8. Les pentes de l’ouest

Fiche
d'identité

Les pentes de l’ouest constituent la plus grande planèze de l’île. Du rempart de Saint-Paul à la ravine des Avirons, elles s’étendent sur 35 km de littoral. De l’océan jusqu’au point culminant du Grand Bénare, elles s’allongent de 0 à 2900 m d’altitude. Sur ce dénivelé de près de 3000 m, elles présentent des paysages fortement contrastés entre les bas et les hauts. Les pentes longues étagées par micro-climats et scandées de nombreuses ravines dessinent la structure dominante de ce paysage. C’est la région « sous le vent », la plus sèche et ensoleillée de l’île, protégée des alizés venant de l’Est par le rempart du Maïdo et celui des Makes.
Limites administratives
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EPCI concernées : TCO, CIVIS
Communes concernées : Saint-Louis, Saint-Leu, Trois Bassin, Saint-Paul
Ces cartographies étant des compilations de couches pouvant évoluer, vous pouvez vous rendre sur le site Carmen (CARtographie du Ministère de l’Environnement) afin d’accéder aux couches à jour, ainsi qu’à toutes les données SIG publiques.

Unités de paysages
locales

8a. Le littoral balnéaire de l’ouest
8b. Les mi-pentes de  l’ouest
8c. Les pâturages des hauts de l'ouest
8d. La forêt des Hauts de l'ouest
8e. Les branles d'altitude
des Hauts de l'ouest
8a

Le littoral balnéaire de l’Ouest

Le plus important littoral de l’île, sec, largement déployé sur la côte Ouest du Cap La Houssaye à Saint-Leu et tourné vers le lagon.

8b

Les mi-pentes de l’Ouest

De plus en plus consacrées à la culture de la canne et soumises à une forte pression foncière.

8c

Les pâturages des hauts de l'Ouest

À partir de 900 m d’altitude, au-dessus de la route Hubert-Delisle, ils sont modelés par les élevages bovins, rappelant par endroits des paysages de montagne européens.

8d

La forêt des Hauts de l'Ouest

Elle est dominée par les tamarins des hauts, sujette aux risques incendies

8e

Les branles d'altitude des Hauts de l'Ouest

À partir de 1 900 m d’altitude, ils forment un paysage de landes où la végétation se raréfie, bordant les impressionnants cirques de Mafate et de Cilaos.

Caractéristiques
paysagères

Des stations balnéaires bien distinctes.
Des sites de nature littoraux rares et d’intérêt.
Un monde de longues pentes laniérées de ravines.
Des sites des hauts particulièrement remarquables.
Des pentes intermédiaires caractérisées par un étagement fragilisé et une alternance des paysages.
Une côte urbanisée quasi continue.
Un paysage des hauts dominé par l’étagement.
Une morphologie littorale riche dans ses variations.
Structures paysagères

Une morphologie littorale riche dans ses variations​

Les pentes de l’Ouest, vue aérienne schématique des reliefs (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994).
Les pentes de l’Ouest au-dessus de Piton Saint-Leu (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994).
La morphologie littorale offre un faciès plus diversifié que les pentes intermédiaires et hautes au profil globalement régulier. Plusieurs sites singuliers émaillent ainsi le littoral.
Savane du Cap La Houssaye ouverte sur la mer.
Les vallonnements souples du relief confèrent au cap La Houssaye un aspect presque « dunaire » renforcé par la spectaculaire teinte orangée de la savane à Hétéropogon en hiver ou suivant les inclinaisons du soleil (cette graminée favorisée par le feu).
Les falaises du Cap La Houssaye, Cap Champagne et de la Pointe des Aigrettes, au pied desquelles se faufile la RN 1 sont fréquentées par des Paille en queue.
Le lagon à L'Hermitage, la plaine littorale et les piémonts.
La côte découpée à l’amont des savanes du Cap La Houssaye.
Vue aérienne de la Saline-les-Bains, Souris Chaude, Trois Bassins. Longue corniche de La Saline, à Trois-Bassins Saint-Leu, soulignant la plaine littorale.
Les pentes « arbustives » en arrière littoral recèlent encore des espèces rares et protégées de l’ancienne forêt semi-sèche. Elles constituent une « coupure verte » horizontale propice à une faune relativement riche et diversifiée bien qu’essentiellement exotique.
La Baie de Saint-Leu depuis le départ des Colimaçons est légèrement incurvée entre la Pointe des Châteaux et la Pointe au Sel, avec des pentes raides à l'amont et une petite plaine littorale pour Saint-Leu.
Les pentes de Trois-Bassins et la baie de Saint-Leu au lointain.
Étroite plaine littorale en continuité des pentes régulières à Saint‑Leu.
Plaine littorale urbanisée à l’amont d’une forêt littorale résiduelle à La Saline-les-Bains.
Autre type d’accident morphologique particulièrement rare : les replats ! Ils sont quasiment inexistants sur la grande planèze de l’ouest : pas de répit, on est toujours et en permanence sur une pente. Seules les étroites plaines littorales de l’Hermitage/la Saline-les-Bains et de Saint-Leu offrent une accalmie dans ce monde de pentes généralisées.

