Les fondements naturels et anthropiques

Les paysages et les reliefs

Les paysages et les reliefs : cartographie - Agence Folléa‑Gautier © 2023
Coupe de l’île de La Réunion. Agence Folléa-Gautier © 2023

Avec les climats, les reliefs de La Réunion contribuent de façon majeure à la diversité des paysages et à l’organisation du territoire.

Pour le premier touriste venu, il suffit d’être monté au Maïdo pour comprendre que les reliefs apparaissent particulièrement spectaculaires et contribuent largement à l’attractivité de l’île, notamment de La Réunion intérieure (les « hauts »).

Le tableau d’ensemble, au début du présent Atlas, qui présente l’organisation des paysages de l’île, rappelle à quel point ce sont les reliefs qui différencient les paysages les uns des autres, notamment les paysages de La Réunion extérieure (les pentes) de ceux de La Réunion intérieure (cirques, ravines, plaines d’altitude et volcan). Il précise également l’importance des points de basculements de l’extérieur vers l’intérieur de l’île part les remparts, particulièrement vertigineux.

L’ensemble de la topographie s’explique à la fois par l’origine volcanique de l’île et par le jeu puissant de l’érosion. Globalement la richesse paysagère vient des reliefs à la fois gigantesques et chaotiques de l’intérieur des terres, plutôt que des pentes extérieures globalement régulières.

Les planèzes

La Réunion des pentes extérieures, tournées vers l’océan. Ici au-dessus de Saint-Benoît.

Les volcans du Piton des Neiges et du Piton de la Fournaise ont donné ces pentes extérieures, ou planèzes, inclinées de 6 à 8° vers l’Océan.

En termes de relief, ce ne sont pas elles qui font l’originalité et la diversité des paysages de La Réunion : d’une part parce qu’on les retrouve sur toutes les îles volcaniques de la planète, d’autre part parce qu’elles sont relativement régulières, de 0 à 1 000, 2 000 et jusqu’à 2 896 m au Grand Bénare. Sur l’ouest en particulier, elles apparaissent même plutôt monotones en étant particulièrement régulières, longues et fastidieuses à grimper en lacets multiples.

Les pentes du Tampon, longue planèze régulière.

À l’échelle « macropaysagère », leur régularité, l’absence de cassures ou d’élévations particulières les rendent plutôt pauvres en « sites », et tend à les fragiliser, face notamment à la pression de l’urbanisation : lorsque le bâti commence à conquérir ces pans réguliers, rien ne vient physiquement l’interrompre et l’arrêter dans le sens de la pente : c’est le problème de l’ouest, qui tend à devenir une gigantesque banlieue de 0 à 800 m d’altitude, et des pentes du Tampon, subissant le même phénomène d’urbanisation diffuse de l’océan à la Plaine des Cafres, sur une amplitude de plus de 1 000 m d’altitude. Là, il faut les kilométrages de la RN3 pour se repérer dans l’urbanisation conquérante, qui ont donné leurs noms aux centralités successives s’enchaînant au fil de la route : le Onzième, le Douzième, le Quatorzième, le Dix-septième, le Dix-neuvième.

À échelle précise toutefois, on s’aperçoit que les micro-variations de reliefs dans les pentes sont le plus souvent à l’origine des centralités bâties. Autrement dit, même sur les pentes régulières, les bourgs ou « villages », du moins leurs centres, occupent des positions précises liées au relief. Le confortement des centralités, qui est un leitmotiv de l’aménagement du territoire depuis de nombreuses années, passe donc par la reconnaissance et l’identification de ces sites bâtis, afin que les extensions les confortent.

Quelques paysages de pentes se distinguent sur l’ensemble du pourtour :

Premier aperçu sur les pentes à l'arrivée sur l’aéroport de Gillot : l’échancrure magnifique de la rivière des Pluies, ouvrant vers Salazie et le Piton des Neiges tout au fond.
Les pentes tourmentées de Bras-Panon, nappées de végétation.
Les falaises de la Montagne et la Nouvelle Route du Littoral en chantier (vue d’avion avril 2022).

