.

Des ilots de cultures diversifiées et traditionnelles émaillent le territoire : cultures sous couvert au Tour des Roches, cultures maraichères dans la Grande Ravine des Lataniers… Des projets de permaculture souvent associatifs s’inspirant des pratiques agro forestières traditionnelles se développent faisant émerger un autre lien à la terre. Les exploitation cannière s’accompagnent souvent de cultures diversifiées.

Un lotissement isolé dans une zone agricole.
Terres cultivées sans lisière franche avec les zones bâties.
Déprise et enfrichement des terres des mi pentes.

Une plaine favorable au développement d’équipements, de zones d’activités commerciales et industrielles​

Perception des berges industrielles du Grand Port Maritime depuis la capitainerie.
Une activité portuaire qui se devine à travers les grilles de la Rue Jessie Owen contournant le Grand Port maritime.
Zone d’activité de Cornu très étalée et peu structurée à Cambai.
Zone d’activité de Cornu, un modèle révolu, sans composition et aménagement des voies.
Zone Industrielle du Port. Un modèle favorisant la circulation routière : larges avenues favorisant la vitesse de circulation, trottoirs convertis en stationnement.
Un urbanisme dépassé par la pression commerciale dans le quartier de Savanna.
Depuis la RN1, et les voies de desserte secondaires, le paysage de premier plan est dominé par la surabondance d’enseignes et de façades commerciales, réduisant les perspectives sur le grand paysage. Ce phénomène est accentué par la congestion circulatoire des grands axes qui nous rappelle l’empreinte du « tout voiture » dans le paysage.
Une Zone industrielle au Port, bel exemple d’intégration.

La zone d’activité de la ZAC 2000 au Port, bordée d’une lisière paysagère arborée généreuse reste une zone exemplaire dans le paysage monotone et peu qualifié des zones d’activités existantes. 

À proximité du Port Est, le développement d’équipements industriels hors norme s’intensifie en lien avec le développement du grand port maritime.

Une structure urbaine de villes-jardins​

Composition structurée et voie larges plantées au Port.
Au Port, Avenue de la Commune de Paris plantée d’un double alignement de cocotiers.
La ville du Port, installée sur un sol sec et aride a permis le développement d’un paysage urbain arboré et frais. Le plan de composition urbain « visionnaire », élaboré à partir du port de la Pointe des Galets, libère des emprises confortables le long des voies de circulation. Contrairement à la plupart des villes de l’île, les grandes avenues et les espaces publics s’accompagnent de structures végétales généreuses et participent au confort climatique et à la qualité du cadre de vie : les grandes avenues plantées de palmiers et d’arbres variés se succèdent et offrent des lieux privilégiés pour les déplacements doux.
Saint-Paul, trame arborée des jardins vue depuis les rampes de Plateau Caillou.
La ville jardin de Saint Paul aux parcelles arborées, depuis les pentes de Plateau Cailloux.
La ville de Saint-Paul s’est développée selon un plan historique « orthogonal » valorisant les perspectives littoral-montagne depuis les rues. Cette composition urbaine traditionnelle libère des petits espaces publics dans la ville apportant ombre et fraîcheur (square devant la mairie, place devant l’église…). Les petits jardins de la trame urbaine historique révèlent une abondance de grands et vieux arbres, qui participent à l’ombrage des rues, et à la luxuriance végétale que l’on perçoit depuis les rampes de Plateau Caillou ou la route des Tamarins.
Après travaux
Avant travaux
La Chaussée Royale à Saint-Paul, avant et après travaux liés à la création de la Route des Tamarins (Région/DDT Réunion/Ville de Saint-Paul, Folléa-Gautier paysagistes urbanistes).
Après travaux
Avant travaux
L’entrée de ville de Saint-Paul, avant et après travaux liés à la Route des Tamarins (Région/DDT Réunion/Ville de Saint-Paul, Folléa-Gautier paysagistes urbanistes).
Après travaux
Avant travaux
La sortie de ville de Saint-Paul et la perspective vers le site classé de Bernica, avant et après travaux liés à la Route des Tamarins (Région/DDT Réunion/Ville de Saint-Paul, Folléa-Gautier paysagistes urbanistes).
Après travaux
Avant travaux

Le dessous du viaduc de la route des Tamarins à Saint-Paul, pendant et après travaux : recréation d’une zone humide en faveur de la biodiversité et de la protection de la ville contre les inondations (Région/DDT Réunion/Ville de Saint-Paul, Folléa-Gautier paysagistes urbanistes).

