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13. Le cirque de Cilaos

Fiche
d'identité

Au pied du versant sud du Piton des Neiges, le cirque de Cilaos incise profondément les planèzes de l’île ouvertes vers l’océan, jusqu’à former un monde intérieur en creux, entre les pentes de l’ouest et de Saint-Louis d’un côté, et celles du Dimitile et du Tampon de l’autre. Il se développe en cuvette circulaire profonde bordée de hauts remparts, sur une dizaine de kilomètres de diamètre, à laquelle s’ajoute l’étroit canyon qui s’allonge sur 8 kilomètres à vol d’oiseau jusqu’au bourg de la Rivière. C’est là que s’achève le cirque, avec le Bras de Cilaos, exutoire des eaux, qui perd ses remparts en canyon, gagne le littoral plus aplani et mêle ses eaux à celles du Bras de la Plaine pour former la rivière Saint-Étienne, jusqu’à atteindre la mer à Saint-Louis. Au bourg de la Rivière, porte d’entrée du cirque, la RN5 s’enfile dans le canyon du Bras de Cilaos et amorce son long et acrobatique périple en lacets et tunnels pour desservir Cilaos et ses îlets, 1 000 m plus hauts. À l’intérieur du cirque, une petite chaîne de sommets aigus, dégagés par l’érosion intense, isole le mini-cirque de Palmiste Rouge du reste. C’est la chaîne de Peter Both, dominée par la belle silhouette du Gros Morne de Gueule Rouge, dans les flancs duquel passe la route en deux tunnels. L’ample cirque se dégage à la sortie du deuxième, dominé par la dentelle de pierre impressionnante qui court en limite nord à 3 000 m d’altitude, du Grand Bénare au Piton des Neiges en passant par le col du Taïbit et les Trois Salazes. Il s’organise en trois îlets principaux : Cilaos au centre, le plus vaste et développé, Bras Sec à l’est, de l’autre côté du Bras de Benjoin, et Ilet à Cordes à l’ouest, plus isolé et éloigné en étant situé de l’autre côté de l’énorme entaille du Bras Rouge, au pied du Grand Bénare. 5 à 6 000 personnes vivent dans cet intérieur de l’île magnifique, à la fois puissant et lumineux.

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EPCI concernées : CIVIS
Communes concernées : Cilaos,Saint‑Louis
Ces cartographies étant des compilations de couches pouvant évoluer, vous pouvez vous rendre sur le site Carmen (CARtographie du Ministère de l’Environnement) afin d’accéder aux couches à jour, ainsi qu’à toutes les données SIG publiques.

Unités de paysages
locales

13a. Le canyon d’entrée / sortie du cirque
13b. Le cirque de Cilaos, Bras Sec et Îlet à Cordes
13c. Le cirque de Palmiste Rouge
13a

Le canyon d’entrée/sortie du cirque

Profondément creusé par le Bras de Cilaos, il s’allonge sur plus de huit kilomètres à vol d’oiseau de La Rivière à Îlet Palmiste.

13b

Le cirque de Cilaos, Bras Sec et Îlet à Cordes

Sous les imposantes silhouettes en dentelles des remparts et sommets de l’île, il s’épanouit en trois principaux ilets, séparés par les ravinements intenses du Bras Rouge et du Bras de Benjoin.

13c

Le cirque de Palmiste Rouge

Isolé du restant du cirque par la chaîne de Peter Both, il bénéficie des silhouettes en aiguilles des pitons, dégagées par l’érosion.

Caractéristiques
paysagères

Des ravines taillées en canyons, riches en sites de cascades, rivières, bassins.
Des îlets parsemés au cœur du cirque.
Îlet à Corde, une des plus belles valorisations des terres hautes.
La chaîne de Peter Both, ligne repère marquante dans le paysage du cirque.
Une route d'accès impressionnate, théâtrale.
La route de Cilaos, un filtre de la pression littorale.

Trois plateaux principaux habités et cultivés.

Îlet de Bras Sec, un habitat et des cultures étalés.

Des paysages écologiquement diversifiés.

