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10. Les pentes de La Montagne
Fiche
d'identité
Les pentes de La Montagne s’étendent de la Ravine à Marquet à la Rivière Saint-Denis et se prolongent en altitude par le plateau de La Plaine d’Affouches, jusqu’au bord du rempart de Mafate, à 1500 m. Elles sont bordées à l’est par le rempart de Saint-Denis, au Nord par les grandes falaises en bord de mer qui atteignent 150 m de hauteur, et à l’ouest par les pentes plus douces de la ravine à Malheur.
Le paysage présente un faciès proche de la côte Nord-est, humide et vert, et un faciès plus sec et plus lumineux proche des pentes de l’ouest. La différence se produit peu à peu à l’embranchement de la route forestière qui monte vers La Plaine d’Affouches à l’altitude 600 m.
Entre Saint-Denis et ce point, s’ouvre un paysage construit de cases discrètes entourées par leurs jardins. Au-delà, le relief s’affirme, les maisons disparaissent, le paysage devient plus grandiose, la route devient route de montagne, la luminosité augmente en même temps.
Le massif de la Montagne est considéré comme l’un des ultimes témoignages de la végétation semi-xérophile de l’île avec 255 ha d’habitats semi‑xérophile (CADET, 1977).
Le massif de La Montagne a façonné des paysages étagés liés à l’altitude et à l’occupation humaine :
- la partie littorale en corniche sur les falaises littorales, composée de savanes sèches et de lotissements vers Saint Denis.
- la partie médiane, aux abords de la RD 41, formée par l’étalement urbain en chapelets des villages et bourgs jusqu’à 600 m environ.
- la partie haute formée de forêts de moyenne et haute altitude de la Plaine d’Affouches.
Communes concernées : Saint-Denis, la Possession
Unités de paysages
locales
10b. Les pentes habitées de La Montagne
10c. Les pentes boisées de La Montagne
10d. La plaine d'Affouches
Les falaises littorales de La Montagne
Les hautes falaises de La Montagne, uniques à La Réunion, courent sur une douzaine de kilomètres entre Saint-Denis et La Possession, pour 150 m de hauteur. Elles sont bien perceptibles depuis la route du Littoral qui passe au pied. La sécurisation de la route a conduit à habiller les falaises d’une véritable cotte de maille de filets métalliques. La Nouvelle Route du Littoral est en chantier sur l’océan.
Les pentes habitées de La Montagne
Les quartiers de La Montagne, de Saint-Bernard, perchés au frais entre 200 et 500m d’altitude, sont résidentiels. Plus à l’ouest, Ilet à Malheur est déjà plus ensoleillé et plus sec, plus isolé aussi en étant éloigné de Saint-Denis.
Les pentes boisées de La Montagne
Elles sont profondément ravinées et peu accessibles, développées en draperies forestières de 600 à 1 500 m d’altitude.
La plaine d'Affouches
Elle forme une sorte de bassin forestier perché, incliné du rebord du cirque de Mafate vers la rivière Saint-Denis, entre 1 500 et 1 200 m d’altitude
Caractéristiques
paysagères
Des paysages agricoles et boisés.
Des bourgs « relais » et une urbanisation linéaire de bord de route.
Un relief incisé de profondes ravines.
Des espaces de nature nombreux sur le massif offrant une diversité de milieux et de paysage.
Une richesse en sites patrimoniaux.
Un urbanisme végétal très présent.
Un massif montagneux imposant souligné de hautes falaises littorales
Les falaises et pentes sèches bordant le massif au Nord et à l’Est
Les falaises littorales de la RN 1 (Nouvelle Route du Littoral) forment un rempart marquant entre la Montagne et le littoral. Depuis la route en corniche installée au pied de la falaise, le regard est absorbé par l’immensité de l’océan.
En période de fortes pluies, le spectacle impressionnant du rideau formé par les puissantes cascades dévalant des falaises et des vagues déchaînées est saisissant.
Ces falaises littorales constituent un écosystème unique pour La Réunion et plus largement pour les Masacareignes, avec des pans abrupts plus ou moins végétalisés, et constituant un refuge pour une faune et flore typique. l Elles présentent ainsi des habitats naturels endémiques remarquables, tels que la végétation littorale indigène de falaise à Bois de Paille en Queue, habitat unique à La Réunion (et à l’échelle mondiale).