Des sites des hauts particulièrement remarquables

Site du Maïdo offrant le panorama grandiose, d’une large fenêtre sur le cirque de Mafate.
Le Grand Bénare, un des sommets de l’île (2 900 m) qui sépare le cirque de Mafate et celui de Cilaos offre cette vue splendide sur le massif du Piton des Neiges.

Un trait de côte contrasté

Côte sablonneuse vers les Avirons.

Le bord de mer lui-même offre des ambiances très contrastées.

De Trois-Bassins à Piton Saint-Leu, il présente des franges rocheuses et sauvages de basalte sombre et rugueux, sur lesquelles s’écrase la houle du grand large. La côte sauvage et préservée est ponctuée d’une urbanisation diffuse : littoral de Trois-Bassins à Pointe des Châteaux, Pointe au Sel et côte des Souffleurs à Piton-Saint-Leu.

Plages de galets de Saint Paul, forêts littorales et Cap La Houssaye au lointain.
Sentier dans la forêt littorale de Saint-Paul.
Le littoral de Saint Paul alterne entre plages de galets en continuité de l’embouchure de la Rivière des galets) et des plages de sables noirs vers le Cap la Houssaye.
La plage de l’Hermitage protégée par le lagon et ombragée des filaos.

À l’Hermitage les-Bains, la Saline-les-Bains et à Saint-Leu, les plages forment de longues franges de sable blanc ou noir alanguies au bord du lagon. Les plages coralliennes sont bordées de forêts littorales plantées de filaos participant à l’érosion littorale. Elles sont fortement exposées au recul du trait de côte par l’érosion marine, éolienne et anthropique

Couvre-sols de Patates à Durand au pied des boisements de Filaos (Réhabilitation de l’arrière-plage de l’Hermitage).
Cheminement PMR facilitant l’accès à la plage (Réhabilitation de l’arrière-plage de l’Hermitage).
À l’Hermitage les-Bains, la forêt littorale fait l’objet d’une opération de « restauration et reconquête écologique » et de préservation contre l’érosion, et parsemé d’aménagement pour l’accueil du public (sentiers guidés et recul des stationnements).
Petite crique au Cap La Houssaye. Petites plages de lagon naissant sur le littoral du Cap la Houssaye et sur celui de Trois-Bassins.
Petites plages de sable noir entre Saint Leu et les Avirons.
Ce littoral est formé de petites plages de sable d’origine basaltique, soumis aux effets des embruns et de la houle. Malgré des perturbations anthropiques, l’action du sel marin combinée aux vents a permis de maintenir une flore littorale halophile caractéristique, structurant par endroits des séquences typiques de végétation maritime primaire.

Des stations balnéaires bien distinctes​​

La plage très fréquentée de Boucan Canot, perceptible au pied du massif du Cap La Houssaye.
Plage de Saint-Gilles-les-Bains et ses pentes urbanisées depuis la mer.
Plage boisée de filaos de l’Hermitage, vue depuis la mer.
Aux dispositions naturelles contrastées du littoral, s’ajoutent des stations balnéaires aux ambiances distinctes : Boucan Canot, Grand Fond, Saint-Gilles-les-Bains, l’Hermitage, la Saline, Saint-Leu. Le dialogue avec l’océan est favorisé par des liens contrastés avec la côte :
Port de Saint-Gilles et ses pentes massivement urbanisées.
Baie de Saint-Leu et ses pentes urbanisées.
Littoral urbanisé et lotissements de Trois‑Bassins et la Saline.