Les plaines littorales

Vue sur la Plaine du Gol depuis la route des Makes, 2021 (Observatoire photographique des paysages).
À l’aval des pentes, les cônes de déjection formés par l’érosion à l’embouchure des ravines dans l’Océan, ont façonné des plaines dont les plus importantes sont étalées aux exutoires des trois cirques : plaine du Port ou plaine des Galets (exutoire du cirque de Mafate), plaine du Gol (exutoire de Cilaos) et plaine de Saint-André ou plaine de Champ Borne (exutoire de Salazie). Les ravines serrées de Saint-Denis, avec la rivière des Pluies, ont également créé à leur exutoire une plaine de moindre dimension sur Saint-Denis/Sainte-Marie. Ces plaines, rares replats développés sur le littoral, ont logiquement cristallisé le développement le plus important de l’urbanisation en facilitant l’implantation des équipements, des infrastructures et du bâti : aéroport Roland-Garros à Gillot, aérodrome de Pierrefonds, port ouest et nord de la Pointe des Galets, réseau maillé des routes et villes les plus importantes de l’île : Saint-Denis, Saint-Pierre, Saint-Louis, le Port, Saint-Paul, Saint-André. Seul Le Tampon forme une ville importante sur les pentes, positionnée sur la planèze de couture entre le Piton des Neiges et le Piton de la Fournaise, régulière et pas trop raide.

Les ravines

Les paysages puissants des ravines : la Rivière des Remparts.
Les paysages puissants des ravines : ici la rivière du Mât, sur le pont, en 2022 (Observatoire photographique des paysages).
Le fond rocheux à sec de la Grande Ravine.
Saint-Denis, Ilet Quinquina, sentier du fond de la Rivière vers le percement du basculement des eaux. 2014 (Observatoire photographique des paysages).

Les paysages des planèzes sont largement enrichis par les ravines qui viennent les sillonner en creux. Taillée comme des canyons, chaque ravine compose un monde en soi, coupé du monde de la planèze : un paysage d’intérieur fait de falaises ou remparts, de végétation plus exubérante qu’ailleurs, de lits de rivières encombrés de chaos rocheux, parfois d’eau dormante ou torrentueuse selon les saisons, parfois même de bassins et de cascades, et partout d’ombre et de fraîcheur.

Protectrices et généreuses, les ravines sont les jardins naturels de la Réunion. Pour les écologues, il s’agit même de jardins naturels botaniques, par les rôles de refuges et de corridors biologiques qu’elles jouent pour la flore et la faune.

L’ambiance rafraîchissante de la rivière Langevin et son beau cadre naturel attirent les Réunionnais pour la baignade, le pique-nique, la pêche et la contemplation.

Dans cette situation, on ne s’étonnera pas de la valeur non seulement écologique, mais aussi sociale et culturelle dont jouissent les ravines ; profondément attractives, elles ont été largement représentées dans la littérature et l’iconographie Réunionnaises : Patu de Rosemont, l’un des « inventeurs » des paysages de La Réunion, les a largement représentées en aquarelles à l’aube du XIXᵉ siècle ; Leconte de Lisle, dans ses poèmes barbares, consacre une poésie au Bernica ; etc. voir la partie  3. Les fondements culturels. Socialement, les ravines cristallisent les loisirs simples de proximité que sont les pique-niques, la promenade et la baignade, dans des ambiances rafraîchissantes, encore très fréquentées malgré la puissance d’attraction concurrente du littoral balnéaire.

La Grande Ravine, la plus vaste de l’Ouest, reste assez discrète dans le grand paysage de la planèze.

Toutefois, dans la perception générale des paysages des pentes, les ravines apparaissent globalement plutôt discrètes malgré leurs dimensions souvent imposantes. C’est qu’elles ne forment pas des « vallées », un terme quasiment étranger à la géographie Réunionnaise, mais des cassures en creux brutales, spectaculaires certes lorsque l’observateur se retrouve en bord de cassure, mais discrètes car cachées et incisées en creux lorsqu’on observe les pentes dans leur ensemble.

