17. La plaine des Palmistes

Fiche
d'identité

Partie intégrante, avec la Plaine des Cafres, de la couture entre le massif volcanique ancien du Piton des Neiges et le massif volcanique récent du Piton de la Fournaise, la plaine des Palmistes est desservie dans sa longueur par la RN3, seule route de traversée de l’île. Elle se présente comme une incision en creux dans les pentes Est de l’île, sur 7 km de long pour 4 à 5 de large au maximum.

Cernée par les remparts de l’îlet Patience et du Piton des Cabris, la plaine se déploie en pente douce de 800 à 1 200 m d’altitude, disparaissant progressivement dans la végétation dense et souvent embrumée de la Grande Montée vers la Plaine des Cafres. Elle est en bonne partie occupée par l’urbanisation diffuse du bourg de La Plaine-des-Palmiste.

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EPCI concernées : CIREST, CASUD
Communes concernées : la plaine des Palmistes, Saint-Benoît, le Tampon
Ces cartographies étant des compilations de couches pouvant évoluer, vous pouvez vous rendre sur le site Carmen (CARtographie du Ministère de l’Environnement) afin d’accéder aux couches à jour, ainsi qu’à toutes les données SIG publiques.

Unités de paysages
locales

17a. La Plaine des Palmistes
17b. La Petite Plaine
17a

La Plaine des Palmistes

Une des deux hautes plaines de l’intérieur de l’île, marquée par une urbanisation étalée, que l’on passe dans sa longueur en empruntant la RN 3, et qui se présente comme un pallier entre les lacets qui la séparent des pentes de Saint-Benoît à l’aval, et ceux de la Grande Montée vers la plaine des Cafres à l’amont.

17b

La Petite Plaine

C’est l’antichambre de Bébour, prise entre le rempart de Bellevue et le Pic des Sables et empruntée par la route forestière de Bélouve jusqu'au Col de Bébour.

Caractéristiques
paysagères

Un paysage marqué par les friches.
Une plaine donnant accès à des sites naturels.

Une grande plaine clairement cadrée par ses remparts, pentes et sommets.

Un centre-bourg des années 1960.
Un patrimoine bâti qui témoigne des différentes époques de développement.

La Grande Montée à l’amont, les fourrés à Pandanus à l’aval : des vestiges de milieux naturels d’exception.
Une urbanisation lâche excessivement étendue à la faveur des lignes de colonisation.

La petite Plaine, élégante antichambre de Bébour.

Structures paysagères

Une grande plaine clairement cadrée par ses remparts, pentes et sommets​

La plaine des Palmistes, vue depuis le col de Bellevue (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
La plaine des Palmistes, cadrée par ses remparts sombres et ouverte vers la mer : vue depuis le Piton des Songes.
Le rempart qui sépare la plaine des Palmistes du massif du Volcan.
Aspect général de plaine des Palmistes, où dominent friches et urbanisation éparse. Le Pic des Sables à l’horizon.

Espaces aux reliefs puissants contribuant à inscrire le bourg dans les paysages saisissants de l’intérieur de l’île.

Hauts remparts de l’ilet Patience et du Piton Cabris se refermant sur les pentes forestières de la Grande Montée et offrant un fond et des perspectives intéressantes depuis les routes du bourg.

Une succession de plans boisés sur les remparts.
Pentes de Bellevue/Grande Montée, avec un couvert forestier dense d’où émergent de façon remarquable les frondes en parasol des fougères arborescentes. Ambiance souvent nébuleuse, rappel de la forêt primaire bien conservée sur ces remparts. Découverte essentiellement permise depuis la route et points de vue rares et peu mis en valeur sur le parcours.
Bras Piton culminant à 1365 m.

Quelques pitons volcaniques émaillent la plaine, les plus gros étant au pied de la Grande Montée (Piton des Songes et Gros Piton).

Territoire traversé par un réseau de ravines à peine creusées sur la plaine (Bras piton, Ravine sèche, Bras des Calumets…) et plus profondes à proximité des remparts (Grand Bras…).