Les stations balnéaires se sont implantées à l’embouchure des ravines : Boucan Canot, Grand-Fond et Saint-Gilles-les Bains, chacune portant le nom de sa ravine.

En amont du littoral, les pentes des stations balnéaires sont mitées par une urbanisation dense marquée par l’impact des lotissements (coteaux de Saint-Gilles-Les-Bains, pentes amont de La Saline). Ce phénomène fragilise le lagon et les zones humides en amont.

Ces stations balnéaires ne laissent guère de place à la « nature » et effacent les ravines pourtant nombreuses et essentielles dans ces zones soumises à inondation.

Savane littorale en sursis de la Grande Ravine Trois Bassins, bientôt irriguée.
Les paysages préservés entre Piton Saint-Leu et les Avirons.
Des espaces de nature non bâtis (coupures d’urbanisation) permettent de séparer les stations balnéaires les unes des autres. Les trois principaux sont Cap la Houssaye, le littoral Grande Ravine/Pointe des Châteaux et littoral de Stella/Piton-Saint-Leu.

Des sites de nature littoraux rares et d’intérêt​

Le Cap La Houssaye, un paysage unique dans l’Ouest mais aussi dans l’île

Savane pâturée entretenue par le feu, sans lui, elle risquerait de se fermer comme à Saint-Leu envahie de « Kékes ».
Savane du Cap La Houssaye ouverte sur la mer.
Savane entretenue par les pâturages divagant de zébus et cabris.
Troupeau de Cabri – Savane de Cap La Houssaye.
Savane fragilisée par une pression urbaine forte.
Les surfaces de savane ont progressivement disparu de la côte Ouest, face à la mise en culture de terres irriguées et à la pression de développement des pentes. La savane du Cap La Houssaye représente une des dernières étendues de végétation homogène et préservée de l’Ouest. Elle recouvre le cap, qui forme une avancée en balcon peu commune sur le littoral. Son relief vallonné est recouvert d’une graminée spectaculaire adaptée au feu (Heteropogon contortus) offrant des teintes surprenantes (du vert tendre à l’ocre) au cours des saisons et des journées. Le site « découvert » par beaucoup lors du passage de la route des Tamarins est devenu un espace de nature très fréquenté des riverains de Plateau Caillou/Fleurimont/Saint-Gilles-les-Hauts (promenade, jogging, pêcheurs…). Sur le littoral, le Cap La Houssaye, apprécié pour son accès facilité au littoral, est sur fréquenté et dégradé par le stationnement sauvage et les pratiques du public. Savane propice à une faune associée majoritairement exotique.

La côte de Piton Saint-Leu, une côte sauvage bordée de pentes douces​

Côte sauvage des Souffleurs au sud de Saint-Leu.
Côte sablonneuse vers les Avirons.
Pentes douces de Piton Saint-Leu, couverte de canne irriguée.
Le littoral de Piton Saint Leu présente une « Côte sauvage » unique sur la façade Ouest de l’île s’allongeant sur un linéaire de 9 kilomètres de la Ravine du Cap à la Ravine des Avirons. Le littoral côtier rocheux et aride est ténu et bordé par l’ancienne RN1.
Paysage de Savane entre le musée de Stella et la Pointe aux Sels.
Les bassins en continuité des savanes de Stella.

Des pentes plutôt douces s’achevant en petites falaises basaltiques sombres battues par les flots. Les « souffleurs » font une part de l’attraction touristique de cette côte. Quelques plages de sable interrompent le linéaire rocheux (Bois de Nèfles, Piton/Bois Blanc). Le site le plus connu de la côte est la Pointe au Sel, qui accueille des salines remises en état depuis quelques années. Seule persiste, la vaste étendue de savane sèche reliant le musée Stella Matutina au musée du Sel, qui revêt un caractère remarquable.

Les pentes entre l’ancienne RN1 et la Route des Tamarins, autrefois couvertes de savane, sont progressivement mises en culture. Les parcelles de cannes récentes dessinent au droit de Piton Saint Leu, un carroyage lisible.

Vers les Avirons, la savane sèche moins continue est ponctuée de hameaux. Dans ce secteur, le paysage ouvert rejoint visuellement les pentes intermédiaires formant un rare paysage de pentes littorales homogènes.