Localement, il se retrouve également des reliques de forêt tropicale semi-sèche, habitat forestier endémique et menacé, qui se retrouve au niveau des ravines et en tête de falaise (secteur de la Grande Chaloupe principalement). Tout comme les falaises basaltiques littorales du Sud de La Réunion, ces habitats permettent le développement d’une faune remarquable, tels que la nidification d’oiseaux marins (paille en queue, puffin tropical), la Salangane et l’Hirondelle des Mascareignes pour les oiseaux plus rupestres, ou le Papangue qui profitent des zones ouvertes ou fourrés (alimentation et nidification).
Les pentes escarpées du massif à l’Est
Les pentes longues et adoucies du massif à l’ouest
Un plateau montagneux ponctué de pitons
Un relief incisé de profondes ravines
Les grandes ravines incisent le territoire en formant des paysages grandioses que l’on traverse via la RD 41, en parcourant le massif de La Montagne, à environ 500 m d’altitude. Il s’y retrouve des ravines secondaires telles que la ravine à Jacques, la ravine Janneteau, la ravine Grande Chaloupe, etc. Elles entaillent la partie littorale du massif et révèlent un paysage plus aride avec des lambeaux de végétation semi-sèche comprenant de nombreuses espèces rares et protégées.
Ces ravines (principalement la ravine de la Grande Chaloupe) préservent les ultimes vestiges de la forêt semi-sèche, habitat remarquable et endémique, qui s’étendent sur les bords hauts des ravines vers les plateaux. Formées d’une flore unique, elles constituent aussi des zones de refuge et des axes de déplacement privilégiés pour les oiseaux marins, tout en offrant des habitats privilégiés pour les autres espèces remarquables (les oiseaux forestiers, les reptiles et l’entomofaune).
L’état de conservation de ces reliques est meilleur que dans d’autres régions de l’île, formant ainsi un remarquable continuum écologique entre le littoral et les forêts de basse, moyenne et haute altitude, est unique dans l’île, et se qualifie sous le terme de caténalité au titre du classement du Bien Unesco. Ce continuum part de ce secteur pour traverser l’île et arrivé à la Pointe du Tremblet (sud-est). Ces ravines sont aujourd’hui fortement menacées et envahies par de nombreuses espèces exotiques envahissantes dont la Lane Papillon très dynamique et problématique, colonisant principalement les versant est (ubac) des ravines en homogénéisant la végétation.
La Ravine Grande Chaloupe, creuset grandiose naturel et culturel
Depuis la RD 41, le paysage de la Ravine Grande Chaloupe présente une échelle et une atmosphère remarquable : parois verticales, veloutées et boisées et contraste de lumière entre l’ombre des replis des ravines, et les rebords ensoleillés des berges. Des percées spectaculaires vers le littoral, soulignent la grandeur, la largeur et la profondeur de la ravine. Depuis le littoral, la ravine forme une large échancrure, suggérant la végétation dense de ses entrailles et les paysages secs de savane.
Cette ravine conserve les principales reliques plus ou moins bien conservées de forêts semi-sèches et forme le principal massif naturel de ce secteur qui soit continu avec les milieux de plus haute altitude (notion de corridor écologique) dont la forêt sèche et mégatherme et les forêts de moyenne et haute altitude de la Plaine d’Affouches. Elle constitue aussi des habitats propices à la faune (oiseaux marins, Papangue, Salangane, Gecko vert de Bourbon, insectes…). Ce secteur, situé pour partie en cœur de Parc National, a bénéficié de programmes de restauration écologique d’envergure, au travers de 2 programmes Life+ (Corexun puis Forêt sèche, programme terminé en 2020).
La Grande Ravine des Lataniers, verdoyante et isolée
De fragiles et grandes étendues de savane
En amont des falaises littorales, les planèzes accueillent de larges étendues de savane mettant en scène les hauteurs de La Plaine d’Affouches.
Le chemin des Anglais, sentier historique reliant l’Ouest et le Nord de l’ile, pavé de gros blocs de basalte a été restauré. Il se situe dans le Parc National de la Réunion, et permet au randonneur de découvrir les vestiges des forêts semi sèche.