Cette discrétion visuelle est accentuée par la limitation naturelle de leur fréquentation : il est souvent impossible d’accéder au fond des ravines, encaissées entre des parois de remparts infranchissables. Les ravines apparaissent ainsi dans le paysage des pentes depuis l’aval, où le recul offert par le littoral les donne à voir « de face », et où leur embouchure les rendent plus accessibles. Les points de vue vers ces entailles deviennent alors précieux pour la qualité des paysages de l’île, sans parler des linéaires d’entrées dans ces ravines, souvent extraordinaires.

Le pont sur le Bras de la Plaine, entre La Rivière et la Ravine des Cabris, aménagé en point de vue vers les hautes pentes du Dimitile et des Makes, mais aussi équipé pour du saut à l’élastique : un site très fréquenté.
Un des enjeux forts de l’aménagement qualitatif de l’île tient dans la reconnaissance de la valeur des paysages des ravines, au-delà de leur valeur biologique : capacité à leur donner une épaisseur, par des rebords hauts appropriables par les habitants et favorables à leur protection, protection et mise en scène des ouvertures visuelles vers les pentes hautes depuis le littoral, notamment vers les paysages des ravines les plus remarquables, aménagement des accès aux fonds des ravines, notamment depuis le littoral, en maîtrisant la fréquentation, préservation et mise en valeur des fenêtres qu’elles offrent sur l’intérieur de l’île depuis le littoral, mise en valeur de points de vue depuis les rebords, etc.

L’étagement des paysages des pentes

L’étagement autour de Stella Matutina, 2022.
Vu d’avion, l’étagement de l’est : urbanisation littorale (en bas de l’image) ; RN2 ; champs de canne ; urbanisation des mi-pentes (photo 2009).

Sur les pentes extérieures de l’île, c’est moins la variété du relief qui compose des paysages différenciés que le gradient des altitudes, à lui seul facteur d’une grande variété de milieux naturels et de paysages. Il faut dire que les pentes sont globalement longues, de 0 à 1000, 2 000 et même près de 3 000 m d’altitude.
Ces milieux naturels, mis en valeur de façon différenciée par les hommes, ont conduit à une organisation elle-même étagée du territoire, qui a longtemps contribué à dessiner les paysages des pentes en strates successives.

Sur l’ouest par exemple, où les pentes sont particulièrement longues, on peut lire de bas en haut au moins neuf étages de paysages :

Trois étages visibles sur cette photo prise depuis La Saline : l’urbanisation littorale, les champs de canne irrigués, l’urbanisation des mi-pentes.
Cet « ordre étagé », pour reprendre une expression de Serge Briffaut et Emmanuelle Heaulme (École d’architecture et de paysage de Bordeaux), est fragilisé aujourd’hui par deux phénomènes :

Remparts, pitons, mornes et ilets : les trois cirques de Mafate, Salazie et Cilaos

Tout à l’inverse des pentes extérieures de l’île, globalement régulières, les reliefs intérieurs composent des paysages radicalement contrastés, où l’érosion, couplée aux fractures des calderas et aux effondrements, est le grand sculpteur des paysages. C’est parce que l’érosion n’a pas agi sur la même durée qu’il convient de distinguer les « vieux » paysages du Piton des Neiges, de ceux encore jeunes du Piton de la Fournaise.

Le cirque de Mafate vu depuis le Sentier Scout.
La citadelle du Piton des Neiges, vue depuis la fenêtre des Makes.
Paysage de rempart : celui du Maïdo vu depuis Mafate.
Ilet des Orangers, Mafate.
Ilet à Cordes, isolé dans les ravinements de Cilao.
Paysage de remparts à Cilaos.
Les reliefs les plus saisissants de l’île se concentrent sur les deux tiers nord-ouest, correspondant aux ruines géantes de l’ancien volcan du Piton des Neiges. Là, les reliefs apparaissent brutalement fractionnés en remparts vertigineux, isolant des pans entiers de l’île en trois cirques. Chacun se présente de haut comme un monde en creux, mais leur parcours à pied ou en voiture révèle une foisonnante complexité de reliefs, composés de ravins profondément encaissés, de pics, de pitons et de mornes dressés au-dessus du vide, et, entre toutes ces verticales torturées, de modestes et miraculeux replats comme suspendus dans les airs, qui reçoivent les îlets où se réfugient les fragiles implantations humaines.
Les reliefs profondément ravinés du cirque de Salazie .
Les reliefs torturés depuis le belvédère du Maïdo, en 2019 (Observatoire photographique des paysages).