Dans le secteur de Bois de Nèfles (quartier de Piton Saint Leu), à l’aplomb de la tranchée couverte de la Route des Tamarins, l’étalement urbain a franchi la limite de la route des Tamarins menaçant l’intégrité de ces paysages littoraux.

Pentes irriguées couvertes de savanes avant l’irrigation (Piton Saint-Leu).

Les savanes qui occupaient les pentes littorales sont remplacées par des terres à cannes. Le carroyage des cultures s’est effacé des parcelles agricoles par l’enlèvement des andains, afin de fournir les matériaux dans le cadre de la NRL.

Une côte urbanisée quasi continue​

La Pointe des Aigrettes, de Boucan Canot à Saint-Gilles au paysage agricole vallonné ​

Port de Saint-Gilles et ses pentes massivement urbanisées.

À l’amont de l’urbanisation côtière des stations de Boucan Canot et de Saint-Gilles, le paysage agricole de Grand Fond s’étale au cœur d’un relief vallonné. Peu perceptible depuis la route (RD 10), ce micro-paysage de cultures diversifiées dominées par les fruitiers présente des ambiances remarquables et fraiches contrastant avec l’aridité du littoral.

La plaine littorale de l’Hermitage / la-Saline-les-Bains ancienne lagune étirée en longueur, protégée par la barrière de corail​

La plaine littorale urbanisée de l’Hermitage-les-Bains et la Saline-les-Bains.

L’urbanisation de l’Hermitage-les-Bains et la Saline-les-Bains s’est généreusement étalée sur la flèche sableuse afin de bénéficier du plan d’eau du lagon. Les portions d’arrière-plage, plantées au XIXᵉ siècle de filaos pour fixer les sables, forment de rares lisières non urbanisées permettant l’accès facilitées à la plage.

En amont, au pied de la corniche, les eaux de ruissellement des ravines de l’Hermitage et de la Saline ont formé une étroite bande humide, inondable où s’implantent quelques équipements : station d’épuration, Jardin d’Eden. Des aménagements récents de prévention des risques d’inondation ont été réalisés dans ce secteur fortement exposé.

Ces zones humides sont d’ailleurs favorables à l’implantation d’habitats et d’oiseaux d’eau typiques comme les hérons et profitent au passage de limicoles souvent observables en bord de plage.

Le littoral rocheux de la Pointe de Trois-Bassins à la Pointe des Châteaux​

Côte rocheuse de la pointe des Châteaux.
Pentes envahies de kékés au Nord de Saint-Leu.
Le littoral rocheux comprend de rares récifs coralliens frangeant et des plages sableuses discontinues. Les pentes littorales, autrefois couvertes de savane, sont aujourd’hui parcourues par les massifs piquants et impénétrables de z’épinards. Les terres non irriguées ne sont pas cultivées. Les quartiers existants le long d’un littoral convoité et pressurisé, se densifient. L’étalement des constructions sur le littoral de Trois Bassins altère le paysage et les possibilités de restructuration de cette étroite bande littorale communale.

Le littoral urbain de la baie de Saint-Leu, replat au pied des pentes​

La baie depuis le Nord de Saint-Leu.
La ville de Saint Leu installée sur un modeste replat situé en pied de rempart, s’étale sur une étroite bande de 3 kilomètres entre la Ravine de la Chaloupe et la Ravine du Cap. La ville bénéficie d’une façade littorale valorisée aujourd’hui pacifiée très appréciée : promenade littoral, port, écoles… Au-delà de ce cœur de ville « étriqué », l’urbanisation à l’assaut des pentes est en route. Le sud de la ville présente encore quelques opportunités foncières convoitées.

Un monde de longues pentes laniérées de ravines​

Des pentes fortes et régulières​

Longues pentes régulières depuis la Route Hubert-Delisle vers Le Plate.
Les pentes régulières se déploient au-dessus du littoral montant de 150 m à 900 d’altitude environs. Les pentes fortes contraignent les routes à zigzaguer dans la multitude des ravines. Au final, les pentes de l’ouest ne sont pas seulement longues en soi, elles forment également un monde long à parcourir.
Les pitons de Piton Saint-Leu et Le Plate forment des points de repères dans le paysage.
Des pentes longues et régulières de cannes et berges boisées.
Hormis les sillons des ravines, les « accidents morphologiques » saillants sont rares et peu spectaculaires. Des pitons épars émergent en limite Sud du territoire à proximité du Plate : Pitons Calvaire, la Boue, Mare à Boue, et La Découverte. Ponctuellement, des collines intégrées au tissu bâti se distinguent du paysage : la Saline, les Colimaçons.

