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16. La plaine des Cafres

Fiche
d'identité

Consacrée à l’élevage, la plaine des Cafres se présente comme un plateau d’altitude d’environ 50 km 2, unique à La Réunion. Elle dégage de larges horizons lorsque les nuages ne l’enveloppent pas. Elle est traversée par la RN3 sur une huitaine de kilomètres, desservant Bourg-Murat, seul village sur le plateau, stratégique pour les paysages de l’île puisqu’il constitue la porte d’accès au monde du volcan actif du Piton de la Fournaise.

De forme quadrangulaire, la plaine s’allonge sur une dizaine de kilomètres du nord au sud, pour cinq kilomètres environ d’est en ouest. Ses limites sont franches et nettes sur trois des quatre côtés : au nord, elle domine le rempart de Bellevue dont la descente en lacets par la RN3 mène à la Plaine des Palmistes. À l’ouest le Bras de la Plaine la coupe net, par un spectaculaire rempart de 1 000 m d’amplitude. À l’est, le plateau à l’inverse se redresse jusqu’à 2 000 m d’altitude, pour casser non moins brutalement sur la rivière des Remparts, dont les eaux courent 800 m en contrebas. Au sud, la transition avec les pentes du Tampon est toute autre, plus progressive : elle s’étend sur environ deux kilomètres entre Bourg Murat et le Vingt-troisième, avec une occupation des sols qui passe de l’élevage au maraîchage, et une pente qui s’infléchit en douceur.

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EPCI concernées : CASUD
Communes concernées : Le Tampon
Ces cartographies étant des compilations de couches pouvant évoluer, vous pouvez vous rendre sur le site Carmen (CARtographie du Ministère de l’Environnement) afin d’accéder aux couches à jour, ainsi qu’à toutes les données SIG publiques.

Unités de paysages
locales

16a. La plaine des Cafres
16b. Les pentes de la plaine des Cafres
16c. Les franges de la plaine des Cafres
16a

La plaine des Cafres

Un plateau d’altitude aplani, pâturé, piqué de pitons, unique à La Réunion.

16b

Les pentes de la plaine des Cafres

Rebord est de la plaine, montant vers le cassé de la rivière des Remparts, traversé par la route du Volcan.

16c

Les franges de la plaine des Cafres

En transition avec les pentes du Tampon, de Bourg-Murat à Bois Court — Le Vingt‑Troisième : urbanisation plus marquée et apparition de champs maraîchers.

Caractéristiques
paysagères

Des points de vue spectaculaires depuis les marges de la plaine.

Un étonnant altiplano.

Un paysage piqué de nombreux cônes volcaniques.

Des pentes pâturées remarquables sur les flancs du massif du piton de la Fournaise.

Un paysage généreusement ouvert grâce à l’élevage… lorsqu’il n’est pas noyé dans les nuages.
Un élevage intensif qui fragilise les ressources et milieux naturels.

Une urbanisation mal maîtrisée aux marges sud de la plaine, notamment à Bourg-Murat, d’importance touristique stratégique.

Structures paysagères

Un étonnant altiplano​

La plaine des Cafres et son étonnante horizontalité ouverte, rare et même unique à La Réunion. Dans l’axe de la petite route apparaît le piton de la Source.
Perchée à 1 600 m d’altitude, la plaine des Cafres se présente comme un étonnant plateau d’altitude, dont l’aspect bien aplani et ouvert apparaît totalement atypique dans le contexte généralisé des pentes puissantes qui structurent les paysages de La Réunion. Avec les pentes du Tampon et la plaine des Palmistes, elle fait une part de la couture qui relie l’ancien volcan du Piton des Neiges côté ouest, effondré en trois cirques, et le volcan actif du Piton de la Fournaise côté est. La RN 3 la traverse du nord au sud sur une petite dizaine de kilomètres, entre le rempart de Bellevue et les pentes du Tampon qui s’infléchissent rapidement après Bourg‑Murat, vers le Vingt‑Troisième.