Un cirque borné par des remparts imposants et animé de pitons, chaînes et ravines.

Structures paysagères

Un cirque clairement délimité par de puissants remparts et sommets, dessinant des horizons remarquables​

La profondeur du paysage offerte depuis Ilet Palmistes, au-dessus du Pavillon (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Vue d’ensemble sur le cirque de Cilaos depuis la sortie du tunnel sous la chaîne de Peter Both. Le cirque est magnifié par la dentelle de pierre constituée par les plus hauts sommets de l’île (de gauche à droite : Grand Bénare, Gros Morne et Piton des Neiges). En contrebas, l’érosion puissante se lit dans l’importance des rides et des ravines creusées par l’eau dans les sols.
Les horizons magnifiques du Grand Bénare et du Piton des Neiges, vus depuis Bras Sec. L’urbanisation (éparse) et l’architecture (hétéroclite) ne sont malheureusement pas toujours à la hauteur d’un cadre aussi grandiose.
Les reliefs ruiniformes des remparts, à Palmiste Rouge.
La verticalité des remparts qui cernent le cirque, ici entre Cilaos et Bras Sec.
Des vues “d’avion” s’ouvrent sur le cirque de Cilaos depuis les remparts et sommets qui le bordent. Ici depuis la Fenêtre des Makes.
Ouverture sur le cirque depuis le sentier du col du Taïbit.
Une profondeur du paysage valorisante, offerte par les plans successifs des hauts reliefs qui referment et organisent le cirque. Vue depuis îlet à Calebasse.
Du haut de leurs 3 000 m, le nez du Grand Bénare et la dentelle du Piton des Neiges marquent de façon magnifique les horizons du cirque. Ils sont reliés par les crêtes des remparts qui courent tout autour de l’énorme dépression. Loin en contrebas, les replats des îlets ne se développent qu’à 1 000 ou 1 200 m d’altitude. Les lieux de vie qu’ils constituent sont ainsi dominés par des parois subverticales de près de deux kilomètres de hauteur, impressionnantes, visibles de partout.

En sommets ou en canyons : des reliefs marquants partout présents dans le cirque, soumis à une intense érosion​

La chaîne de Peter Both, vue de Cilaos (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude paysagère de la commune de cilaos, SDAP+ commune, 1998).
Le plateau de Cilaos et la chaîne de Peter Both. Vue depuis la route d’Îlet-à-Cordes (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994).

À l’intérieur du cirque et en contrebas des remparts, d’autres reliefs marquent le paysage, soit en pics et sommets, soit à l’inverse en creux et ravines.

La chaîne de Peter Both, qui isole Palmiste Rouge du reste du cirque, avec le Gros Morne de Gueule Rouge à droite.
Les remparts remarquables de Palmiste Rouge, rehaussés d’aiguilles.
La chaîne de Peter Both constitue la principale structure de reliefs saillants, d’autant plus perceptible qu’on la grimpe par la RN5, qu’on passe dessous par des tunnels, et qu’elle barre le paysage depuis le bourg de Cilaos. Elle est constituée d’une succession de pics aigus dégagés par l’érosion, dont le principal est le Gros Morne de Gueule Rouge. Ce remarquable paysage de pics est enrichi par les aiguilles dégagées par l’érosion en contrebas du rempart qui referme le cirque à Palmiste Rouge. L’ensemble constitue un des sites les plus singuliers et pittoresques de l’île en termes de reliefs.
Le Bonnet de Prêtre, dont la silhouette domine Bras Sec.
D’autres reliefs saillants, plus isolés, marquent localement le paysage du cirque et contribuent à le magnifier. C’est le cas en particulier du Bonnet de Prêtre, totem de Bras Sec.
L’énorme entaille de Bras Rouge à travers le cirque de Cilaos. Vue depuis la route d’Ilet à Cordes.
Les ravines constituent les autres reliefs structurants du cirque, cette fois en creux. C’est surtout le cas de Bras Rouge, qui naît dans le flanc sud du Piton des Neige et forme une énorme sierra sèche d’aspect et marquée par l’érosion qui traverse tout le cirque. Entre Cilaos et Ilet à Cordes, la route sinue longuement dans ses flancs pour parvenir à la franchir. Quant au Bras de Benjoin, il sépare Bras Sec de Cilaos et la RN5 le franchit par des rampes et des lacets entre le tunnel de Gros Morne de Gueule Rouge et Mare Sèche.
Le canyon d’entrée/sortie du cirque, formé par le bras de Cilaos.