Une urbanisation lâche excessivement étendue à la faveur des lignes d’origine​

La ligne Piton des Roches, l’une des dix lignes parallèles tracées à travers la largeur de la plaine.
Structure du bourg issue d’un tracé d’urbanisme rigoureux (plan de 1864 des archives départementales), formé de lignes perpendiculaires tracées tous les 500 m de part et d’autre de la route impériale (actuelle RN 3).
2020
1950

Comparaison 1950-2020, qui montre le phénomène de diffusion de l’urbanisation à travers toute la plaine des Palmistes, à la faveur du carroyage militaire d’origine (photos aériennes IGN).

Etirement de la Plaine vers le Bras des Calumets au pied de la Grande Montée.
Aspect diffus de l’urbanisation dans la plaine des Palmistes.
La création des lignes a favorisé la diffusion des cases dans tout l’espace de la plaine. Le phénomène se poursuit aujourd’hui. Le bourg s’étire désormais longuement sur l’ensemble de la pente, jusqu’au pied du rempart de Bellevue, donnant l’impression de traverser une plaine urbanisée sur cinq kilomètres, sans jamais arriver quelque part.
Plaine des Palmistes : le rempart de Bélouve dans l’axe d’une rue (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994).
Plaine des Palmistes : le Pic des Sables dans l’axe de la ligne des 4000 (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994).
Les lignes composent autant de perspectives intéressantes sur les horizons des remparts et sommets, sans qu’elles soient mises en valeur.
Case en bois et petit jardin fleuri.
Tendances à la densification des hameaux existants : densification du cœur de bourg jusqu’à la Ravine Sèche et également étalement urbain au pied des rampes de Bellevue.

Un patrimoine bâti qui témoigne des différentes époques ​

Case en bois et petit jardin fleuri.
Vue pittoresque d’anciennes cases créoles avec le Morne de Saint‑François en fond.
Etagement du jardin « créole » sur la pente et case traditionnelle.
Le Domaine des Tourelles et son jardin régulier bordant la RN, affecté actuellement à un centre de formation et de promotion des métiers de l’artisanat.
Le siège du Parc National, qui revisite sous une forme contemporaine les matériaux traditionnels.
Les héritages un peu particuliers des années 1960 en centre bourg.

La plaine des Palmistes présente encore par-ci par-là des bâtiments de qualité architecturale, témoignant des différentes époques : coloniale avec des villas, des cases et des jardins de villégiature du 19ᵉ siècle ; années 1960 en centre-bourg ; et jusqu’au contemporain avec le siège du Parc National. L’ensemble constitue un héritage éclectique, quelque peu noyé dans la banalité architecturale des cases et bâtiments d’activités courants.

Un centre-bourg des années 1960 qui peine à exister ​

2020
1950

Comparaison 1950-2020, qui montre le phénomène de diffusion de l’urbanisation à travers toute la plaine des Palmistes, à la faveur du carroyage militaire d’origine (photos aériennes IGN).

Un centre-ville peu lisible au fil de la RN3 rectiligne.
Un centre-ville largement dominé par les stationnements, qui reste à intensifier.
Des bâtiments signaux datés, très « années soixante »
Platanes en bord de route RN3, entrée de la Plaine des Palmistes.
Créé ex-nihilo à partir des années 1960, le centre-bourg de La Plaine-des-Palmistes reste marqué par cet urbanisme d’objets épars (mairie, église, marché couvert, poste etc) flottant dans des espaces verts et parkings un peu grands et qui peine à faire oublier la grande ligne droite de la RN flanquée de ses ronds‑points successifs. La grande diffusion des cases dans la plaine et des activités au fil de la RN 3 ne favorise pas l’intensité urbaine du centre.

Un paysage marqué par les friches​

Paysage peu valorisant de friche et d’urbanisation éparse, plaine des Palmistes.
Enfrichement des parcelles proches de hameaux.
Forêt de cryptomeria s et champs pâturés.

Des nombreux palmistes qui composaient la forêt d’autrefois, il ne reste aujourd’hui que le nom du bourg. A partir de 1850, des concessions de terres sont faites gratuitement pour favoriser la colonisation de la plaine. Les essais de blé, riz, maïs, café et arbres fruitiers sont peu concluants. Seule une petite agriculture de cultures vivrières s’installe à « la Plaine », ainsi qu’un peu d’élevage. On développe la culture du thé avec une coopérative créée en 1962 puis une usine, qui, en fermant en 1973, provoque l’abandon des champs en friche.