Les ravines, un réseau dense et contraignant ​

Ravine La Plaine, depuis la route de Sans Soucis Bois de Nèfles.
Ravine Profonde – Hauts de Saint-Leu.
Voie en flanc de rempart de ravine – Hauts de Saint-Leu.
Les ravines constituent les événements morphologiques les plus déterminants des pentes intermédiaires. Plus creusées que dans les hauts, et donc plus difficiles à franchir, elles sont continues, sans l’interruption de l’embouchure et des petites plaines que l’on trouve sur le littoral. Certaines sont si larges qu’elles forment des paysages en soi : La Grande Ravine, Ravine Trois Bassins, Ravine des Colimaçons, Ravine Saint Gilles. La plupart, malgré leurs dimensions sont paradoxalement discrètes dans le paysage. Certaines sont en partie révélées par le passage de la Route des Tamarins qui autorise une perception fugace de leurs hauts remparts verdoyants.
La Grande Ravine sur les pentes de trois Bassins.
Les routes à flanc de pentes sont obligées d’infléchir leurs parcours à chaque passage de ravine ; les routes de montée/descente sont contraintes de zigzaguer entre deux ravines, multipliant les virages en lacets.
Berges vertes de la Rivière des Pluies.
Les ravines ont également contribué à l’organisation sociale de l’espace des pentes intermédiaires de l’ouest ; les terres moins riches de leurs abords immédiats étant occupées par les populations les plus modestes.
Le Pont suspendu de la Route des Tamarins sur la Ravine de La Saline.

La route des Tamarins, forme un fil continu souligné par les ouvrages de franchissement des ravines. La facilité d’accès par la route renforce l’attractivité des bourgs des mi-pentes où se concentre une forte pression de développement : route Hubert-Delisle, La Saline-les-Hauts, Piton Saint-Leu…

Ces ravines préservent de rares reliques de végétation semi-sèche autrefois répandues sur ce secteur de l’Île. Par ailleurs, elles accueillent également des sites de nidification et couloirs de déplacement des oiseaux marins (paille en queue, puffin tropical), elles sont aussi un lieu de transit et de reproduction pour le Papangue, rapace endémique de l’île.

Des pentes intermédiaires caractérisées par un étagement fragilisé et une alternance des paysages​​

Urbanisation continue des mi-pentes, vue depuis les Colimaçons.
Usine de Vue Belle à La Saline en 2011 et en 2022.
La ligne d’urbanisation dite « des mi-pentes » correspond souvent à une urbanisation ancienne, proche du littoral et de ses commodités et échappant aux climats plus extrêmes du littoral chaud et ensoleillé, et à l’inverse, des hauts frais et davantage brumeux. Apparait ainsi la logique d’étagement dans la répartition de l’occupation humaine.
Le long de la route Hubert-Delisle, l’urbanisation forme un manchon linéaire avec de rares ouvertures.
La route Hubert-Delisle a été créée au XIXᵉ siècle pour favoriser le développement des pentes hautes. Aujourd’hui, la route est bordée d’une urbanisation linéaire et quasi continue ne permettant plus d’échappées visuelles sur le paysage.
Urbanisation linéaire des mi-pentes et des hauts le long de la route Hubert-Delisle : Les Colimaçons, La Chaloupe Saint-Leu.
Lecture de l’étagement plus difficile du côté de Saint-Gilles Les Hauts et Bernica.
L’étagement des paysages a été largement fragilisé et brouillé au cours des dernières décennies, avec le développement de l’urbanisation entre les différents paysages des pentes basses, intermédiaires et hautes, dans une imbrication parfois étroite avec les espaces agricoles. C’est le « mitage » des pentes intermédiaires, réalisé à la faveur des routes et voies de dessertes agricoles qui sillonnent les pentes en zigzaguant.
Mitage des pentes intermédiaires et étalement urbain des pentes littorales depuis La Chaloupe Saint-Leu.
L’étagement et l’alternance se combinent pour rendre compte de la diversité des paysages des pentes intermédiaires. L’alternance correspond à une diversité non plus dans le sens haut/bas comme l’étagement, mais dans le sens « horizontal » parallèle aux courbes de niveaux. C’est grâce à l’alternance que, dans le même étage d’altitude, on va pouvoir découvrir une succession de paysages bâtis, naturels ou cultivés. L’alternance des paysages est largement le fait des hommes, beaucoup moins celui de la nature ; elle s’observe précisément dans les pentes intermédiaires (et littorales), où le développement est plus fort.
Paysages agricoles et pentes hautes boisées.
Les grands paysages canniers restent dominants sur les pentes. La diversification se lit sur des parcelles réduites, souvent à proximité des zones habitées.