À l’aval du cirque, c’est le long défilé du Bras de Cilaos, étendu sur 8 km à vol d’oiseau, bordé de hauts remparts, qui marque le paysage d’entrée/sortie du cirque. Malgré son étroitesse, il est habité avec Îlet Furcy et le Petit Serré.

Une route d'accès et de desserte impressionnante, théâtrale​

La RN5, route remarquable mettant en scène le grand paysage du cirque.
La RN5 offre sans doute le parcours le plus spectaculaire de l’île. Construite dans les années 1930, elle constitue un exploit technique, symbolisé par le virage en boucle inversée, suspendue dans le vide, que l’on emprunte entre Le Pavillon et Le Tunnel du Gros Morne de Gueule Rouge. C’est le seul itinéraire de liaison avec le littoral, quotidiennement emprunté par les habitants du cirque travaillant sur la côte. Difficile, longue et sinueuse, la route constitue un filtre de la pression urbaine venue du littoral. Soumise au risque d’érosion, d’écroulement et d’effondrement, elle a fait l’objet d’importants travaux de sécurisation par la Région en 2021‑2022, donnant lieu à un tracé et des ouvrages techniques manquant par endroits de qualité d’insertion dans ce paysage hors norme.

La découverte du cirque par la route est théâtrale, organisée en 4 actes

Acte 1 : la porte d'entrée du cirque

Rampe de la RN5 descendant dans le canyon du Bras de Cilaos, depuis le bourg de La Rivière.
La Rivière constitue un site clef du passage de l’extérieur à l’intérieur de l’île. Le contraste est brutal entre l’urbanisation dense et colorée de la Rivière Saint-Louis et le paysage de montagne austère et grandiose dans lequel s’enfonce la rampe de la RN5 en descendant le rempart du Bras de Cilaos.

Acte 2 : le corridor d'accès au cirque

Le canyon d’entrée/sortie du cirque taillé par le Bras de Cilaos, vu de la RN5.

De hauts remparts, parfois à nu, parfois verdoyants, accrochent la lumière dans le corridor de la Rivière. La route descend en corniche dans des reliefs de remparts gigantesques. Les sommets intérieurs de l’île s’annoncent déjà avec un aperçu sur le col du Taïbit et les Trois Salazes. Les méandres du Grand Bras de Cilaos tourmentent le relief jusqu’au Pavillon, rotule et repère vers l’immensité du cirque.

Les hauts sommets du cirque se font de plus en plus lisibles jusqu’à Ilet Palmiste, où s’achève l’entrée du cirque par une vue très large et magnifique courant du Grand Bénare à gauche au sommet de l’Entre Deux à droite, en passant par le Taïbit, le Gros Morne, le Piton des Neiges, le Coteau de Kerveguen.

Ce corridor en entrée du cirque constitue une des plus importantes continuités écologiques de l’île prenant sa source à l’embouchure de la rivière Saint-Etienne et au niveau de la plaine du Gol pour se terminer sur les plus hauts sommets de l’île, le Piton des Neiges et le Gros Morne site ultime de nidification d’oiseaux marins avec l’unique site au monde de nidification du Pétrel de Barau. La rivière Saint-Etienne et ses affluents qui parcourent le cirque présentent également une bonne richesse piscicole et faunistique associée.

Acte 3 : le franchissement de la chaîne de Peter Both

Un des sommets de la chaîne de Peter Both.
Virage suspendu de la RN5, peu avant le passage en tunnel sous le Gros Morne de Gueule Rouge.
Ouverture sur le cirque de Palmiste Rouge.

D’Ilet Palmiste à Peter Both, le route, vertigineuse, se tortille en d’innombrables lacets serrés pour grimper les flancs de la chaîne de Peter Both.

