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11. Le cirque de Salazie
Fiche
d'identité
Le cirque de Salazie est limité par des remparts vertigineux de la Plaine de Bélouve et de la Plaine des Fougères et dominé au Sud, par l’ancien volcan du Piton des Neiges. Au centre, le Piton d’Enchaing.
Salazie n’est pas un cirque mais une caldeira, un effondrement brutal lié à la vidange d’une immense chambre magmatique qui alimentait le volcan du Piton des Neiges. Cela explique le gigantisme des remparts, de 1 000 à 2 000 m de hauteur, et leur verticalité.
Il faut s’élever sur les remparts ou le piton d’Enchaing pour apercevoir l’océan. Cette coupure confère au cirque une position isolée. Pleine montagne, cœur de l’île.
Communes concernées : Salazie, Bras-Panon, Saint-André
Unités de paysages
locales
11b. Le cirque côté Hell‑Bourg
11c. Le cirque côté Grand‑Îlet
Le couloir d’entrée du cirque de Salazie
La rivière du Mât forme un défilé spectaculaire mettant en scène la luxuriance tropicale à travers les hautes parois des remparts verts striés par les lames blanches des cascades.
Le cirque côté Hell-Bourg
Il est notamment valorisé par son patrimoine créole d’architecture et de jardins.
Le cirque côté Grand Îlet
Paysages plus secs et érodés, dominés par le gigantesque rempart de la Roche Écrite et adouci par les cultures maraîchères.
Caractéristiques
paysagères
Le rempart de Bélouve et de la Plaine des Lianes : ouverture sur les mystères de la forêt primaire.
Hell-Bourg, un village au patrimoine architectural remarquable.
Les Îlets, replats successifs où se concentrent la vie et les activités.
Un défilé d’entrée impressionnant, mettant en scène l’exubérance tropicale de l’île.
Salazie, bourg marquant l’entrée du cirque habité.
Le Piton d'Enchaing, signal emblématique au cœur du cirque.
Les « micro-paradis » à la végétation exubérante.
Des paysages agricoles “jardins”, diversifiés et soignés, contrastant avec la dimension sauvage du grand paysage.
Grand Ilet, un bourg isolé tourné vers l’élevage.
Un intérieur du cirque plus âpre, contrastant fortement avec l’entrée et le rempart de Bélouve exubérants.
Un défilé d’entrée impressionnant, mettant en scène l’exubérance tropicale de l’île
Le corridor d’accès au cirque, véritable sas entre La Réunion intérieure et La Réunion extérieure donne toute la force à la mise en scène de Salazie. La rivière du Mât « fluide conducteur », l’élément essentiel qui perce le rempart. Elle crée une brèche, ouvre le cirque et rend son cœur accessible. C’est aussi le seul lien réel entre le cirque et l’océan, que l’on suit à contre-courant pour gagner l’intérieur de l’île.
Cette rivière pérenne d’une grande richesse piscicole est un lieu de migration et de nidification des oiseaux marins. Des puffins et pailles en queue nichent le long des parois abruptes du cirque, tandis que les Pétrels de Barrau suivent ce corridor jusqu’au sommet du Gros Morne pour y nicher. À noter que les fortes pentes à basse altitude, de la Rivière du Mât, abritent de nombreuses stations de plantes rares dont les derniers palmistes blancs sauvages.
Un intérieur du cirque plus âpre, contrastant fortement avec l’entrée et le rempart de Bélouve exubérants
Vers l’intérieur du cirque, l’image du vert paradis associé à la rivière du Mât est rapidement remplacée par une impression de chaos rocheux, infranchissable, fortement marqué par l’érosion.
Le cirque est fortement exposé à l’érosion, aux glissements de terrain et aux éboulis, générant de nombreux travaux de sécurisation routière, en cours en 2023 sur la RD 48.
Le phénomène est favorisé par le défrichement des terres de plus en plus haut, sur des pentes de plus en plus fortes. L’érosion menace certains îlets (en particulier Grand Ilet), générant un paysage de pente aride et fragile…
Comme dans les autres cirques, des boisements/plantations « anti-érosion » composés essentiellement de filaos sont visibles en fonds de cirque.