Pour parvenir à passer entre le centre-ville et les sites protégés de la ravine de Bernica (site classé) et de l’étang de Saint-Paul (réserve naturelle nationale), la route des Tamarins a donné lieu à une recomposition paysagère d’envergure sur 12 ha, récompensée du Grand Prix National du Paysage en 2016 : réduction et repositionnement de l’échangeur d’entrée/sortie de ville, création de la Promenade de Bernica reliant Saint‑Paul à sa ravine, reconfiguration de la Chaussée Royale en avenue plantée et ombragée, création de zone humide sous le viaduc de 950 m de long montant vers le cap la Houssaye, riche en biodiversité et protégeant la ville contre les risques d’inondation.
Square paysager, ZAC Cœur de Ville La Possession.
Bord de logements, ZAC Cœur de Ville La Possession.
Une perspective marquante de la ZAC Coeur de Ville depuis la RN1.

À La Possession, le nouveau quartier ZAC Cœur de ville a développé d’ambitieux espaces paysagers dans un quartier dense favorisant un urbanisme de végétal qui fait référence dans l’ile et qui se déploie progressivement dans la ville. Le quartier fait référence à l’échelle de l’ile et inspire de nouvelles opérations prévues dans le cadre de l’Écocité insulaire te tropicale du TCO.

Trame verte de la Possession en lien avec la ravine des Latanier toute proche.
Végétation invasive dans ravine sur les mi-pentes.
Les pentes agricoles et les ilots boisés non urbanisés constituent l’écrin végétal encore préservé des pentes. Cependant, la végétation invasive des ravines et bord de route s’étale progressivement en développant une masse verte témoin de la dégradation des milieux (fourrés denses d’espèces exotiques, telles que le Faux‑poivrier…).
Des cases récentes sur des parcelles étroites sans jardin.
Cases isolées sans jardin planté. La végétation invasive forme l’écrin favorisant l’insertion du bâti.
Ecrin végétal en harmonie avec le volume bâti.
Les jardins se raréfient sur les parcelles étroites des constructions contemporaines. Dans ce paysage qui se durcit, les jardins luxuriants des cases traditionnelles forment de véritables pépites.

Une richesse en lieux de mémoire ​

Patrimoine architectural​

Fresque sur façades sur le front de mer de Saint Paul.
Bâtiment patrimonial DEAL.
Commerces du Centre-ville de Saint-Paul.
Réhabilitation de l’hôtel Lacay à Saint Paul (2022).
Case créole avec le « Baro » à Saint-Paul.

Le patrimoine architectural historique des villes de la plaine littorale est important : berceau du peuplement à Saint Paul, lieu de mémoire des Lazarets à la Grande Chaloupe, histoire du CFR et des cheminots et du premier port de la Rivière des Galets, activité sucrière…

La ville de Saint-Paul, dont le tissu urbain est resté intact possède une richesse de villas pour certaines réhabilitées et pour d’autres encore dégradées. Quelques monuments remarquables sont à souligner : l’hôtel Lacaye, la maison franco-chinoise, L’ancienne usine de Savanna et les dépendances, Temple tamoul, des cases privées.

Petite case traditionnelle réhabilitée au Port.
Commerce à côté de la Mairie du Port.
Les belles villas des ingénieurs situés en face de la darse longtemps abandonné font l’objet d’un ambitieux projet de réhabilitation porté par le GPMDLR. (Grand Port Maritime de la Réunion).
Au Port, le patrimoine architectural s’articule autour des ouvrages portuaires et de l’ancien tracé du CFR.

Des sites d’intérêt rares et précieux​

Les sites de la côte Ouest sont rares et d’autant plus précieux, puisqu’ils participent à la diversité des paysages.

La Ravine Bernica​

Mise en scène de l’accès et de la vue vers la Ravine Bernica.

La Ravine Bernica, site culturel classé présente des gorges étroites à la végétation dense dont le charme sauvage a autrefois inspiré le poète Leconte de Lisle et de nombreux peintres.

Le sentier « bassin pigeon » embroussaillé, n’invite pas à la découverte de ce lieu « magique ». Il permettait autrefois une promenade en barque depuis le bassin Pigeon jusqu’au Moulin à eau du Tour des Roches. Un projet de valorisation du site est en cours.

Perdu sur la montagne, entre deux parois hautes,
Il est un lieu sauvage, au rêve hospitalier
Qui, dès le premier jour, n'a connu que peu d'hôtes.
Le bruit n'y monte pas de la mer sur les côtes,
Ni la rumeur de l'homme : on y peut oublier.

Le cimetière marin​

Le cimetière bordé d’un mur de pierre sèche, s’organise en un jardin soigné aux allées plantées de cocotiers bordant la plage. Leconte de Lisle et son épouse, le célèbre pirate surnommé La Buse et bien d’autres noms illustres de l’histoire locale y reposent.