Sous le Gros Morne de Gueule Rouge, elle s’ouvre sur Palmiste Rouge, un cirque dans le cirque, marqué magnifiquement par les pitons taillés en pointes aigües par l’érosion.

Acte 4 : l'arrivée sur Cilaos

Tunnel de Gueule Rouge.
Panorama remarquable à la sortie du tunnel de Gueule Rouge, montrant le cirque dans son immensité, du Petit Bénare au coteau de Kerveguen en passant par la dentelle acérée du Gros Morne, des Salazes et du Piton des Neiges.
Le tunnel sous le Gros Morne de Gueule Rouge offre à son débouché le cirque dans son immensité, du Petit Bénare au coteau de Kerveguen en passant par la dentelle acérée du Gros Morne, des Salazes et du Piton des Neiges. La vue est splendide mais il est assez difficile d’en profiter. Le bourg de Cilaos reste invisible, on aperçoit juste Mare Sèche en contrebas. De là, le bras de Benjoin se franchit en longues rampes avant l’arrivée sur le plateau du bourg de Cilaos.

Des paysages écologiquement diversifiés​

La forêt de bois de couleurs au pied du Piton des Neiges, blanchie par les lichens.
Forêt de bois de couleurs de la Roche Merveilleuse, avec un Bois Maigre (Nuxia verticillata).

Le relief accidenté de Cilaos offre des habitats pour une faune remarquable, en particulier les oiseaux (colonies de pétrels de Barau, oiseaux marin endémique, ou les salanganes, hirondelles, oiseaux forestiers) et aussi pour les chauves-souris.

Un étagement de la végétation selon l’altitude mais également selon des conditions écologiques locales (nébulosité entre rempart Ouest et Est, nature du sol, topographie…) constitue un continuum écologique avec des habitats remarquables au sein de ce cirque.

Les formations végétales semi-sèches subsistent dans les parties basses et centrales du cirque (Bras des Étangs, Bras Rouge et Bras Benjoin). Au Nord, elles peuvent remonter jusqu’à 1 200 m voire 1 500 m d’altitude (Cascade de Bras Rouge, la Chapelle, sentier menant à l’Îlet des Trois Salazes), situation exceptionnelle car en principe cette formation n’est pas présente au-dessus de 700 m.

La forêt de transition de moyenne altitude particulièrement étendue au Nord du Cirque de Cilaos, au pied du massif du Piton des Neiges, aux lieux dits Matarum et Mare à Joseph.
La forêt humide de montagne ou forêt de bois de couleur des Hauts est présente entre 1 300 et 2 000 m. Elle s’étend sur une grande partie des versants Nord du Cirque : remparts du massif du Piton des Neiges (depuis le Bonnet de Prêtre jusqu’au pied du Col du Taïbit) et la forêt du Tapcal.

La forêt à Tamarin des Hauts présents sous îlots forestiers au niveau de replats sur les versants du cirque situés entre 1 700 et 1900 m d’altitude : Plateau du Petit Matarum, Forêt du Tapcal et au-dessus de l’Îlet des Salazes sur le plateau de Cap Bouteille.

Les formations végétales d’altitude s’étendent sur le Plateau des Trois Salazes jusqu’au Piton des Neiges ainsi que sur les remparts au-dessus de 2 000 m d’altitude.

Cryptomerias de la forêt de la Mare à Joseph, au pied du coteau Kervéguen, vers Bras Sec.
Le cirque de Cilaos est également marqué par des plantations d’essences de reboisements et de protection des sols. D’importantes plantations ont été réalisées en 1948 pour répondre aux impératifs de défense et de restauration des sols. Ces reboisements sont aujourd’hui essentiellement constitués de filaos. En parallèle de la production d’essence dont le Cryptoméria qui a été retenu et représente aujourd’hui 95 ha dont principalement à la Mare à Joseph et Bras Sec.
Pêcheur sur une des trois mares de Cilaos bourg.
Cilaos présente également quelques zones humides ou mares de richesse écologique variable mais bien souvent modeste avec un intérêt floristique limité et faunistique élevé (Mare à Joncs, Mare du Boulodrome et Mare Guillaume).