Ces planèzes entre ravines sont composées de savanes sèches herbacées à arborées qui ont tendance à se refermer (fourrés arbustifs et arborés) si le pâturage et les incendies ne s’en mêlent pas. Ces espaces recèlent encore des stations végétales rares et sont des espaces de chasse et de nidification pour la Papangue très présente à ce niveau. L’oiseau blanc et autres cailles pays sont également présents.
Le maintien d’une continuité d’espaces naturels entre les falaises littorales et les ravines, permet d’assurer le brassage génétique nécessaire entre les pieds d’espèces végétales rares et la circulation des espèces animales.
Des pentes forestières au faciès varié
Le massif forestier de la Plaine d’Affouches est en continuité avec la forêt semi-sèche des bas encore préservée dans les ravines (cas de la Grande Chaloupe en particulier et la ravine à Malheur et les ravines Lataniers à moindre mesure), il rejoint et s’étend sur les massifs forestiers de la Roche écrite et de la Plaine des Chicots, intégrés au cœur du Parc National. La Plaine d’Affouches est représentée par un étagement de formations naturelles bien conservées allant de la forêt tropicale humide de basse et moyenne altitude typique des milieux tropicaux, comprenant une densité et une abondance d’épiphytes, aux fourrés éricoïdes des hauts en passant par la forêt tropicale de montagne baignée dans les nuages, la forêt à Tamarin et Calumet et les fourrés à Pandanus des hauts.
Ces trois massifs forestiers constituent aussi le dernier habitat de l’Echenilleur de La Réunion ou Tuit-tuit (Coracina newtoni), passereau endémique de l’Île. Le Lézard vert des Hauts (Phelsuma borbonica) est également présent ainsi que le cortège faunistique commun aux milieux conservés de l’île.
Ce massif présente également en partie haute un boisement de Cryptomerias situé sur l’ancienne concession Arnoux où sont encore présents des vestiges d’alambic témoignant de la période des grands défrichements pour la culture du Géranium.
Des paysages agricoles et boisés
Les pentes de Plateaux Couillou forment un paysage agricole boisé et ondulé par le passage des ravines. C’est un paysage rural authentique qui revêt une forte valeur paysagère associant un tissu agro forestier de haies et de parcelles cultivées. Les parcelles de petites cultures et de maraîchage tissent un paysage agricole diversifié ponctué de hameaux, d’habitat isolé ou d’installations agricoles : serres, petit hangar d’élevage avicole, silo et retenue collinaire…. La diversification se poursuit, sur un des derniers sites agricoles de Saint Denis, en évoluant vers des pratiques vertueuses (raisonnées et biologiques).
Dans les hauts de Ravine à Malheur, des installations d’élevage sont visibles sur les pentes forestières.
Une richesse en sites patrimoniaux
Léproserie de Saint-Bernard
L'îlet à Guillaume
Le sentier d’ilet à Guillaume à flanc de rempart de la Rivière Saint Denis bénéficie de panoramas sur la ville et les contreforts de la Roche Ecrite. L’ilet comprend les vestiges d’un ancien pénitencier géré par les Pères de la Congrégation du Saint-Esprit, qui a accueilli jusqu’à 200 jeunes détenus de 1864 à 1879. Cet ilet, isolé, est installé sur un replat boisé des remparts de la rivière Saint-Denis.
Le sentier historique et le site sont inscrits au titre des Monuments Historiques depuis le 9 janvier 2008, ce qui en fait le seul site protégé au cœur du Parc National. Après des études archéologiques et historiques préalables lancés en 2019, un projet de préservation et de valorisation architectural du site est en cours.
Le village de la Grande Chaloupe
Le village de la Grande Chaloupe, implanté au creux de l’embouchure de la ravine et bordé de hauts remparts est un lieu patrimonial majeur de part sa richesse en sites historiques. Le lazareth, site de quarantaine érigé au 19e siècle afin d’éviter la propagation d’épidémies pour les populations immigrantes et en particulier les engagés indiens à la Réunion, est un lieu de mémoire visité.
L’ancienne gare du Chemin de Fer Réunionnais (CFR) et les vestiges du tracé forment la singularité du village, traversé par de nombreux randonneurs empruntant le Chemin des Anglais reliant La Montagne à La Possession.