Le parc de la Grotte des Premiers français​

Parc arboré de la Grotte des Premiers Français au pied des falaises abruptes.
Le parc arboré situé face au cimetière marin et menant à la Grotte des Premiers français a été réhabilité en 2016. Il forme aujourd’hui un lieu d’accueil du public très fréquenté au pied de la falaise.

Le quartier de Savanna​

Parc arboré de l’Étang de Saint Paul.
Les anciennes cuves de l’usine de Savanna.
La Raffinerie, Tiers lieu associatif sur une friche industrielle de Savanna.

Le quartier de Savanna porte encore les vestiges patrimoniaux du hameau d’autrefois vivant au gré de l’ancienne usine sucrière (habitat, alignements de palmiers, bâtiments industriels…). Ce site regorge d’éléments patrimoniaux d’intérêt, renforcés par la proximité de l’étang de Saint-Paul et du Tour des Roches.

La mutation du quartier en zone tertiaire et commerciale semble avoir supplanté la dynamique de valorisation patrimoniale. Le développement récent d’un tiers lieu associatif dans une longère du site (Conseil Général) pourrait réactiver l’attrait culturel du quartier.

Abords de l’Étang Saint-Paul​

Partie de pêche à l’Étang de Saint-Paul sur le site de « Naturia »
Remarquable site avec d’agréables espaces de nature, avec accès régulés et contrôlés du public.

Parc Rosthone​

Les vieux manguiers du Parc Rhostone.
L’ancienne carrière des Lataniers et la reconquête écologique naturelle du milieu.
Le verger composé de manguiers centenaires situé sur les berges de la ravine des Lataniers offre une ambiance fraiche et le départ vers des sentiers de découverte des crêtes.
Le verger composé de manguiers centenaires situé sur les berges de la ravine des Lataniers offre une ambiance fraiche et le départ vers des sentiers de découverte des crêtes.

Des villes à la reconquête du littoral ​

Le littoral, longtemps perçu comme un milieu hostile, est aujourd’hui convoité dans le cadre d’une réappropriation de la façade maritime, distincte en fonction des singularités des sites.

Le Débarcadère de Saint-Paul (2022).
Requalification de la promenade du front de mer à Saint Paul.
La forêt domaniale forme l’écrin littoral de la ville et héberge un sentier très fréquenté.

À Saint-Paul, un programme ambitieux de reconquête du littoral engagé depuis plusieurs années s’inscrit dans la recomposition urbaine de la ville : réhabilitation des espaces publics littoraux, restructuration urbaine du front de mer.

La forêt littorale de Saint-Paul forme un littoral boisé entre le secteur de Cambaie et la ville de Saint-Paul. Bien que les essences soient exotiques, différentes actions ont été entreprises pour restaurer cette forêt (dans le cadre du Plan d’aménagement forestier de la forêt littorale de Saint Paul). Différentes actions ont été entreprises sur le littorale, avec des plantations et structures d’accueil. Un secteur de plage de Cambaie a aussi bénéficié d’actions de restauration douce (coupe, plantations), devant permettre une transformation progressive de ce littoral, visant un retour vers la naturalité. Cela pourrait aussi être favorable aux tortues marines, la zone étant une ancienne plage de ponte.

Projet urbain de recomposition du front urbain littoral face au bassin.
Au port, la vocation portuaire industrielle et commerciale, essence de la construction de la ville est très présente. Les infrastructures et équipements industriels réduisent les possibilités alternatives d’appropriation du littoral.
Littoral de La Possession durci et réduit par l’arrivée de la NRL.
Littoral de La Possession, emprises naturelles réduites.
Littoral Industriel du Port vue depuis La Possession.
Abri de Pêcheur de La Possession.

L’étroite façade littorale de La Possession, coupée de la ville par la RN1 a fait l’objet de valorisation : création d’une lisière littorale boisée accompagnant le port abri et devant s’étendre vers le Nord, liaison douce programmée par passerelle avec le centre-ville, etc.

Ce secteur d’entrée sur la NRL à terme devrait encore évoluer, dans le respect de la valorisation du front littoral poursuivi par la commune.

Enjeux et préconisations

Enjeux
de préservation
et de mise en valeur
Enjeux
de réhabilitation
et de création

Enjeux et préconisations
de préservation et de mise en valeur

Les ravines accessibles au public​​

Bras de la Ravine Balthazar dans le quartier de Moulin Joli.
Ravines aux remparts envahis d’invasives.
Rempart ombragé et également concerné par les Espèces Exotiques Envahissantes.

Les grands paysages agricoles préservés de l'urbanisation​

Espace agricole menacé de déprise, enfrichement lié à la pression urbaine à Sainte-Thérèse.
Espace agricole de Savanna en limite de la zone d’activité commerciale et industrielle.
Sur les plaines, préservation des espaces naturels de respiration menacés par la pression urbaine. Les espaces agricoles sont au cœur des enjeux de préservation des paysages de la plaine de Savanna et Cambaie.
Paysage agricole de la Plaine et Piton Défaud.
Cuves en zone agricole.
Ouvrages techniques transformateurs dans un champ de canne.