Suspendus entre pitons et ravines, des îlets qui concentrent les activités humaines​

L’îlet de Cilaos, plateau déroulé en contrebas du Piton des Neiges. Vue de la route d’Ilet à Cordes.
L’îlet de Palmiste Rouge ; un cirque dans le cirque.
Ilet-à-Cordes depuis la fenêtre des Makes.
Les implantations humaines, cases et champs, sont limitées par la puissance des pentes largement soumises à une érosion active. Comme pour les autres cirques de l’île, elles se concentrent sur les modestes et relatifs replats : deux dans le canyon du Bras de Cilaos en entrée de cirque (Îlet Furcy et le Petit Serré) et quatre principaux perchés dans le cirque à 1 000 / 1 200 m d’altitude :

D’autres petits îlets, constitués de quelques cases et champs, occupent des micro-replats comme Îlet Palmiste, Îlet Haut, Îlet Calebasse, Peter Both…

Le bourg de Cilaos, capitale du cirque​

L’église de Cilaos dominée par le massif du Piton des Neiges (ici le sommet du Gros Morne).
L’îlet de Cilaos, vu de la Roche Merveilleuse.
La trame régulière du bourg de Cilaos, vue depuis la Roche Merveilleuse (schéma Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude paysagère de la commune de Cilaos, SDAP+ commune, 1998).
Espaces publics refaits au bénéfice des piétons et vélos à Cilaos (rue du Père Boiteau).
Case colorée à Cilaos (2009).
2022
2009
La perspective sur l’église de Cilaos, en 2009 et en 2022 (photo et reconduction Agence Folléa-Gautier).

Le bourg de Cilaos, au cœur du cirque et développé sur le principal replat, constitue naturellement le principal centre de vie. Il jouit d’une atmosphère créole de montagne, animée par les nombreux visiteurs qui font étape dans leurs randonnées et activités sportives ou qui viennent jouir de l’air frais et de la qualité exceptionnelle de la lumière. Son centre-ville a été heureusement réaménagé pour laisser davantage de place aux piétons et aux plantations (rue du Père Boiteau, perspective de l’église…). S’il n’a pas la qualité architecturale de Hell-Bourg ou de l’Entre-Deux, il bénéficie de quelques précieuses cases de qualité, réparties dans le bourg. Ses trois mares (étangs), suraménagées, pourraient devenir plus attractives moyennant des requalifications écologiques et paysagères.

Îlet-à-Cordes, une des plus belles valorisations des terres hautes

Le plateau de Cilaos et la chaîne de Peter Both. Vue depuis la route d’Îlet-à-Cordes (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994).
Ilet à Cordes, un replat très relatif, habité et cultivé, généreusement ouvert sur le grand paysage du cirque.
Ilet à Cordes, comme écrasé par la paroi verticale du Grand Bénare.

Îlet-à-Cordes constitue un des îlets les plus étonnants et spectaculaires de l’île. Il forme une oasis inattendue au bout de la traversée du paysage sec et démesuré de Bras Rouge. Il se présente comme une succession de replats en tremplins suspendus au-dessus du vide des ravines (Bras-Rouge d’un côté et du bras de Saint-Paul de l’autre) et dominés par la paroi minérale gigantesque du Grand Bénare. Les cases y sont dispersées. Chacun de ces replats est séparé des autres par des courtes pentes abruptes et porte des cultures diversifiées. Ici des lentilles, là du maïs, là encore de la vigne sur treille. La lentille s’est développée depuis quelques années, colonisant des pentes raides en balcons sur le grand paysage, et donnant lieu à des épierrements sous forme de tas ou d’andains dont les couleurs sombres tranchent avec le vert vif des cultures. La qualité de ce paysage hors du commun et soigneusement cultivé mériterait de se prolonger vers le bâti agricole et d’habitat pour mieux maîtriser ses évolutions, aussi bien en termes de positionnement que de formes, couleurs et matériaux.

