Atlas / 4. Les unités de paysage / 5. Les pentes du sud
Les pentes du Sud s’étendent de la Ravine Basse Vallée à La Rivière d’Abord, accueillant Saint-Joseph, Petite-Ile, Manapany, Grands Bois, Vincendo. A leur sommet, elles s’achèvent sur le massif du Piton de la Fournaise, entaillées sur toute leur longueur par la double fracture que provoquent les Rivière des Remparts et Rivière Langevin, anciennes calderas. Leur point culminant est le Morne Langevin (2416 m) qui domine la mince langue de terre du « Serré », miraculeusement suspendue au-dessus des gouffres des deux rivières Langevin et des Remparts et sur laquelle est implanté Grand Coude.
Les pentes du Sud sont parmi les plus beaux paysages cultivés de l’île (avec le bas des pentes des Makes et du Dimitile vers Saint-Louis). La lumière vive et gaie qui baigne les pentes, la diversité des cultures, les pitons qui enflent çà et là la surface du sol, l’effet balcon sur la mer que produisent les falaises, la grande diversité des sites littoraux, contribuent à leur grande valeur.
Les pentes littorales du sud
Un littoral dit “sauvage” du fait de la houle qui bat la côte rocheuse de basalte, baignant dans une vive lumière. Mais une urbanisation linéaire qui réduit cette impression.
Les mi-pentes cultivées du sud
De longues pentes cultivées, diversifiées et étonnamment boursouflées de pitons volcaniques. Des phénomènes d’urbanisation linéaires sensibles.
Les mi-pentes cultivées du sud
De longues pentes cultivées, diversifiées et étonnamment boursouflées de pitons volcaniques. Des phénomènes d’urbanisation linéaires sensibles.
Les hautes pentes pâturées et boisées du sud
Des pentes hautes où la forêt n’occupe qu’une part restreinte, contrairement au restant de l’île, du fait d’une extension des pâturages jusqu’à près de 2 000 m d’altitude.
Les hautes pentes pâturées et boisées du sud
Des pentes hautes où la forêt n’occupe qu’une part restreinte, contrairement au restant de l’île, du fait d’une extension des pâturages jusqu’à près de 2 000 m d’altitude.
Le mini-cirque de la plaine des Grègues
Une incision dans les longes pentes du sud, occupée par une urbanisation diffuse au milieu des cultures
La rivière des Remparts
Profonde échancrure vaste comme un cirque, presque vierge (hormis Roche Plate, pas d’urbanisation au-dessus de 150 m d’altitude) qui prend naissance brutalement à 2300 m d’altitude dans le massif du volcan.
Basse Vallée
La Vallée Heureuse, sauvage et peu accessible au-dessus de 800m, qui atteint 2 000m d’altitude en contrebas des landes de Foc Foc (rebord de la caldera du volcan).
Repoussées par l’agriculture et l’urbanisation, les forêts occupent peu d’espace, contrairement aux autres pentes de l’île. Elles se concentrent en reliquats entre 700 et 1 700m : forêt départementale de Notre-Dame de la Paix, forêt communale de Petite-Ile et au-dessus de Grand Coude jusqu’au Morne Langevin. La forêt de Notre-Dame de la Paix, relique de forêt tropicale de montagne sous le vent plus ou moins bien conservée et très fragmentée, se prolongeant dans les bas par la forêt Bois de Couleur de moyenne altitude de la Mare et de la Petite Plaine dans les Hauts de Petite Île.
Plus vaste, la forêt de la Crête au-dessus de Vincendo, atteint 2 100 m avant de laisser place aux landes et branles d’altitude liées au Piton de la Fournaise (Foc-Foc, …). Encore très bien conservée, elle est accessible par quelques sentiers dont le sentier des orchidées qui permet une « escapade » dans un univers brumeux constamment humide où tous les supports sont colonisés par des plantes dont de remarquables orchidées.
Ces espaces forestiers sont connectés entre eux vers l’Est avec les différentes ravines notamment mais sont interrompues vers l’Ouest pour laisser place à l’urbanisation et l’agriculture du Tampon.
Sur les mi-pentes comme à la Ligne d’Equerre, quelques lambeaux de forêt semi-sèche sont encore présents au sein de zones urbaines.
En-dessous de 600m, les pentes cultivées, en tremplin au-dessus de la mer, semblent se jeter dans l’océan, générant un paysage “agro-marin” de grande qualité, rare et original à La Réunion. Les cultures plus diversifiées, constituées de canne dominante mais aussi de vergers de fruitiers, de plantes aromatiques et condimentaires, d’ananas, de curcuma…, concourent à la qualité des paysages. La plupart offrent des ouvertures visuelles bienvenues lorsque la canne est haute.
Baignée dans la lumière du sud plus vive qu’ailleurs, battue par une houle océanique puissante, la côte sud offre un paysage au fort caractère, très appréciée et intensément fréquenté. Sa forme plus festonnée qu’ailleurs favorise la diversité des paysages et leur perception : succession de pointes (Pointe Marcellin à Vincendo, Pointe Langevin, Pointe de la Cayenne à Saint-Joseph, caps et île de Petite-Ile, Piton de Grande Anse, Pointe du Parc à Terre Sainte) ; succession d’anses, dont Grande Anse, baie de Manapany, marine de Vincendo, … ; nombreux sentiers « pêcheurs » souvent périlleux et impraticables lors de fortes houles. Qualifiée de côte sauvage même si l’urbanisation n’est jamais loin, elle est majoritairement rocheuse, offrant le spectacle permanent de la houle ; mais elle présente aussi des bribes de plages coralliennes, à la faveur d’un petit récif frangeant : longue plage semi rocheuse de Grands Bois, site magnifique de Grande Anse, très attractif ; et des rivages de galets à l’exutoire des grandes rivières : Saint-Joseph, Manapany.
La côte abrite des reliques de végétation littorale en flanc de falaise et des zones propices à la nidification et à la reproduction de paille en queue et de puffins. Le Lézard vert des Manapany, endémique et menacé à La Réunion, présente ses uniques populations au niveau des formations littorales bien conservées entre Piton Grand Anse et la pointe de Langevin.
Une scénographie de découverte du paysage littoral s’opère progressivement par la voie en lacets traversant des pentes ondulées des cannes jusqu’à Piton Grande Anse, imposante « colline » boisée plongeant dans la mer. La baie présente sans doute la plus belle plage de l’île avec ses sables coralliens, ses deux anciens fours à chaux et son arrière-plage large, ombragée et plantée de cocotiers. C’est aussi l’un des sites littoraux les plus fréquentés du sud, régulièrement envahi de voitures et d’une population à la recherche d’un lieu de pique-nique ombragé. Il a fait l’objet de réaménagements récents de qualité, sans que la sur-fréquentation soit encore réglée.
Le piton Grande Anse abrite des stations d’espèces végétales indigènes, rares et endémiques et protégées, constituant une végétation littorale typique. Ce piton est sillonné par des petits sentiers offrant des points de vue remarquables sur cette anse et sur les falaises rocheuses constamment survolées par les pailles en queue qui y nichent. Ce piton est également un important site de nidification pour les oiseaux marins (puffin tropical, puffin du Pacifique, paille en queue). Au-dessus de ces côtes rocheuses, le ballet virevoltant des pailles en queue est assez typique de ce secteur.
Bien que des continuités écologiques haut-bas soient bien matérialisées par les grandes ravines, il manque cruellement de connexion entre les différentes reliques de végétation naturelle présentes sur le territoire, notion de continuités transversales au niveau de l’arrière littoral et des mi-pentes notamment.