Des espaces de "nature" nombreux sur le massif offrant une diversité de milieux et de paysage
Le parc du Colorado situé sur les hauts en bordure de la Rivière Saint-Denis forme le plus grand parc de Saint-Denis, regroupant des activités sportives et de détente (lieu de pique-nique, aires de jeux, sentiers de randonnées, golf, tennis…) et bénéficiant du climat frais des hauts.
Le site de chemin Fleurié, est espace de nature offrant des espaces d’accueil du public, dans une vaste clairière aux lisières boisées.
Les sentiers.
Le massif de la montagne est riche de sentiers de randonnée.
Le sentier de la plaine d’Affouches rejoint la variante du GR R2 en direction de Dos d’Âne ou de la Plaine des Chicots. Un autre sentier passe par la fenêtre et ilet à Guillaume pour rejoindre la route forestière de la Plaine d’Affouches. Le sentier des Lataniers, rejoint quant à lui le Piton Ravine à Marquet puis Dos d’Âne.
Le sentier du Cap des Anglais, sentier du Lazaret ou chemin des Anglais est un remarquable sentier avec des parties pavées préservées, traversant la savane sèche en corniche du littoral, et reliant La Possession à Saint-Bernard par la Grande Chaloupe. Des belvédères de pierre sèche valorisent les points de vue sur le grand Paysage.
Un urbanisme végétal très présent
La planèze de la montagne formée de pentes douces rend favorable l’urbanisation et l’étalement du bâti sur le relief. L’habitat développé le long des deux voies structurantes du massif (la RD 41 et le chemin de Ruisseau Blanc) s’inscrit dans un urbanisme de pente. Les cases se juxtaposent au gré des opportunités foncières prenant parfois place dans un cadre boisé et jardiné. Les petites cases s’insèrent dans un tissu de parcelles jardinées constituant avec les nombreuses ravines, l’écrin arboré des quartiers.
Au-delà des voies, l’habitat s’organise en quartiers ou lotissements dotés des parcelles de plus en plus étroites, effaçant peu à peu l’effet de quartier jardin. La densification urbaine des maisons contemporaines, au volume imposant et aux parcelles étroites dénature cette organisation traditionnelle et la qualité des paysages.
Au-delà du village du 8ᵉ et de Ruisseau blanc, l’habitat plus étalé et parfois éparse sur les pentes boisées se fond dans un cadre rural et végétal très marqué. Le lien au jardin est plus spontané et s’organise en parcelles agroforestières et jardinées qui offre des ambiances souvent remarquables.
Le long de la RD 41, au-delà du passage de la Grande Ravine, se succèdent des petites cases aux parcelles jardinées parfois cachées dans un écrin boisé. La centralité est souvent représentée par un ou deux commerces, en bord de voie sans aménagements de sécurité pour les circulations douces. La Ravine Grande Chaloupe forme la limite de ce paysage habité.
Des bourgs « relais » et une urbanisation s’étalant sur les pentes
Une centralité affirmée au bourg du 8ᵉ
Dès l’arrivée dans le village du 8ᵉ, l’église et ses grands arbres donnent le ton de ce quartier jardin. La végétation dense et luxuriante participe au cadre agréable des nombreux jardins débordant sur les voies. Malgré la pente, une centralité s’est organisée regroupant dans un périmètre réduit les écoles, les services (mairie, gendarmerie, pompiers…) et les commerces de proximité au bourg du 8ème.
Des centralités secondaires à Ruisseau Blanc et Saint-Bernard
À Ruisseau Blanc, petit bourg proche du 8ᵉ, une centralité s’est organisée autour de quelques commerces, des écoles et des logements collectifs. Au-delà, s’étalent les quartiers d’habitat dans de généreux écrins de verdure émanant des ravines et pentes boisées.
À Saint-Bernard, l’urbanisation s’est développée autour du village historique, formé de l’ancienne léproserie transformée en lieu de commerces et de services et le long de la voie principale. (Mairie, école, église…).
Une absence de centralité à Ravine à Malheur
Enjeux et préconisations
Enjeux et préconisations
de préservation et de mise en valeur
Les rebords des ravines naturels ou agricoles
- Préservation des rebords de ravine non urbanisés et offrant des paysages de grande qualité à proximité des espaces naturels notamment dans les parties littorales les plus menacées.