Un paysage généreusement ouvert grâce à l’élevage… lorsqu’il n’est pas noyé dans les nuages​

Le piton Tortue, avec à l’horizon le Piton des Neiges, vus depuis la plaine des Cafres.
La plaine des Cafres, avec à l’horizon les pentes montantes vers le massif du Piton de la Fournaise.
Vaches sur la plaine des Cafres.
L’élevage de bovins domine (lait et viande), auquel s’ajoute plus ponctuellement ovins et caprins. Le paysage est donc largement ouvert par les prairies pâturées et les prairies de fauche, offrant de généreuses étendues, faciles à parcourir, uniques à La Réunion. Lorsqu’elle est balayée par les nuages, ce qui est fréquent, la plaine prend des allures mystérieuses et fantomatiques. Lorsque le temps est dégagé, le Piton des Neiges s’offre en majesté à l’horizon nord-ouest, les remparts du Dimitile (au-delà du Bras de la Plaine) à l’ouest, et les pentes pâturées et boisées du Volcan (Nez de Boeuf) à l’est. Quant à la plaine, elle offre sa riche palette de verts sous le soleil : du vert vif des prairies au vert sombre des cryptomérias en passant par les bronzes et les gris élégants de la végétation spontanée.
Vaches et fanjans (fougères arborescentes) sur la plaine des Cafres.
Un étonnant paysage se découvre par endroits lorsque les vaches pâturent sous les fanjans.
Ferme d’élevage sur la plaine des Cafres, où les bovins sont élevés de façon assez intensive.
Moins attractives sont les fermes d’élevage, aux vastes bâtiments souvent dénués de qualité architecturale, sans attention aux choix de couleurs des matériaux (trop clairs) ni aux abords, envahis de matériel et de stockage épars et hétéroclites (voir enjeux et préconisations ci-infra).

Un paysage piqué de nombreux cônes volcaniques​

Piton de l’eau, piton Patu de Rosemont et piton Rouge, en bordure nord de la plaine des Cafres.
Piton, Bleu et piton Lepervanche. On distingue aussi le piton Tortue dans l’axe du piton des Neiges.
Différents aspects de pitons volcaniques qui parsèment la plaine des Cafres.
Une vingtaine de pitons isolés, de forme conique, surgissent du plateau tiré à l’horizontale. Boisés, leur toison sombre tranche avec les étendues plus claires des prairies. Ils contribuent largement à valoriser le paysage en accrochant les regards et en diversifiant les ambiances. Certains sont plantés de cryptomérias, d’autres voient leur sommet accessible sans réelle mise en valeur sous forme de points de vue.

Des points de vue spectaculaires depuis les marges de la plaine​

Avec ses limites franches sur trois de ses quatre côtés, la plaine des Cafres offre des points de vue spectaculaires.
Panoramique sur la plaine des Palmistes depuis le col de Bellevue.
Au nord le col de Bellevue marque le début des rampes de la RN3 qui descendent en lacets : de larges panoramas dominants s’ouvrent ainsi sur la plaine des Palmistes. Ce point de vue est envahi par des essences exotiques dont des hortensias anciennement plantés qui se propagent dans les forêts primaires en rempart.
Le Bras de la Plaine, vue plongeante depuis Bois Court.
À l’ouest, le profond Bras de la Plaine interrompt brutalement la plaine horizontale par un rempart vertical de 1 000 m d’amplitude. Bois Court offre un point de vue plongeant sur Grand Bassin en contrebas, impressionnant, même si le site apparaît bien mal aménagé (voir enjeux et préconisations ci-infra). Le chemin Doret en offre d’autres, plus naturels.
La plaine des Cafres : vue vers les horizons du massif du volcan (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994).
La plaine des Cafres et ses pitons boisés. Vue depuis la route du Volcan.
Mer de nuages dans la rivière des Remparts, vue depuis le Nez de Bœuf, rebord est de la plaine des Cafres.
À l’est, la plaine des Cafres s’infléchit en pente montante vers le massif du Piton de la Fournaise, et la route du volcan y sinue jusqu’à atteindre le rebord de la rivière des Remparts, non moins impressionnant que celui du Bras de la Plaine. À 2 000 m d’altitude, le Nez de Bœuf constitue un point de vue bien connu des visiteurs du volcan, plongeant sur l’entaille gigantesque de la rivière des Remparts, dans sa partie la plus amont.
La limite sud de la plaine des Cafres, progressive, vue depuis le piton Hyacinthe, avec l’urbanisation du Vingt-Troisième : le plateau s’infléchit et amorce les longues pentes du Tampon, avec les pâtures et prairies de fauche (à gauche) qui cèdent la place aux cultures maraîchères (à droite).
Au sud, la limite est plus progressive, mais le piton Hyacinthe, aujourd’hui enfriché, offre un beau point de vue potentiel sur le paysage naissant des grandes pentes du Tampon.

