Atlas / 4. Les unités de paysage / 2. Les pentes du nord‑est
Les pentes de Sainte-Marie, Sainte-Suzanne, Saint-André et Bras-Panon s’étendent de la Rivière des Pluies à la Rivière des Roches sur un linéaire littoral de 25 km à vol d’oiseau environ. En rive gauche de la rivière du Mât, elles s’achèvent en altitude par la Plaine des Fougères qui culmine au Piton Bé Massoune (1614 m) et domine le cirque de Salazie. En rive droite, elles drainent la Plaine des Lianes, qui culmine au Mazerin (2092 m) et domine la Plaine de Bébour Bélouve. Toutes les pentes agricoles et littorales, qui forment historiquement « le Beau Pays » par leur fertilité et facilité de cultures, sont sous la forte pression de l’agglomération dyonisienne toute proche.
Les basses pentes et plaines littorales de Sainte-Marie, Sainte-Suzanne et Saint-André
Elles sont marquées par une urbanisation de villes, bourgs et quartiers aux espaces de respiration (coupures d’urbanisation) fragiles. Étroites vers Sainte-Marie et Sainte-Suzanne, elles s’élargissent sur Saint-André à la faveur des anciens dépôts de la rivière du Mât, exutoire du cirque de Salazie.
Les mi-pentes du Nord-Est
Elles comprennent les anciens grands domaines signalés par les alignements de palmiers, signalant l'accès des grandes cases. Ces pentes relativement unitaires sont interrompues par des rivières dont la végétation luxuriante crée des micro-paysages étonnants. Elles sont moins mitées par l’urbanisation diffuse que la moyenne des pentes extérieures de l’île.
Les mi-pentes du Nord-Est
Elles comprennent les anciens grands domaines signalés par les alignements de palmiers, signalant l'accès des grandes cases. Ces pentes relativement unitaires sont interrompues par des rivières dont la végétation luxuriante crée des micro-paysages étonnants. Elles sont moins mitées par l’urbanisation diffuse que la moyenne des pentes extérieures de l’île.
Les pentes boisées du Nord Est
Elles sont largement entaillées de nombreuses ravines, et présentent des reliefs complexes. Elles n’échappent pas à l’urbanisation au-dessus de Sainte-Marie, sous la pression de l’agglomération Dyonisienne, mais restent boisées et naturelles sur la rive droite de la rivière du Mât.
Les pentes boisées du Nord Est
Elles sont largement entaillées de nombreuses ravines, et présentent des reliefs complexes. Elles n’échappent pas à l’urbanisation au-dessus de Sainte-Marie, sous la pression de l’agglomération Dyonisienne, mais restent boisées et naturelles sur la rive droite de la rivière du Mât.
La Plaine des Fougères et la Plaine des Lianes
À partir de 1200-1300 m d’altitude, elles sont caractérisées par un couvert forestier très dense, se poursuivent jusqu’à casser en imposants remparts côtés cirque de Salazie et forêt de Bébour-Bélouve, entre 1 600 et 2 000 m d’altitude.
La Plaine des Fougères et la Plaine des Lianes
À partir de 1200-1300 m d’altitude, elles sont caractérisées par un couvert forestier très dense, se poursuivent jusqu’à casser en imposants remparts côtés cirque de Salazie et forêt de Bébour-Bélouve, entre 1 600 et 2 000 m d’altitude.
Trois ravines principales découpent le territoire avec une ouverture béante sur le littoral : la Rivière des Roches, la Rivière des Pluies, la Rivière du Mât, à l’entrée du Cirque de Salazie. Outre la grande valeur paysagère de ces fenêtres sur l’intérieur de l’île, ces rivières pérennes constituent les grands corridors écologiques de l’Est de l’île pour les oiseaux marins, forestiers, les insectes et la faune « aquatique ».
Elles permettent aussi la pratique de nombreuses activités en eaux vives grâce à leurs eaux permanentes et parfois tumultueuses.
Ce « Beau pays » au climat doux et humide et aux sols fertiles a dès la fin du XVIIᵉ siècle accueilli le développement des cultures : riz, blé, tabac, vigne, café (Moka), épices, vanilles, ylang ylang , manioc… Les anciens domaines sucriers se distinguent par les alignements de palmiers qui autrefois rejoignaient le littoral sur les pentes de Sainte-Marie et Sainte-Suzanne. Le passage de la RN2 doublée a largement fragilisé certains alignements : Le Grand Hazier, Franche Terre…
La plaine de Quartier Français proche de Bois Rouge affiche ses belles terres de canne dans une des rares plaines littorales préservée du mitage. Les canaux de cette zone humide et la limite créée par la Rivière Saint-Jean participent à la préservation du milieu et à sa richesse écologique. Ces champs constituent d’ailleurs des terrains de chasse appréciés des Papangues.
La perception de l’étendue de la plaine est fortement liée aux champs de canne ; les étroits couloirs libérés le long de la voie par la canne à maturité, peut évoluer au gré des saisons en vastes étendues ouvertes sur le littoral et les hauts.