Les grands paysages agricoles préservés de l'urbanisation
- Préservation des rebords de ravine non urbanisés et offrant des paysages de grande qualité à proximité des espaces naturels notamment dans les parties littorales les plus menacées.
- Préservation des zones agricoles formant des espaces ouverts à proximité des zones urbaines : maîtrise de l'extension des zones d'habitat.
- Protection contre l'urbanisation diffuse et l'extension des écarts qui banalisent les paysages, fragilise l'économie agricole, surconsomme les terres cultivables, ne conforte pas le lien social, aggrave la dépendance à la voiture, coûte cher en réseaux et services à la collectivité.
- Développer une charte pour l’insertion des bâtiments agricoles.
Les espaces agricoles sous forte pression de l’urbanisation
- Arrêt de l'urbanisation diffuse, valorisation architecturale et paysagère du mitage existant.
- Encourager voire contraindre un urbanisme végétal pour les nouvelles constructions dans le secteur de forte valeur paysagère de Plateau Couillou notamment.
Les paysages agricoles diversifiés (cultures maraichères, pâturages, vergers…)
- Arrêt de l'urbanisation diffuse, valorisation architecturale et paysagère du mitage existant.
- Encourager voire contraindre un urbanisme végétal pour les nouvelles constructions dans le secteur de forte valeur paysagère de Plateau Couillou notamment.
Les paysages agricoles ou naturels littoraux (côtes rocheuses, plage, savanes, forêt littorale)
- Préservation des grandes étendues de savane, derniers vestiges avec le Cap La Houssaye des savanes littorales et menacées par l’urbanisation (lotissement du Golf et des Brises…).
- Valorisation de continuité des savanes parcourues pour certaines parcourues de sentiers (sentier des cordistes et sentier des Anglais).
- Une étendue large et préservée depuis la Ravine Lafleur vers la ravine à Jacques.
- Savanes et paysages agricoles à l'aval de Saint-Bernard menacés par le mitage.
- Savane encore plus réduite à l'aval du village de la Montagne.
Les espaces naturels des pentes (brandes, forêts)
- Protection des forêts et savanes sèches par la préservation des peuplements existants
- Maintien des formations et peuplements actuels en falaise via le maintien des conditions écologiques actuelles (vent, ensoleillement, salinité…), voire la restitution (suite à la future délocalisation de la RN1), de falaises vierges de grillage, enjeu majeur pour les peuplements biologiques (faune et flore).
- Maintien d'une continuité d'espaces naturels entre les réservoirs de biodiversité (espaces forestiers des Hauts de pente, ravines boisées et falaise littorale), assurant une conservation et brassage génétique pour la faune et flore (espèces indigènes et/ou endémiques, en particulier de la forêt sèche puis forêts de moyenne et haute altitude).
- Maintien d'une continuité des couverts forestiers notamment le long des ravines, nécessaire pour la faune et la flore (oiseaux forestiers, papangue, espèces végétales indigènes...) les déplacements et l'alimentation des oiseaux terrestres forestiers (c’est normalement le cas avec les ravines interdites de défrichement et classées en EBC — espaces boisés classés).
Le patrimoine architectural urbain
- Identification et protection (aux PLU), soutien à la gestion et à la rénovation, développement de la sensibilité au patrimoine culturel architectural, paysager et urbain : les nombreuses cases et jardins, l'église de La Montagne et ses abords, La léproserie de Saint Bernard (classement MH), la Grande Chaloupe (Lazaret 1 réhabilité et 2 en cours de réhabilitation, ancien tracé CFR et la gare...), le pénitencier de l'îlet à Guillaume en cours de réhabilitation, chemin des Anglais réhabilité (PNR).
L’urbanisme végétal (quartier habité arboré)
- Préservation de l’ambiance arborée de certains quartiers et de la luxuriance des jardins, prescriptions au PLU d’un urbanisme végétal pour les abords des cases et les clôtures.
Les routes paysages (ouvertures visuelles sur le grand paysage)
- Protection contre l'urbanisation linéaire ; identification (aux PLU) et préservation des coupures d'urbanisation, espaces de respiration. Le massif de la Montagne comprend quelques routes-paysage, aux abords non urbanisés.
- La RD 41 dans sa partie naturelle : Grande Chaloupe.
- La voie autour de Saint-Bernard.