Îlet de Bras Sec, un habitat et des cultures étalées

Le site de Bras Sec, dominé par le Bonnet de Prêtre.
Habitat hétéroclite à Bras Sec.
A Bras Sec, un aménagement qui reste assez routier aux abords des équipements publics.
Ilet Bras Sec, séparé de Cilaos bourg par le Bras de Benjoin, est dominé par la haute et longue paroi du coteau Kervéguen. Le piton du Bonnet de Prêtre marque le site de sa silhouette élégante en forme de mitre. Malheureusement, l’entrée est déqualifiée par des implantations disparates, les cases sont hétérogènes, dispersées, et les espaces cultivés moins développés et travaillés qu’à Ilet à Cordes. De beaux points de vue se dégagent sur Cilaos depuis les belvédères de l’îlet.

Palmiste Rouge, un cirque dans le cirque​

Le cirque de Palmiste Rouge. Vue depuis le carrefour N5/D240 (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994).
Palmiste Rouge et îlet Calebasse depuis la Fenêtre des Makes.
L’îlet de Palmiste Rouge ; un cirque dans le cirque.
Ilet Calebasse, isolé sur un replat.

À l’écart de la RN5, séparé du reste du cirque par la chaîne de Peter Both, et hors des circuits de randonnées, le bourg de Palmiste Rouge apparaît paisible, dans son beau mini-cirque valorisé par les silhouettes des pitons alentours et partiellement cultivé en terrasses pour la lentille. Deux autres modestes replats accueillent des cases et des petits champs, îlet Calebasse et Ilet Haut.

Lentille et vigne : une agriculture de productions spécifiques qui dessine d’étonnants paysages ​

Champs cultivés à Ilet à Cordes, ouverts sur le grand paysage du cirque.
Verger créole à Palmiste Rouge.
Champs de lentilles et vigne en treille autour de la case : cultures traditionnelles du cirque de Cilaos.
Champs de lentilles à Îlet à Cordes. Le Piton des Neiges à l’horizon.
Champs de lentilles sur les pentes de Palmiste Rouge.
Un bel espace agricole en contrebas de Cilaos, en voie de fragilisation par une urbanisation diffuse.
Les paysages du cirque de Cilaos sont magnifiés par deux cultures spécifiques : la vigne et la lentille. Elles s’imbriquent étroitement avec les cases pour profiter des maigres replats des îlets. La vigne en particulier se développe directement autour des cases en treilles de bambous. La lentille, à la faveur de son développement, gagne des terrains escarpés, dessinant de spectaculaires paysages en tremplins ouverts sur les vastes et hauts horizons du cirque, en particulier à Ilet à Cordes. L’épierrage et la mise en andains ou en tas des cailloux, ne suffisent pas toujours à supprimer le risque d’érosion de ces terres gagnées de haute lutte.

Des ravines appréciées pour le canyoning et l’escalade​

Canyoning dans la ravine Fleurs Jaunes.
Cascades Ravine Pissa et Tête du Lion sur la route de Îlet à Cordes.
Les ravines, riches en cascades et bassins, attirent les activités sportives comme le canyoning, l’escalade et la randonnée.

Enjeux et préconisations

Enjeux
de préservation
et de mise en valeur
Enjeux
de réhabilitation
et de création

Enjeux et préconisations
de préservation et de mise en valeur

Les points de vue et ouvertures visuelles

Les espaces agricoles

Effet de tremplin, paysage agricole d’Îlet-à-Cordes, ouvert sur le grand paysage.
Le Bonnet de Prêtre depuis Bras-Sec.
Cultures et friches vers Bras Sec.
Ilet cultivé en extrémité du plateau de Cilaos (Mare Sèche). Fragilité des espaces agricoles face aux puissants phénomènes d’érosion des sols.
Cultures diversifiées à Ilet-à-Cordes, lutte contre l’érosion des sols (photo 2008).
L’urbanisation diffuse d’Ilet à Cordes dans l’espace agricole. Comparaison entre 2009 et 2022 (photo et reconduction Agence Folléa-Gautier).