Les cirques sont le royaume de l’érosion, puissante et destructrice, qui casse et déblaye obstinément ce qui a surgi du cœur de la terre. À l’intérieur de chacun, des reliefs spécifiques contribuent à fractionner le paysage en ambiances différentes.

La chaîne de Peter Both, isolant Palmiste Rouge.

À Cilaos, c’est la chaîne de Peter Both, remarquable par la dentelle de sommets qu’elle découpe, et qu’il faut franchir en voiture par un tunnel, qui sépare le cirque de Cilaos proprement dit du cirque de Bras Rouge.

À Salazie, c’est le Piton d’Enchaing, dressé au plein cœur du cirque, qui organise les paysages en sous-unités distinctes, avec Hell-Bourg au sud, Grand Ilet au nord, Salazie à l’est qui commande l’exutoire magnifique du cirque par la rivière du Mât.

La crête des Calumets avec La Nouvelle, vue depuis les pentes du col du Taïbit.
Le canyon de la rivière des Galets, partie ouest du cirque de Mafate ; vue des environs de Cayenne.
Le Piton Cabris, qui commande la partie nord du cirque de Mafate

À Mafate enfin, c’est la Crête des Calumets, découpée entre le Piton des Calumets et le Morne de Fourche, qui sépare le cirque entre le sud (Roche Plate, la Nouvelle, Marla) et le nord (Grand Place, Ilet à Bourse, Ilet à Malheur, Aurère). Quant à la Rivière des Galets dans la partie Ouest, elle constitue un troisième ensemble en formant un imposant et austère canyon minéral au pied du vertigineux rempart du Maïdo/Grand Bénare. Mais, dans la partie nord, d’autres crêtes complexifient le découpage : la crête des Orangers, en contrebas du Maïdo, sépare l’Ilet du même nom du restant du cirque ; les crêtes d’Aurère et de la Marianne découpent l’aval du cirque en portes étroites avant le défilé de la rivière des Galets, l’ensemble étant couronné par le majestueux Piton Cabris, visible du littoral par l’échancrure de la rivière.

Les hautes plaines, le volcan, les calderas

Le tiers sud-est de l’île, occupé par le massif du Piton de la Fournaise, n’offre pas la même configuration. Il propose de nouvelles formes de reliefs, moins attaquées par l’érosion. Complémentaires aux trois grands cirques, elles font une part de la diversité de l’île.

À la couture entre les deux volcans, deux « plaines » d’altitude offrent de surprenants paysages presque plats : la Plaine des Cafres, à 1 600 m d’altitude, et la Plaine des Palmistes en contrebas du rempart de Bellevue, à 900/1200m d’altitude.

La plaine des Cafres.
La Plaine des Cafres, bien aplanie, couverte de pâtures et de landes où l’ajonc d’Europe s’est étendu, ponctuellement boursouflée par de multiples petits cônes volcaniques, balayée par les nuages qui la rendent souvent irréelle, mystérieuse et plus grande qu’elle n’est en réalité, compose sans doute un des paysages les plus originaux de l’île, fragile en n’étant pas incluse dans le périmètre du Parc National.
La plaine des Palmistes.
La Plaine des Palmistes, cernée par les reliefs au nord, à l’ouest et au sud, s’ouvre vers l’est sur les pentes qui dominent Saint-Benoît. Elle est occupée par le bourg de Plaine-des-Palmistes, étiré en tous sens le long du carroyage militaire qui lui a donné naissance. Ce sont d’abord ces perspectives sur les reliefs des rebords de la plaine, que composent les lignes devenues routes et rues, qui font la qualité du paysage de la Plaine des Palmistes.
La rivière des Remparts, vue depuis Notre-Dame-de-la-Paix.
Les anciennes calderas du Piton de la Fournaise, reprises par l’érosion puissante liée à l’abondance des précipitations à l’est de l’île, sont aujourd’hui devenues de profondes ravines, plus vastes encore que celles des pentes extérieures du Piton des Neiges : rivière des Remparts, rivière Langevin et ravine basse Vallée vers le sud, rivière de l’Est (vers l’est comme son nom l’indique). A nouveau, des contrastes puissants se dessinent à l’amont de ces vallées : elles se creusent brutalement en remparts vertigineusement verticaux à partir de plaines perchées presque horizontales, sans coup férir : plaine des Remparts, où la végétation commence à laisser place aux basaltes et scories à nu, et plaine des Sables, paysage lunaire de sables et scories rougeoyants, sur le chemin du volcan.