Des plantations de Cryptomeria, vestiges de l’exploitation ancienne à l’aide d’un téléphérique à partir de Bélouve, sont également présentes et encore exploitées au niveau d’Hell-Bourg en direction de la source Manouilh.
Le Piton d'Enchaing, signal emblématique au cœur du cirque
Le Piton d’Enchaing domine le reste du cirque avec pour couronne les hautes crêtes dentelées qui bornent l’horizon dans toutes les directions. Il trône au milieu du cirque d’autant plus que les autres sommets plus élevés, Piton des Neiges, Gros Morne, Morne Fouche, Cimendef et Roche écrite, disparaissent souvent du paysage, voilés par les masses nuageuses qui « encapuchonnent » les hauts presque quotidiennement.
Les pitons et reliefs remarquables du cirque préservent des formations végétales primaires et sont également propices à la nidification des oiseaux marins. Le sommet du Piton d’Enchaing est d’ailleurs dominé par une forêt tropicale humide de montagne non perturbée, fortement isolée géographiquement des régions équivalentes qui cernent le cirque de Salazie.
Des remparts différenciés et identifiables par des sommets et des cols.
Les reliefs caractéristiques de la Roche Ecrite et le Cimendef dominent Grand Ilet. Piton Plaine des fougères et Be Massoune surplombent les îlets « Mares ». Le col des Bœufs relie le cirque de Salazie à celui de Mafate.
L’inévitable attractivité des sommets. Une multitude de sentiers a été créée pour atteindre les reliefs les plus remarquables dominant Salazie.
Le Piton des Neiges, offrant la vue sur les Trois Cirques. Le piton d’Enchaing, repère central et enchanteur, accessible par un chemin vertigineux. Plateau sommital, alternance de clairières et de boisements où fleurissent de belles orchidées. Micro-paysage paisible, ouvert sur l’ensemble du cirque.
Des paysages agricoles « jardins », diversifiés et soignés, contrastant avec la dimension sauvage du grand paysage
Agriculture implantée principalement sur les replats, autour des îlets.
Cultures improbables et pourtant présentes ponctuellement, dans les pentes et les ravines. Depuis la route D48, on aperçoit des bananeraies dans des pentes qui semblent inaccessibles et des cultures de chouchou sur parcelles, devenues envahissantes dans les ravines et sur les remparts.
Grand Ilet, une des places fortes de l’élevage de l’île (porc, poules…). Structures agricoles sous forme de serres et hangars dans le village et ses abords. L’absence de composition paysagère d’ensemble et de qualité architecturale nuit à la qualité du site.
Les activités agricoles ont fortement participé à la dégradation des milieux naturels et à l’évolution des paysages. Le défrichement et l’installation de cultures s’avèrent parfois envahissantes et problématiques pour les milieux naturels à l’instar du chouchou très répandu le long des remparts.
Le rempart de Bélouve et de la Plaine des Lianes : ouverture sur les mystères de la forêt primaire
- Le rempart Est du cirque borde le plateau de Bélouve et celui que forme la Plaine des Lianes. Le haut des remparts est ainsi relativement linéaire.
- Muraille apparemment infranchissable. Par Hell-Bourg, c'est pourtant un lieu fréquenté pour la randonnée, permettant l'accès au gîte de Bélouve, qui offre une magnifique vue sur le cirque. De là-haut, les possibilités d'exploration sont multiples : vers le Piton des Neiges, le Trou de Fer, la forêt primaire de Bébour, l'exubérante Plaine des Lianes.
- Le rempart de Bélouve et de la Plaine des Lianes sont recouverts par les forêts humides dont la richesse en orchidées est très élevée. Le Rempart Est du cirque contient une population d'une orchidée très menacée, Aerangis curnoviana. Les remparts Nord et Ouest du cirque ainsi que la Plaine des Merles présentent d'importantes reliques de formations indigènes d'une grande diversité floristique contenant des espèces rares.