Un paysage des hauts dominé par l’étagement​

Pâturages et élevage de bovins au-dessus du Plate.
Au-dessus de l’urbanisation, à partir de 900 m d’altitude environs, les paysages étagés des hauts apparaissent dans une ambiance où les nuages s’accrochent aux pentes, nimbant fréquemment les hauts une partie de la journée. Trois paysages se succèdent en fonction de l’altitude

L’étage des pâturages ​

Prairies verdoyantes pâturées.
Bord de route et pentes enfrichées.
Ce paysage récent est issu du développement de l’élevage en remplacement des anciennes cultures de géraniums (géranium rosat, ou « bourbon », utilisé pour la parfumerie). Les pâturages se mêlent en lanières à la forêt plus ou moins dégradée. Les mimosas des forêts ont été favorisés comme bois de feu pour la cuite du géranium. L’ensemble constitue un paysage sylvo-pastoral étonnant, aux ambiances presque « suisses » par endroits.

L’étage de la forêt

Forêt de Tamarin des hauts.
Route forestière du Maido.
Situé entre 1 200 et 1 800 m d’altitude, et bordé de lisières boisées fortement découpées sur les pâturages, l’état de la forêt est composé de bois de couleurs formant des reliques localement importantes, à la faveur de la protection offerte par les ravines. Ailleurs, la forêt des hauts de l’Ouest a pour partie été mise en valeur par le Tamarin des hauts (Acacia heterophylla) offrant de beaux ombrages clairs et enherbés, appréciés pour le pique-nique. La forêt privée est peu mise en valeur pour la sylviculture, marquée par des restes de boisements d’acacias-mimosas en mauvais état issus de la culture du géranium, ainsi que par des bois de cryptomerias.

L’étage des branles

Sentier de la Glacière, Grand Bénare, paysage ouvert et végétation rase.
Ambavilles et bruyères colonisées par quelques ajoncs d’europe, sentier de la Glacière, Grand Bénare.
Branles.
Massif forestier du Maido.

Au-dessus de la forêt, vers 1 800 m et jusqu’au rebord des cirques de Mafate et de Cilaos (vers 2 000 – 2 900 m), le paysage des « branles » et des « ambavilles » se développe : branle vert, (Philippia montana), branle blanc (Stoebe passerinoides), ambavilles (Senecio hubertia, Phylica nitida). Ces formations basses ouvrent des vues immenses sur les hautes pentes de l’île. Elles ont tendance à être envahies par l’Ajonc d’Europe contre lequel lutte l’ONF.

Les incendies sont malheureusement fréquent dans cette zone, touchant la végétation naturelle forestière, ce qui a fragilisé et appauvri certains secteurs du massif forestier des hauts de l’Ouest. Plusieurs ouvrages DFCI (Défense des Forêts Contre les Incendies) sont mis en place (citerne, lisière coupe-feu…) pour sécuriser les sites.

Enjeux et préconisations

Enjeux
de préservation
et de mise en valeur
Enjeux
de réhabilitation
et de création

Enjeux et préconisations
de préservation et de mise en valeur

Les grands paysages agricoles préservés de l'urbanisation​

Depuis la route Hubert-Delisle vers Le Plate, vaste espace agricole préservé de l’urbanisation, avant le quartier de Piton Saint-Leu.
Cultures de canne irriguée en aval de l’Hermitage.
Sur la RD6 La Saline, espace agricole au contact de zones d’habitat.
Paysages agricoles homogènes – Le Bernica.
Paysages agricoles et pentes hautes boisées.