Des pentes pâturées remarquables sur les flancs du massif du piton de la Fournaise​

Les pentes pâturées montant vers le Piton de la Fournaise, en limite ouest de la plaine des Cafres, vues depuis la route du Volcan.
Les pentes de la plaine des Cafres dont les pâtures soulignent la topographie bosselée. Vue depuis la route du Volcan.
Dressées de 1 600 m à 2 000 m d’altitude sur le côté est, les pentes bosselées de la plaine des Cafres, densément sillonnées par l’eau ruisselante, alternent forêts et pâturages piqués de sophoras et petits tamarins des hauts. Les formes séduisantes de ces pentes ondulées sont révélées par la couverture rase et régulière des prairies. Elles sont parcourues par la route forestière du Volcan, qui y amorce ses nombreux lacets, et par des chemins agricoles comme la piste rejoignant Notre Dame de la Paix à la Grande Ferme. De là s’ouvrent de belles vues dominantes sur la plaine piquée de ses pitons sombres, qui peuvent, par temps clair, courir très loin au-delà sur les différents sommets de l’île et la mer. Le GR2 grimpe aussi ces pentes sylvopastorales entre Bourg-Murat et le Nez de Bœuf.

Un élevage intensif, qui fragilise les ressources et milieux naturels​

Limite de pâture, plaine des Cafres.
Toison de forêt primaire en lisière de pâturage.

Les pâturages encadrés dans les hauts par les forêts naturelles et dans les bas fragmentés par l’urbanisation, jouent le rôle de zone tampon « naturelle » entre zone urbaine imperméabilisée et forêt primaire.

Des reliques naturelles de forêts de bois de couleur des hauts ou de fourrés à branles sont encore présentes ponctuellement au sein ou à proximité des pâturages au niveau de pitons (Piton Biberon), de bosquets et de ravines, talwegs, rappelant la couverture forestière originelle.

Ces reliques permettent le maintien d’une faune et notamment d’oiseaux forestiers diversifiés et typique des forêts des hauts de l’Ile. Ces lambeaux, préservés depuis plus de 20 ans d’activité pastorale servent parfois à abriter les bêtes ou de « brise vent ».

La Papangue profite de ces milieux ouverts pour y chasser.

Une utilisation historique d’espèces exotiques envahissantes pour l’activité pastorale et sylvicole menace aujourd’hui les milieux naturels et dégrade le paysage : le cassi blanc est encore utilisé comme bois de chauffe, le troène et l’Ajonc d’Europe pour borner les parcelles…

Les lisières externes des hautes plaines pâturées limitent la propagation des espèces exotiques envahissantes dans les forêts primaires, lorsque celles-ci ne sont pas détériorées par la divagation du bétail.

Des pâturages se développent au cœur d’une ressource en eau d’intérêt et pourtant menacée par les amendements et l’érosion des sols, notamment le long des ravines et talwegs souvent défrichés.

Une urbanisation mal maîtrisée aux marges sud de la plaine, notamment à Bourg-Murat, d’importance touristique stratégique

Urbanisation d’habitat et de commerces sans attention à la qualité paysagère et architecturale.
Aux marges sud de la plaine, autour du Vingt-Troisième, de Bois Court, de Bourg-Murat, de la Grande Ferme, l’urbanisation se diffuse dans les pâtures, les cultures et les friches, sans ordre apparent. Les centres-bourgs n’offrent pas de qualité architecturale, urbaine et paysagère, plutôt marqués par les logiques routières dominantes, un bâti hétéroclite et des réseaux aériens envahissants. Les paysages s’en trouvent fragilisés, alors même qu’ils sont non seulement habités mais aussi très intensément parcourus par les visiteurs, notamment les 400 000 qui se dirigent chaque année vers le Piton de la Fournaise.
2022
2010
Arrivée peu qualitative sur la Cité du Volcan, au cœur de Bourg-Murat, en 2010 et en 2022 : pas d’amélioration notable du paysage (photos et reconduction Folléa-Gautier).
Le problème du manque de qualité, malgré le caractère névralgique de Bourg-Murat en particulier (siège de la Cité du Volcan et point de passage obligé pour la Fournaise), est identifié depuis des décennies mais n’a curieusement jamais fait l’objet d’action marquante par les pouvoirs publics.

Un espace multifonctionnel, fragile, de plus en plus fréquenté​

Pique-nique, plaine des Cafres.
Terrain de cross sur la plaine des Cafres.
Randonnée à cheval (plaine des Cafres).
Passage du GR R2 sur la plaine des Cafres.