- Dans le secteur du col de Fourche et col des Boeufs, un faciès original de la forêt mésotherme hygrophile, unique habitat de deux arbres endémiques de La Réunion et protégés : Claoxylon setosum et Melicope segregis est aujourd'hui très menacé. Cet habitat a été dévasté et fragmenté par l'ouverture d'une piste forestière et par la sylviculture du Cryptomeria.
Les îlets, replats successifs où se concentrent la vie et les activités
- Mare à Citrons et mare à Vieille Place.
- Grand Ilet Casabois.
- Mare à Poule d’Eau et Fond de Rond Point.
- Hell-Bourg.
- Îlet à Vidot.
- Bois de Pomme.
- Mare à Martin.
- L’ilet de Salazie est situé sur un replat résiduel.
Les îlets « Mares » : Salazie, abondante réserve d’eau
L’omniprésence de l’eau, un élément fort de l’identité de Salazie.
Depuis la Roche Écrite, la vue est marquée par de nombreuses mares et par les taches d’agriculture verdoyante.
Les îlets « Mares » : Mare à Citrons, Mare à Vieille Place, Mare à Martin, Mare à Poule d’Eau, Mare à Goyave. La nomination de ces îlets révèle l’abondance réserve d’eau, en surface, mais surtout en profondeur, dans les nappes souterraines.
Les mares présentes à Salazie contribuent au ralentissement du ruissellement pluvial, malgré leur état de conservation variable et souvent moyen du fait de leur proximité avec des zones anthropisées,
Elles sont des zones de reproductions et d’alimentation d’oiseaux dont la poule d’eau et d’insectes aquatiques. Elles offrent parfois des possibilités pour le développement du potentiel piscicole (Mare à Poule d’Eau). Par ailleurs, elles présentent une faune et flore aquatiques typiques et participent à la diversité des habitats et espèces du secteur. Certaines de ces mares sont maintenant asséchées, leur nom reste dans la toponymie du cirque, comme par l’exemple la Mare aux Citrons. La Mare à Poule d’Eau souffre actuellement d’un fort envahissement par une espèces exotique envahissante hygrophile, la Laitue d’eau, qui recouvre quasi intégralement la surface de cette mare. Cela constitue une menace importante, tant sur le plan écologique que pour le paysage.
Hell-Bourg, un village au patrimoine architectural remarquable
L’origine de Hell-Bourg est encore d’actualité : on y vient pour échapper aux chaleurs de l’été, respirer l’air frais. Bourgade coloniale, mais aussi village créole, avec beaucoup de charme : maisons traditionnelles en bois, de qualité et remarquables jardins débordant de fleurs. Le village, le mieux conservé de l’île avec l’Entre-Deux, est très visité, incontournable de la découverte de Salazie.
Qualité de son patrimoine architectural que l’on s’attache à mettre en valeur. C’est la qualité du bourg qui attire les visiteurs dans le cirque.
Salazie, bourg marquant l’entrée du cirque habité
Il donne son nom au cirque, même s’il a perdu son attrait. Le « Chez nous, soyez Reine », en grosses lettres sur le mur de l’église, au-delà de l’hommage à la Vierge Marie, est lancé comme un message de bienvenue ; bienvenue dans le cirque, bien plus que dans l’îlet. La place de l’église n’existe plus.
Un îlet que l’on traverse sans s’y arrêter. Les points d’arrêts sont rares. L’îlet est effacé par la rivière du Mât et la route qui le traverse. Salazie pourrait pourtant retrouver ou prendre cette place importante de l’accueil. Or l’îlet accueillant aujourd’hui reste celui d’Hell-Bourg.
Une étude de structuration de la route de Salazie a été menée en 2020 associant différents acteurs (PNR, CIREST, communes…) pour requalifier l’itinéraire et la mise en scène des paysages traversés. Des aménagements de sites sur le parcours sont prévus prochainement.
Grand Îlet, un bourg isolé tourné vers l’élevage
Les « micro-paradis » à la végétation exubérante
À l’échelle d’un homme perdu dans la montagne, le charme de Salazie vient d’une multitude de « micro-paradis », liés au climat humide qui favorise l’exubérance de la végétation. Elle couvre plus facilement les pentes les plus fortes, même celles des remparts formant de véritables murailles vertes.