Espace agricole ponctué d’ouvrages techniques souvent mal intégrés dans le paysage.

Les paysages agricoles diversifiés (cultures maraichères, pâturages, vergers…)

Parcelles cultivées au pied de Piton Defaud.
Paysage nourricier autour de cases dans les champs de canne.
Espace agricole du Plateau de Saint Thérèse La Possession.
Espace agricole de Savanna juxtaposé à la zone d’activité commerciale et l’Étang de Saint-Paul.
Cultures diversifiées, Tour des Roches Savanna.

Les paysages agricoles ou naturels littoraux (côtes rocheuses, plage, savanes, forêt littorale)

... Et demain ?
Aujourd'hui...
Urbanisation de Grande Fontaine Bellemène 2022.
Chemin dans forêt littorale de Saint Paul.
Préservation des zones « vertes » naturelles Littorales de Saint Paul.
Sentier et reconquête végétale, plage de L’Hermitage.
Reconquête écologique du front de mer de La Possession.

Le patrimoine architectural urbain​

Les belles villas des ingénieurs situés en face de la darse longtemps abandonné font l’objet d’un ambitieux projet de réhabilitation porté par le GPMDLR. (Grand Port Maritime de la Réunion).
Sentier Pavé, Amont du Tour des Roches.
Jardin débordant sur le chemin, Macabit, Saint Paul.
Rare case traditionnelle en tôle présente en bord de route – Fleurimont.
Case créole réhabilitée au Port.

Les routes paysages (ouvertures visuelles sur le grand paysage)​

Route agricole dans les champs de canne – La Saline les Hauts.
Voie cannière ouverte sur le littoral et les paysages agricoles.
Le tour des Roches, dans la traversée de l’Étang.

Enjeux et préconisations
de réhabilitation et de création

Les voies d'accès et accueils des sites de nature​

Sentier dans la forêt littorale de Saint-Paul.
Parc et sentier littoral bordé de berges érodées.
Le parc littoral arboré, parcours sportif et vues sur le grand paysage.

Les zones industrielles et commerciales peu attractives

Etendues de parking des centres commerciaux (Le Port).
Zone industrielle de Cambaie très consommatrice d’espace.
Façade commerciale de Savanna le long de la RN1.
Zone d’activité aux façades soignées à l’Eperon.

Les limites non traitées entre les villes et l’espace agricole​

Urbanisation de Grande Fontaine Bellemène 2022.
Urbanisation des pentes de La Possession en développement 2022.
Plateau cailloux et les projets d’extension sur la savane.
Etalement de l’urbanisation vers les terres agricoles, Saint Paul.
Urbanisation au cœur d’un paysage agricole.
... Et demain ?
Aujourd'hui...
Lisières non traitées avec les collectifs – La Saline les hauts.

Les formes urbaines et architecturales non adaptées au contexte existant​​

Un aménagement peu adapté à la pente et aux usages en cœur de bourg.
Une densité impactante au cœur du bourg du Guillaume.
Une architecture lourde et banalisante.
Banalisation du modèle de case, clôture béton, jardin absent.

Les sites urbains à valoriser​​

Un aménagement peu adapté à la pente et aux usages en cœur de bourg.
Les constructions le long de la Chaussée Royale à Saint-Paul.
Ancienne carrière des Lataniers à reconquérir et revaloriser.
Chemin agricole et exploitations éparses.
Étalement urbain depuis les chemins agricoles.
Le mini-cirque de Dos d’Ane :
Zone industrielle et commerciale de Cambaie, une voie à valoriser, des abords à structurer.
Emprise de la ZAC Cambaie Omega et poursuite de l’axe mixte.

Cambaie Omega devrait accueillir un écoquartier sur un périmètre de 76 ha en cœur d’agglomération et inscrit dans la démarche Écocité. Le projet comprend un programme ambitieux de logements, d’activité et de loisirs développés dans une démarche durable et environnementale.

L’Ecocité du Territoire de la Côte Ouest (TCO) est une vaste démarche d’aménagement du territoire qui initie un nouveau modèle de ville tropicale et durable.
Une piste cyclable récente et non ombragée malgré les emprises disponibles (Le port).
Des aménagements routiers conçus pour les cyclistes, les piétons paraissant oubliés Rivière des Galets.

Structures paysagères

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© Atlas des paysages de La Réunion – DEAL Réunion – Agence Folléa-Gautier – 2023
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Enjeux de valorisation / préservation

Enjeux de réhabilitation / création

Protections

Connaissance