Les espaces agricoles sous forte pression de l'urbanisation​

Cultures diversifiées à Grand Fond.
Cultures diversifiées – Vue Belle La Saline.

Les paysages agricoles diversifiés (cultures maraichères, pâturages, vergers…)​

Bâtiment agricole au Guillaume.

Les paysages agricoles ou naturels littoraux (côtes rocheuses, plage, savanes, forêt littorale)​

Filaos aux racines déchaussées dû à l’érosion des plages, l’Hermitage.
Plage du Trou d’eau à Souris Chaude.
Sentier et reconquête végétale, plage de L’Hermitage.
Arrière-plage de l’Hermitage réhabilitée et pacifiée.
Bœuf moka et zébus dans la savane du Cap La Houssaye, vers Plateau Caillou.
Troupeau de Cabri – Savane de Cap La Houssaye.

Le patrimoine architectural urbain

Le cimetière fleuri de Saint-Leu.
Route empruntant le pont de l’ancien chemin de fer.
Les salines réhabilitées à Saint-Leu.

Les routes paysages (ouvertures visuelles sur le grand paysage)​

Le Chemin de Ligne, RD4 et son panorama en arrivant à Maison Blanche Le Guillaume.
Route bordée de Flamboyants entre Villèle et La Saline.
La Route du Maïdo.
La Montée Panon, RD9 et la vue sur la Ravine de Trois Bassins.

Enjeux et préconisations
de réhabilitation et de création

Les points de vue panoramiques et liaisons douces peu valorisées​

Piton calvaire entre le Plate et Piton Saint-Leu.
Aménagement d’un sentier à l’embouchure de la Ravine de Trois-Bassins.

Les ravines artificialisées (ouvrages bétonnés) ou délaissées et peu qualitatives​

Constructions trop proches de la ravine, Petit Bernica.
Rempart de ravine urbanisé Le Bernica, Taon rouge.

Les rebords de ravines urbanisés et non accessibles​

Les paysages littoraux peu valorisés ou dégradés

Constructions sur le domaine public maritime à la plage de l’Hermitage.
Plage au sud de Saint-Leu.

Les voies d'accès et accueils des sites de nature

Réhabilitation de l’arrière-plage de l’Hermitage.
Route du Maido depuis la Route Hubert-Delisle. Route forestière des Tamarins​.
Accès peu valorisé à la Route du Maido depuis Le Guillaume.
Valorisation du Maido
Le parking situé au cœur du massif.
Un belvédère très dégradé.

Valorisation du Grand Bénare

Paysage aride longeant le rempart du Maido, présentant durant le sentier de belles vues sur Mafate.

Ajonc d’Europe envahissant les formations d’altitude indigènes.

Les zones industrielles et commerciales peu attractives

ZAC du Portail depuis les champs de canne en contre bas de la route des Tamarins.
ZAC du Portail.

Les limites non traitées entre les villes et l’espace agricole

Espace de loisir à l’amont du littoral, exemple centre de Tir à l’Arc.
Limite enfrichée à Stella.
Pentes enfrichées, abords de La Chaloupe Saint-Leu.
Espaces agricoles de respiration aux Colimaçons

Les formes urbaines et architecturales non adaptées au contexte existant

Quartier nouveau problématique : fermé sur lui-même et dépourvu d'accompagnement végétal (entre la Saline-les-Hauts et Trois-Bassins).
Insertion complexe des opérations denses sans cadre végétal (Trois Bassins).
Hauts murs de soutènement nuisant à la qualité des paysages.
Forme architecturale, implantation et clôture sans recherche d’insertion.
Insertion remarquable du bâti dans un cadre végétal d’exception (bourg de Trois Bassins).

Les centralités urbaines non affirmées ​

Descente de l'urbanisation dans le coteau de la Saline-les-Hauts.
Constructions spontanées peu valorisantes à l’Hermitage.
Réhabilitation de bâti ancien et insertion des lignes électriques.
Abords du port et de la rivière d’Abord à Saint-Pierre, à valoriser au bénéfice des modes doux.
... Et demain ?
Aujourd'hui...
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Les espaces agricoles mités par l’urbanisation diffuse

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