Au pied des cascades du voile de la mariée, au cœur d’un canyon, dans le mystère du village enseveli de Grand Sable, dans un jardin créole, sous une treille de chouchous, au pied d’un bambou géant, en descendant du Piton des Neiges, dans un sentier couvert de mousses et d’orchidées. Image « asiatique », assez rare donnée par les cressonnières en fond de ravine.
Au sein des Ilets habités, principalement les bourgs (Mare à Vieille Place, Salazie et Hell-Bourg), les espèces exotiques sont largement utilisées pour l’ornement des jardins et espaces publics. Ces espèces présentent hélas bien souvent une menace pour les écosystèmes conservés à proximité.
Enjeux et préconisations
Enjeux et préconisations
de préservation et de mise en valeur
Les grands paysages agricoles préservés de l'urbanisation
- Préservation de l'activité agricole en particulier dans les îlets, cultures sur pentes et lutte anti-érosive, diversité des paysages et lutte contre l'enfrichement et le développement des invasives.
- Protection contre l'urbanisation diffuse, qui banalise les paysages, fragilise l'économie agricole, surconsomme les terres cultivables, ne conforte pas le lien social, aggrave la dépendance à la voiture, coûte cher en réseaux et services à la collectivité.
Les espaces agricoles sous forte pression de l’urbanisation
- Arrêt de l'urbanisation diffuse, Préservation, mise en valeur culturelle et touristique des espaces cultivés, (re)valorisation architecturale et paysagère du mitage existant.
Les paysages agricoles diversifiés (cultures maraichères, pâturages, vergers...)
- Diversité des cultures, enrichissement des paysages…
- Création de circuits à thèmes, valorisation économico-touristique, développement de l'agro-tourisme, valorisation culturelle. Une gestion économe de l'espace est à mettre en place notamment par une maîtrise de la dynamique d'urbanisation, la valorisation de l'espace productif qui peut faire la valeur économique de Salazie, à la fois par les produits qui en sont tirés, l'activité humaine qui résulte de sa mise en culture, la qualité du cadre de vie et la séduction du paysage agricole du cirque pour le tourisme.
- Aménagement des accès aux Cressonnières par de nouveaux sentiers notamment à Ilet Bananier et renaturation par une présence végétale à proximité.
Les espaces naturels humides
- Préservation et gestion des mares existantes participant à la diversité des habitats du cirque et ayant des fonctions primordiales dans le cycle de l'eau.
Les espaces naturels des pentes (brandes, forêts)
- Préservation des espaces naturels et des remparts essentiels pour la biodiversité : lutte contre le défrichement, lutte contre les espèces exotiques envahissantes, gestion de l'accueil du public par des équipements appropriés, sensibilisation des touristes au patrimoine naturel…
Le patrimoine architectural urbain
- Identification et protection (aux PLU), soutien à la gestion et à la rénovation, développement de la sensibilité au patrimoine culturel architectural, paysager et urbain.
L'urbanisme végétal (quartier habité arboré)
- Préservation des arbres liés à l’habitat et reconquête dans les écarts ou quartiers où ils manquent. Propositions réglementaires à intégrer au PLU.
- Favoriser l'urbanisme végétal par la constitution d'un écrin végétal en bord de voie et autour de chaque case, formant ainsi le lien qui donne à l'habitat sa cohésion et son unité, la création de clôtures végétales et la possibilité d'une évolutivité de la case par des extensions à l'arrière de la case pour une meilleure intégration du bâti.
- Privilégier une reconquête des espèces végétales endémiques et indigènes pour l'ornement et les projets urbains.
Les routes paysages et les points de vue (ouvertures visuelles sur le grand paysage)
- (Re)valorisation paysagère : recul des stationnements, information discrète, dé-minéralisation des sols et plantations…
- Identification (aux PLU) des points de vue et valorisation paysagère. Le long de la RD 48 notamment, préserver des sections de voies non urbanisées avec des ouvertures visuelles sur le grand paysage, créer des haltes sur le parcours avec mise en valeur des points de vue.