La Grande Montée à l'amont, les fourées à Pandanus à l'aval : des vestiges de milieux naturels d'exception​

Le beau paysage de la Grande Montée, qui se découvre au fil des lacets.
Les remparts de la grande Montée, couverts de fougères arborescentes.

Belle étendue forestière de forêt primaire qui recouvre les pentes de Grande Montée entre la Plaine des Palmistes et la Plaine des Cafres.

Paysage caractérisé par les fougères arborescentes émergeant des nuages et de la canopée avec une forte densité et diversité végétale présentant notamment de nombreuses épiphytes, caractères typiques de la forêt tropicale de montagne.

Ces forêts présentent le cortège typique des espèces faunistiques des forêts des hauts bien conservées avec également la présence du Lézard vert de Bourbon.

Plantes invasives en bord de route côtoyant les plantes endémiques.

Sur les pentes de Bellevue, ou dans les lacets provenant de Saint-Benoît, les vives couleurs des fuschias, des hortensias, des tibouchinas ou des longoses sont trompeuses… Échappés des jardins ou plantés, ces végétaux tendent à se propager dans la forêt primaire conservée et présentent de ce fait une menace importante pour ces milieux.

Le Parc national porte un projet de réhabilitation de l’itinéraire de RN3 entre Petite Plaine et le col de Bellevue (PNR 2022-2023).

La pandanaie.
Quelques vacoas émergent du couvert boisé de la pandanaie.
Depuis Saint Benoit, se déroulent sans mise en scène les paysages contrastés des forêts de vacoas et des champs de goyaviers qui succèdent à la traversée boisée des rampes de la RN. La pandanaie, vestiges de forêts de vacoas des montagnes est composée de fourrés à pimpins (ou vacoas) et palmistes rouges, écosystèmes hygrophiles des hauts en cours d’éradication, par l’agriculture, puis l’habitat. Ce sont des écosystèmes à forte rétention d’eau dans un climat à forte pluviométrie. Les pandanaies de la Plaine, riches et diversifiées en espèces dont certaines très rares, constituent des milieux remarquables et uniques, d’un seul tenant dans l’île et aussi l’habitat principal du Lézard vert de Bourbon aujourd’hui menacé.

La petite Plaine, élégante antichambre de Bébour​

La Petite Plaine, antichambre de Bébour. Vue depuis la route de Bébour après la forêt de cryptomérias (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994).
La Petite Plaine, « gardée » par le Gros Piton Rond et le Piton des Songes, qui la séparent de la Plaine des Palmistes.
Cascade émergeant des frondaisons de la forêt, remparts de la Petite Plaine.
Le beau rempart du Pic des Sables, dominant la Petite Plaine.
La forêt de cryptomérias de la Petite Plaine.
Envahissement de longoses sous les cryptomérias de la forêt de la Petite Plaine.
Sentier et espace de pique-nique aménagés.
Aménagement des forêts de cryptomérias en aires de pique-nique.
Gardée par le Gros Piton Rond et le Piton des Songes, qui la séparent de la Plaine des Palmistes, la Petite Plaine s’étend sur trois kilomètres jusqu’au col de Bébour. Ses beaux horizons de remparts et sommets boisés (Pic des Sables) composent son écrin valorisant. Elle est occupée par de l’élevage, des fourrés de goyaviers organisés pour la cueillette et la forêt de cryptomérias de la Petite Plaine, aménagée en vaste aire d’accueil et de pique-nique. À la saison du goyavier, de juin à Août, les bords de voie sont envahis par les voitures. La forêt quant à elle est appréciée des habitants désirant goûter la fraîcheur de la montagne et profiter de l’épaisse ombre des cryptomerias. Cette essence résineuse est identifiable par son tronc régulier de teinte fauve, son feuillage vert sombre et sa hauteur dépassant de loin la canopée des forêts de Bois de couleur. Elle est parfois assimilée aux arbres indigènes de l’île alors qu’elle vient du Japon, plantée massivement dans les années 1960 par l’ONF. Cette confusion exprime la relative intégration de ces forêts réparties sur l’ensemble des hauts de l’île.