Le volcan lui-même se dessine comme un cône massif, le Dolomieu, dressé de façon isolée dans l’Enclos Fouqué, qui forme la caldera actuelle bordée des remparts de Bois Blanc et du Tremblet et tourné en fer à cheval vers l’océan.

Ainsi, par ce jeu de plaines successives et de calderas, le volcan actif de la Réunion jouit d’une incomparable mise en scène dans son approche, qui contribue autant au plaisir de la découverte que le piton de la Fournaise lui-même, point d’orgue d’une composition paysagère jouée dès la Plaine des Cafres et composée autour de la fameuse route du volcan. Longtemps d’ailleurs, gagner le massif volcanique actif représentait une véritable expédition : on parlait de « voyage au Volcan ».

Les paysages d’érosion et les risques

Le cirque de Mafate raviné par la rivière des Galets ; vue entre Roche Plate et Cayenne.
Erosion sur les pentes de Salazie, partiellement reconquise par le filao.
Erosion à vif, cirque de Mafate.
La puissance des reliefs, l’instabilité des sols et l’importance des pluies cycloniques constituent ensemble un cocktail explosif, ou plutôt… érosif, facteur de risques importants. On considère que La Réunion est un des secteurs de la terre les plus soumis à l’érosion. Elle se lit particulièrement dans les cirques, où la végétation ne parvient pas à couvrir les flancs râpeux et minéraux qui glissent et s’éboulent de façon récurrente ; ceci même et surtout à Salazie, réputé pour être le cirque le plus vert.
Le large lit de la rivière des Galets, exutoire de Mafate.
L’érosion se lit aussi sur le littoral par les dimensions imposantes des exutoires des cirques, où les lits majeurs, tapissés de blocs et de galets basaltiques, dépassent le kilomètre de largeur quand les lits mineurs, hors pluie cyclonique, se réduisent à un mince filet d’eau perdu dans un désert de roches.
Les filets sur les falaises de la Montagne, route du Littoral, 2022.
Elle est révélée enfin par les aménagements coûteux qu’elle impose, notamment pour sécuriser les voies de circulation : murs de gabions, filets métalliques gigantesques couvrant les falaises. En un siècle, deux éboulements catastrophiques ont plus particulièrement marqué les mémoires : celui de Grand Sable en 1875, et celui de Mahavel en 1965 (18 millions de M3). Plus récemment, ceux qui affectent obstinément la route du Littoral entre La Possession et Saint-Denis ont provoqué la mort de 23 personnes de son ouverture (1976 à 2012 ; en particulier celui du 24 mars 2006 (20 000 m3, 2 morts), a cruellement rappelé les limites des coûteux filets de protection, et relancé les recherches et choix d’alternatives pour garantir cette liaison vitale de façon plus sûre (voir le chapitre Les paysages, l’urbanisation et les infrastructures). La NRL, nouvelle route du littoral en chantier, devrait conduire la route actuelle à n‘être plus entretenue et donc fermée au public.
Filao déchaussé à l’Ermitage-les-Bains, témoin de l’érosion de la plage en 2009.

Enfin il faut évoquer l’érosion littorale, facilement lisible par le déchaussement des filaos, dont les racines deviennent bizarrement aériennes avec la disparition du sable (voir le chapitre : les paysages et l’eau douce).

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