- Mise en scène de l'entrée du cirque par des cadrages depuis la route au départ de la D 48 jusqu'à proximité du pont de la Rivière du Mât : plantations d'alignement confortant l'entrée majestueuse du cirque.
- Limitation des implantations d'habitations nouvelles le long de la route d'entrée du cirque, dès la bifurcation D48/N2.
- Création de points de sites valorisant les vues sur le paysage : cascade, pitons, îlets…
L’entrée du cirque
- Résorption de points noirs.
Le point de vue du Voile de la Mariée
- Mise en valeur paysagère, culturelle et touristique réduction de l’aspect routier et minéral.
Les routes ligne de vie
- Identification (aux PLU), préservation des coupures d'urbanisation et des espaces de respiration.
- Valorisation paysagère et touristique des sections de voie dans les villages mettant en scène le paysage et constituant un véritable espace public.
Enjeux et préconisations
de réhabilitation et de création
Les voies d'accès et accueils des sites de nature
- Sites pour la plupart reconnus et dévalués par l'absence ou la faiblesse des aménagements. De nombreuses cascades spectaculaires visibles depuis la route mériteraient plus d'attention, par un accès piéton facilité notamment.
- Mise en valeur des « micro-paradis » : accès aux sites grandioses des cascades, berges de rivière, accès aux mares.
- Site extraordinaire du Voile de la Mariée, observé depuis une modeste sur-largeur de la voie ; Mise en scène du Voile de la Mariée depuis le RD 48 (point d’accueil et stationnement ombragé, accès piétons à créer au pied de la cascade...), depuis Mare à Citrons, qui pourrait offrir un point de vue splendide et facilement accessible et depuis le Cap Banane en lien avec Mare à Poule d’eau.
- Valorisation de la vue sur la cascade du Bras de Caverne, par une fenêtre dégagée en balcon et un espace de stationnement ombragé.
- Valorisation des mares par des projets simples visant à permettre l'accueil du public : cheminements, végétation exubérante ; stationnement discret…
- Mare à Martin et Mare à Goyaves. Site très intéressant de Mare à Poule d'eau déjà fréquenté qui mérite un aménagement doux de ses berges.
- Renaturation des mares et notamment confortement végétal des berges.
- Mise en scène du patrimoine naturel et culturel proposée par le Schéma d’interprétation et de valorisation économique (SIVE) – Territoires Est-Salazie - en vue d’enrichir et d’organiser l’offre de découverte d’un territoire. Le schéma définit de nombreux lieux, étapes d’interprétation et itinérances, révélateurs du territoire et du paysage de Salazie. Thème « vivre avec l’eau du Vieux Volcan » — cirque de Salazie.
- Le retour aux sources (cascades, sources) : la région d’Hell-bourg.
- L’eau en terrain glissant (l’érosion) : Grand Îlet.
- Les cultures de l’eau (la vie agricole et rurale) : la région de Salazie.
Les espaces naturels dégradés
- Interventions de lutte contre l'érosion pour la stabilisation des pentes par des terrasses plantées et des ouvrages lourds si nécessaire (ex. gabions, filets…).
- Encouragement aux techniques culturales spécifiques de la reforestation, et de l'agriculture « plus traditionnelles » (petites parcelles, plantes anti-érosives) de façon à protéger les terres et les secteurs habités.
- Limitation de la dissémination et de la prolifération des espèces exotiques comme le chouchou, le goyavier et d’autres espèces plus ornementales au sein et à proximité des formations naturelles conservées.
- Gestion de l’abandon des terres agricoles ou reconversion en forêt naturelle.
- Reconquête de sites « disparus » sous la végétation : vallons, Mare à Poule d’eau…
Les limites non traitées entre les villes et l’espace agricole
- Maintien de distances critiques minimales entre les îlets. Les contraintes topographiques garantissent de façon générale les coupures d’urbanisation. Certaines coupures sont néanmoins fragiles et méritent une attention particulière :
- Conserver des « coupures » entre îlets en valorisant le patrimoine agricole.
- Créer des lisières formant des limites aux villages de façon à conserver les transitions agricoles.