- La voie menant au Colorado.
- Identification (aux PLU) des routes paysages, points de vue et valorisation paysagère (marquage par la plantation d'arbres-signaux, point de stationnement, le cas échéant aménagement touristique, culturel, pédagogique...).
- La RD 41 à La Grande Chaloupe, points de vue étroits et routiers à valoriser.
- La RD 41 après le carrefour de Saint-Bernard.
- Les rampes de la Montagne.
- Route vers Plateau Couilloux.
- La route de Ruisseau Blanc…
Enjeux et préconisations
de réhabilitation et de création
Les bords de ravines urbanisés et non accessibles
- Protection contre l'urbanisation (mise à distance), création de points de vue supplémentaires sur les rivières.
- Valorisation des bords de ravine par des aménagements simples permettant des liaisons douces entre les quartiers.
Les voies d'accès et accueils des sites de nature
- Requalification architecturale et paysagère des sites, accueil du public, thématique patrimoniale et circuits à créer : Cap des Anglais, Léproserie, Domaine Fleurié…
- Aménagements de qualité réalisés notamment au Parc du Colorado conciliant cadre naturel et accueil du public.
- Poursuite de ces aménagements sur d'autres sites, valorisant ainsi les paysages : création de sentier, recul des stationnements, résorption des points noirs, renaturation.
- Aménagement de la Route forestière de la Plaine d'Affouches afin d'y faciliter l'accès, la découverte et la lutte contre l’érosion.
- Fermeture ou réglementation de l'accès aux véhicules à moteur sur les sentiers au départ du Colorado (Quad et motos).
- Aménagement des points d'interprétation du paysage pour les espèces de la forêt semi-sèche le long du chemin des Anglais et création de quelques aires de repos ombragées le long du sentier.
Les espaces naturels des pentes dégradés
- Restauration des lambeaux de forêt semi-sèche et reconstitution de continuités écologiques entre les reliques le long et entre les ravines et au niveau des planèzes et tête de falaise littorale (prolongation des programmes de restauration écologique de la forêt sèche).
- La lutte contre les espèces envahissantes (notamment la liane papillon) réduisant la biodiversité déjà affaiblie de la forêt semi-sèche et banalisant les paysages.
Les limites non traitées entre les villes et l’espace agricole
- Confortement des centralités existantes ou potentielles, maintien de distances critiques minimales entre les bourgs.
- Cristallisation du développement, des commerces et des services, maillage des quartiers et opérations nouvelles par circulations douces, création de lisières agro-urbaines plantées aux marges des opérations, clarifiant les vocations des sols.
- Création de continuités confortables pour les déplacements doux et d’espaces publics reliés à un parcours.
- Centralité peu affirmée de Ravine à Malheur, Saint-Bernard, Ruisseau Blanc.
- Manque de liaison dans les opérations d'urbanisme sur les pentes Magloire.
- Espace de respiration fragile le long de la RD41 : Ravine à Malheur.
Les formes urbaines et architecturales non adaptées au contexte existant
- Maîtrise qualitative de l'habitat (architecture et paysage), encouragement à des dispositions architecturales et paysagères plus douces et plus durables.
Les centralités urbaines non affirmées
- Équipements et ouvrages associés, (bassins de retenue…) souvent lourds et mal inscrits dans le paysage.
- Dispositions architecturales et paysagères plus douces et plus durables, dès la conception et l'implantation des équipements.
- Identification et soutien à la requalification architecturale et/ou végétale des points noirs bâtis.
- Projets de développement urbain à réaliser sur les bourgs.
- Densification de l'habitat et centralités de façon à contenir l'urbanisation et les déplacements, et à organiser le devenir des terres cultivées : Ruisseau Blanc, Saint-Bernard, Plaine d'Affouches, Pentes de Ravine à Malheur…
- Revalorisation dans des dispositions moins routières et moins minérales des espaces publics de bourg ; requalifications architecturales, redynamisation par le confortement des centralités (voir ci-dessus).
- Accompagnement des aménagements urbains de centralité pour une meilleure intégration paysagère : création d’un seul trottoir et d’une bande plantée en cas d’emprise réduite par exemple, place redonnée aux piétons dans les espaces publics près des commerces, emprise sécurisée sur voie pour les cyclistes, etc.