La Rivière du Mât, un des plus importants cours d’eau de l’île, offre une belle diversité d’ambiances dans ses séquences depuis le littoral : large embouchure de galets sur le littoral, premières falaises de l’entrée du cirque de Salazie (parc de la Rivière du Mât) et couloir majestueux participant à la découverte du cirque (cascades, parois vertigineuses colonisées de lianes…). Cours d’eau pérenne le plus long de La Réunion, il présente, un intérêt hydrobiologique remarquable pour la migration de poissons et crustacés amphihalins et une large zone de divagation nécessaire à leur reproduction. Ce corridor biologique abrite également des nidifications d’oiseaux marins protégés et d’oiseaux forestiers sur les remparts. De nombreux limicoles sont observables à l’embouchure dont des espèces protégées. L’exutoire est d’ailleurs un site d’importance pour la pêche de bichique.
Les pentes douces sont interrompues entre Sainte-Suzanne et Bras-Panon, par la vaste plaine alluviale de l’embouchure de la Rivière du Mât, exutoire du cirque de Salazie.
Dans cette vaste étendue sans relief, les rivières Sainte-Suzanne et la Rivière Saint-Jean déroulent leurs méandres où se cristallisent une végétation dominée par le bambou et des formations humides typiques de l’île caractéristiques du dit « Bocage ». Ce paysage de rivières en eaux calmes est unique dans l’île. Ces méandres sont fréquentés par de nombreuses espèces de poissons, d’oiseaux d’eaux comme la Poule d’eau et le Héron vert et de libellules qui animent discrètement le paysage.
L’originalité du littoral vient aussi de ses zones humides, rares à La Réunion, qui se retrouve sur le littoral de Cambuston (Saint-André). C’est le cas de l’étang de Bois Rouge et du Petit Étang notamment. L’Étang de Bois Rouge, un des trois étangs littoraux de l’île, est une zone humide, alimentée par des sources, et d’une grande richesse biologique. Il abrite une faune remarquable dont des oiseaux d’eau, des poissons, des macrocrustacés, des insectes et une flore patrimoniale d’intérêt avec une des principales stations de La Réunion à Cyperus expansus (plantes typiques des zones humides).
Ce littoral, complexe de zones humides et cordons à galets, est aussi renommé pour le stationnement des oiseaux limicoles.
Le paysage très horizontal formé par ce long marécage est ouvert sur le littoral à l’aval et sur les imposants reliefs des montagnes à l’amont.
L’empreinte des anciennes usines sucrières dans le territoire. L’usine sucrière de La Mare a été intégrée à une zone d’activité, l’usine de Bois Rouge est encore en activité.
Le sentier littoral longe les anciennes gares et les traces de l’ancien chemin de fer, soulignant au passage le phare de Sainte-Suzanne et l’ancienne marine, dont il ne reste que peu de traces.
Les hameaux issus des très grandes propriétés sucrières du XIXᵉ s’étendaient de la mer à la montagne. Ils s’articulaient sur 3 niveaux jusqu’à 600 m d’altitude : le littoral, les pentes moyennes et les hauts.
Bourgs en belvédères, souvent liés aux grandes propriétés et bénéficiant de l’ouverture sur le paysage littoral : Bois Rouge, Terrain Elisa, Bagatelle, Ravine des Chèvres, Deux rives, Bras de Chevrette…
Dans les hauteurs, des forêts naturelles se développent offrant des habitats remarquables constitués de forêts humides de moyenne altitude, de forêts de montagne à Tamarin des Hauts ou de forêts et plus localement des fourrés hyper-humides de montagne. Cette végétation forme des forêts plutôt humides et très typiques des hauteurs naturelles de l’île. Cela peut se traduire par une certaine exubérance végétale, et offre aussi des habitats favorables à la flore et à la faune indigènes endémiques (cas des oiseaux forestiers : oiseau-lunette, tec tec…).
Les hauts sont recouverts d’une succession de formations végétales humides très préservées et riches, typiques des milieux tropicaux où les fougères et orchidées foisonnent.
Forêts relativement bien préservées, découpées par les nombreuses ravines, dominées par les frondes des fougères et les cimes arrondies des mahots. Très belles vues en surplomb de la partie nord du cirque de Salazie, depuis le Piton Plaine des Fougères et Bé Massoune, qu’un sentier de crête permet d’atteindre depuis les hauts de Sainte-Marie. La cascade du chien qui se découvre depuis les hauts de Bellevue s’inscrit dans ces pentes forestières.
La Plaine des Lianes permet -avec difficulté- de découvrir un des sentiers les plus authentiques pénétrant les mystères de la forêt primaire. Sentier des mousses, jungle de lianes et de racines. Offre une vue inhabituelle du trou de fer et permet de côtoyer de très belles pandanaies de montagne à la différence de la forêt de la plaine des Fougères. La forêt de la Plaine des Lianes est d’ailleurs mieux conservée notamment dans les bas.
Les écarts, connaissent pour la plupart des expansions : essor démographique, spéculation sur terres agricoles…
Souvent réalisés sans souci d’aménagement d’ensemble, ces nouveaux lotissements favorisent l’étalement urbain et consomment des surfaces jusqu’alors préservées et réservées à l’agriculture.
Cette urbanisation linéaire le long des voies dégrade les paysages d’entrées de villes et villages, et conduit à un rétrécissement voire à une suppression des coupures d’urbanisation entre les bourgs.
L’authenticité des bourgs des hauts lié à la centralité des bourgs, à la présence végétale forte dans les jardins et en bord de vie est largement menacée.