Traversée par la RN3 en son milieu et dans sa longueur, la plaine des Cafres constitue un carrefour naturel pour accéder aux hauts de l’île. Avec Bourg-Murat, elle offre en particulier le seul accès au massif du volcan actif par voiture. Elle donne aussi accès à des points de vue célèbres et très fréquentés comme ceux de Bois Court et du Nez de Bœuf, ainsi qu’au Piton des Neiges à pied par le GRR2. Sa planéité la rend sensible à des développements d’équipements touristiques ou de loisirs faciles à développer : promenades à pied, à cheval, quad, « la soucoupe volante », projet de Parc du Volcan et de grandes tyroliennes, porté par la commune (en cours en 2022)… Et elle n’est pas inscrite dans le périmètre du Parc National.

Enjeux et préconisations

Enjeux
de préservation
et de mise en valeur
Enjeux
de réhabilitation
et de création

Enjeux et préconisations
de préservation et de mise en valeur

Les pitons de la plaine des Cafres enfrichés ou plantés de cryptomérias

Scénario 1
2022
Scénario agricole et forestier : ouverture partielle et replantation d’essences indigènes.
Scénario 2
2022
Scénario agricole et touristique : ouverture et mise en prairies, reconquête de plantes indigènes en bocages et arbres isolés, aménagement de chemin vers le sommet pour les randonneurs, et d’un point de vue dominant.
Scénario 3
2022
Scénario écologique forestier : replantation d’essences indigènes, recomposition de couvert forestier plus « naturel ».

Les mares et zones humides

Les espaces agricoles sous forte pression de l’urbanisation

Pâturages de la Plaine des Cafres.
L’espace de la plaine, fragile car petite, hors périmètre du Parc National, et soumise à la pression « montante » de l’urbanisation, à celle de l’élevage et à celle du tourisme et des loisirs :

Les paysages agricoles diversifiés (cultures maraichères, pâturages, vergers...)

Vache dans la plaine des Cafres.
Élevage, maraîchage et arboriculture vers la Plaine des Cafres (le Vingt‑Troisième).

Les structures végétales remarquables dans l’espace agricole

Bouquets et haies de végétation (fanjans, sophoras, philippias…), mais aussi les chaos et lits rocheux, formant bocage continu ou discontinu.
2022
2010
Blocs rocheux dans la plaine des Cafres, en 2010 et en 2022 (photos et reconduction Folléa-Gautier).
Bouquet de fanjans aux marges d’une pâture.
Structures paysagères bocagères existantes (chemins, haies, bosquets, arbres isolés…), participant à la protection des sols, à la protection du bétail contre les aléas climatiques, et à la préservation de la biodiversité (habitats d’espèces et corridors écologiques) :

Les routes paysages (ouvertures visuelles sur le grand paysage)

Embranchement de la route du Volcan sur la RN 3.

Enjeux et préconisations
de réhabilitation et de création

Le point de vue de Bois court

Bois-Court, un point de vue à revaloriser, ici le parking peu qualitatif pour accueillir le public.
La plateforme du point de vue de Bois-Court, à revaloriser.
L’aire de pique-nique du point de vue de Bois-Court, à revaloriser.

Les points de vue des pitons

Cas de piton à requalifier : sommet du piton Hyacinthe, aux marges sud de la plaine des Cafres.

Les voies d'accès et accueils des sites de nature

L’architecture et les abords des fermes d’exploitation agricole

L’urbanisation diffuse

2022
2010
Le secteur de la Grande Ferme et son urbanisation diffuse, aspect en 2010 et en 2022 (photos et reconduction Folléa‑Gautier).
Urbanisation diffuse autour de la Plaine des Cafres (le Vingt-Troisième), vue depuis le piton Hyacinthe.

Les écarts habités

Les réseaux aériens

2022
2010
La Petite Ferme en 2010 et en 2022, la comparaison montre une aggravation de l’envahissement des réseaux aériens (photos et reconduction Folléa-Gautier).

L’architecture de l’habitat et des commerces

Bourg-Murat

Espaces banalisés et sur-minéralisés peu attractifs, Bourg-Murat, itinéraire vers le volcan.
Problème d’espaces publics peu attractifs (parkings des Grands Kiosques, Bourg-Murat).

La Cité du Volcan (Bourg-Murat)

La terrasse de la Cité du Volcan.

Structures paysagères

Comment sourcer l’Atlas ?
© Atlas des paysages de La Réunion – DEAL Réunion – Agence Folléa-Gautier – 2023
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Enjeux de valorisation / préservation

Enjeux de réhabilitation / création

Protections

Connaissance