Les formes urbaines et architecturales non adaptées au contexte existant
- Maîtrise qualitative de l'habitat (architecture et paysage).
- Encouragement à des dispositions architecturales et paysagères plus douces et plus durables : favoriser les toitures à pente, les couleurs, les jardins écrins des parcelles…
Les serres agricoles et horticoles, les bâtiments agricoles
- Équipements et ouvrages associés, (bassins de retenue…) souvent difficilement intégrés dans le paysage. Dispositions architecturales et paysagères plus douces et plus durables, dès la conception et l'implantation des équipements. Règlementation paysagère pour éviter les effets de masse, pour favoriser les plantations, pour résorber les serres désuètes...
- Charte paysagère agricole pour les agriculteurs.
- Identification et soutien à la requalification architecturale et/ou végétale : rénovation, réhabilitations marquantes à réaliser, dans les bourgs, à la hauteur des ambitions réalisées à Hell-Bourg.
Les centralités des villages non affirmées
- Confortement de la centralité linéaire des routes lignes de vie ou des espaces publics des bourgs et îlets : Grand Ilet, Mare à Vieille Place, Salazie...
- Organisation autour d’un espace public central qui jouerait le rôle de halte pour les visiteurs.
- Cristallisation du développement, des commerces et des services, maillage des quartiers et opérations nouvelles par des circulations douces, création de lisières agro-urbaines plantées aux marges des opérations, clarifiant les vocations des sols.
Les sites spécifiques à valoriser
- Des enjeux importants pèsent sur les ilets. Un équilibre est à trouver entre les différentes occupations du sol de façon à préserver la relation harmonieuse entre l'homme et le paysage.
- Emprises réservées à définir au PLU pour la création de points de vue sur le grand paysage depuis les rebords de plateaux, véritables balcons ouverts sur le ciel et le grand paysage. Le seul belvédère de Salazie est celui de Mare à Vieille Place !
- Propositions réglementaires dans le PLU pour la création de bandes boisées sur le rebord des plateaux (lisibilité, sécurité, anti-érosion…).
- Préservation essentielle des terres agricoles pour une agriculture diversifiée.
- Valorisation des « micro-paradis » formés par les jardins créoles sous forme de circuits.
- Dispositions réglementaires pour le mitage des îlets.
- Valorisation du piton d'Enchaing, élément repère de Hell-Bourg.
- Mise en scène du village d'Hell-Bourg selon les axes de composition du bourg avec des voies dirigées vers l'Enchaing, valorisation des voies sous forme de belvédères et création d'un parcours, associant la découverte du cimetière fleuri.
- Valorisation des points de vue vers l'Enchaing depuis plusieurs sites : Grand Ilet au bout de la rue principale, depuis l'aire aplanie à l'entrée d'Hell-Bourg, depuis Mare à Martin, depuis Ilet à Vidot, etc.
- Salazie-village d’accueil du cirque, réaménagement unitaire et simplifié de la place du village, pour un meilleur accueil dans le cirque et une meilleure lisibilité touristique, valorisation de l’entrée du cimetière, ouverture du village vers les gorges de la rivière du Mât (passerelle) pour créer un village « balcon », valorisation de son patrimoine bâti (architecture, couleurs…).
- Grand Ilet, aboutissement de la découverte du cirque. Création d’une structuration forte et hiérarchisée par le végétal de cet îlet à la structure très disloquée, mise en scène de l’entrée et de la rue principale…
Les points de vue panoramiques et liaisons douces peu valorisées
- Scénographie qui oblige Salazie à la qualité, en matière de tourisme notamment, afin d’inciter à aller voir Salazie…
- Préserver l’entrée-sortie du cirque par un même point ; scénographie de la mise en scène de l’arrivée dans le cirque.
- Valoriser le point de vue de Bélouve sur le cirque depuis le haut des remparts qui le dominent.
- Valoriser les villages par la mise en scène de leur situation vis-à-vis des horizons du cirque : les points de repères du relief peuvent être pertinents dans la forme de l’urbanisme : tracés des voies orientés vers les repères du grand paysage, dégagements de belvédères spécifiques…