Une plaine donnant accès à des sites naturels​

Chemin d’accès à la cascade Biberon.
Vue très peu dégagée sur le site de Grand Étang.
Quelques sentiers de randonnées mènent à des sites remarquables. Ces lieux fréquentés par les randonneurs et promeneurs font l’objet de mise en scène succincte voire inexistante.
De rares points de vue valorisés, malgré la présence de pitons et de sentiers de randonnées :

Enjeux et préconisations

Enjeux
de préservation
et de mise en valeur
Enjeux
de réhabilitation
et de création

Enjeux et préconisations
de préservation et de mise en valeur

Les reliefs singuliers proches de l’urbanisation

Voie montant entre Piton des Roches et Pitons des Fées.
Vue sur le Piton des Songes.

Les rebords des ravines naturels ou agricoles

Ravine sèche près du bourg de la Plaine des Palmistes.

Les espaces agricoles sous forte pression de l’urbanisation

Ancienne parcelle agricole envahie de tibouchinas.
Jardin potager et sa case en tôle. Agriculture vivrière existante.

Les paysages agricoles diversifiés (cultures maraichères, pâturages, vergers...)

Etagement du jardin « créole » sur la pente et case traditionnelle.

Les espaces naturels des pentes (brandes, forêts)

Le patrimoine architectural

Case traditionnelle à l’abandon.
Le village artisanal du Domaine des Tourelles, espaces extérieurs vieillissants et surminéralisés, un jardin à recréer.
Case traditionnelle à l’abandon.
Un parking mutualisé entre le siège du PN et le Domaine des Tourelles, à valoriser.

L’urbanisme végétal (quartier habité arboré)

Les routes paysages (ouvertures visuelles sur le grand paysage)

Bord de route accompagné de « plantes invasives »
Point d’arrêt ancien dans la Grande Montée.
Ancienne table d’orientation dominant la Petite Plaine.
Kiosque à l’abandon.
Stationnement et aire de pique-nique dans la Grande Montée.
Aménagement « très routier » le long de la RN3.
Arrêt dans un virage pour le point de vue de Grand Étang.
Etal de produits locaux.
Dans un nouveau lotissement, trace d’un ancien chemin pour la cascade Biberon.
Mobiliers et aménagements peu valorisants dans un contexte paysager remarquable.

Enjeux et préconisations
de réhabilitation et de création

Les voies d'accès et accueils des sites de nature

Actuel parking de la cascade Biberon.
Rénovation du sentier de la cascade.

Les espaces naturels dégradés

Friche vers Bras Piton.
Goyaviers en dehors des parcelles cultivées.
La tâche de cryptomérias sur les pentes dominant la plaine des Palmistes (forêt départemento-domaniale).

Les formes urbaines et architecturales non adaptées au contexte existant

Problème de banalisation du paysage par des clôtures en dur peu avenantes.
Absence de maîtrise architecturale, paysagère et urbaine pour ces cases récentes.
Absence de maîtrise architecturale, paysagère et urbaine pour ces bâtiments d’activités.
Nouvelle construction et joli jardin fleuri !
Nouveau lotissement : durcissement des aménagements par la clôture et les parcelles rétrécies laissant peu de place à l’écrin végétal.
Banalisation des constructions, manque de lien avec le site et écrin végétal tristement absent.
Des clôtures à tout faire : la limite du lotissement…

Les centralités urbaines non affirmées

Le paysage de la plaine.
Scénario
« Poursuite de
l’étalement urbain »
2022
Revalorisation du paysage de la plaine des Palmistes. Scénario agricole et forestier : ouverture partielle et replantation d’essences indigènes
Scénario
« Maîtrise de
l’urbanisation »
2022
Ce photomontage propose une évolution possible de ce site, parmi d’autres devenirs envisageables. Il ne reflète pas une destination réelle projetée. En illustrant les recommandations générales qui figurent dans l’Atlas, il affiche un objectif purement pédagogique.
Case et jardin à requalifier en bord de RN 3.
Etalement urbain le long de la Ligne Quatre Mille.
Cases éparses en cours de construction.
Espace agricole en bordure de zone habitée.
Nouveau lotissement avec piste cyclable.
Surlargeurs routières et bitumées en entrée de la Plaine‑des‑Palmistes.
Rond-point banalisant sur la RN3 en entrée de la plaine.
Rond-point banalisant dans le centre-bourg.
Bord de RN3 dans la ville.
Espaces publics autour de la Mairie et de l’église.

Structures paysagères

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© Atlas des paysages de La Réunion – DEAL Réunion – Agence Folléa-Gautier – 2023
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Enjeux de valorisation / préservation

Enjeux de réhabilitation / création

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