Les espaces naturels des pentes (brandes, forêts)

Le patrimoine bâti​

Case créole traditionnelle à Bras Sec.
Cases traditionnelles à Ilet à Cordes.
Case créole à Cilaos.
Case et son jardin dans Cilaos.
Case traditionnelle en ruine dans le centre de Cilaos.

L'urbanisme végétal (quartier habité arboré)​

Cases et jardins à Cilaos.
Parking ombragé de treille à Cilaos.
Trottoir-promenade ombragé et planté à Cilaos.

Les routes paysage (ouvertures visuelles sur le grand paysage)​

Exemple de route paysage à valoriser, en aménageant un point d’arrêt/point de vue, en enterrant la ligne électrique, etc. Vers Bras Sec.
Exemple de point de vue/arrêt de bus à valoriser, à la faveur de la première ouverture sur le Piton des Neiges en montant par la RN5 (Îlet Mandataine).

Enjeux et préconisations
de réhabilitation et de création

Les voies d'accès et accueils des sites de nature​

Exemple de mise en valeur par table de lecture du paysage, à la Roche Merveilleuse.

Les espaces naturels des pentes dégradés et la biodiversité

Envahissement de liane papillon dans le corridor d’entrée du cirque de Cilaos.

Les formes urbaines et architecturales non adaptées au contexte existant​

Les toitures à pentes sur les constructions permettent aux constructions d’entrer en résonance avec les formes naturelles des montagnes alentours. Ici à Bras Sec.
Problème de développement de l’habitat hétéroclite, Ilet à Cordes.
Problème de clôtures en parpaings à Cilaos.
Problème de clôtures en parpaings à Cilaos.

Cilaos, bourg d’accueil du cirque

Espace public requalifié, centre de Cilaos.
Exemple de rue-perspective à revaloriser.
Paysage de rue à requalifier, Cilaos.
A l’abandon depuis 1998, l’ancien hôtel des Thermes de Cilaos est considéré comme une « verrue ».
Points noirs architecturaux à Cilaos.

Les mares de Cilaos​

Des abords à requalifier dans des dispositions moins techniques et plus naturelles.

Bras sec

Entrée de Bras Sec, abîmée par des implantations éparses.
Le centre de Bras Sec.

À Bras sec, multitude de cases, éparpillées sur l’écart, sans gestion économe de l’espace agricole… :

Îlet à Cordes​

Paysage agricole d’Ilet-à-Cordes, dominé par la culture de lentille.
Effet de tremplin, paysage agricole d’Îlet-à-Cordes, ouvert sur le grand paysage.
Îlet-à-Cordes côté Bras de Saint-Paul, avec la paroi du Grand Bénare.
Accumulation de panneaux, Îlet à Cordes.
Mitage de l’espace agricole à Ilet-à-Cordes.
Case traditionnelle vieillissante à Ilet-à-Cordes.

Les réseaux aériens​

Une vue sur le Bonnet de Prêtre parasitée par les réseaux (Bras Sec).
Une perspective remarquable de rue à Cilaos, qui serait valorisée par l’enterrement des réseaux.
Une vue depuis l’espace public de Cilaos sur le Grand Bénare et le col du Taïbit, à revaloriser notamment en enterrant les lignes.

Les aménagements de sécurisation de la RN5​

Les aménagements récents de la RN5 au bord du lit de la rivière. Un choix de génie civil qui semble déjà montrer ses limites ? L’érosion attaque les enrochements liés par-dessous.
Aménagements récents de sécurisation de la RN5, par des parois de béton projeté peu esthétiques.
Forêt dégradée vers Mare Sèche.

Les commerces en bord de route​

Cas de commerce à revaloriser en entrée de Cilaos.
Cas de commerce à revaloriser en entrée de Cilaos.
Un traitement soigné pour ce commerce à Cilaos.

Structures paysagères

Comment sourcer l’Atlas ?
© Atlas des paysages de La Réunion – DEAL Réunion – Agence Folléa-Gautier – 2023
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Enjeux de valorisation / préservation

Enjeux de réhabilitation / création

Protections

Connaissance